Crowdlending : vive la réglementation ?

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Parce qu’elle bouleverse l’ordre établi, la Fintech est aussi un creuset d’idées nouvelles qui se heurtent à la réalité des marchés. Elle offre ainsi un terrain privilégié à l’expression d’opinions qui prennent parfois à contre-pied les idées reçues. En témoigne cette prise de parole des fondateurs de la plateforme de crédit aux particuliers, Younited Credit.
À rebours du discours convenu, et avec l’optimisme d’un capitaine de frégate en pleine tempête, Charles Egly et Donald Briden veulent voir dans la réglementation européenne une opportunité de développement pour les plateformes de crédit aux particuliers. Un comble sur un marché où la réglementation est souvent surtout perçue comme un barrage.
 

L’affaire Lending Club, une remise en cause de la confiance

Pour mieux comprendre les ressorts de leur raisonnement, un léger retour en arrière est nécessaire. Mai 2015, Renaud Laplanche, le fondateur de Lending Club, leader de la finance participative, démissionne. Que lui reproche-t-on ? Principalement, d’être passé outre les instructions d’un investisseur en lui vendant 22 millions de dollars de prêts risqués.
« Lending Club a vendu l’âme du Crowdlending » dira Vincent Ricordeau, fondateur de Kiss Kiss Bank Bank, au Monde.
Plus récemment, c’est une autre plateforme américaine qui se retrouve dans l’œil du cyclone. Selon Charles Egly et Donald Briden, qui prennent appui sur la newsletter américaine The Information, « la plateforme Prosper se serait vue contrainte de réduire de presque moitié la valeur des stock-options de ses salariés. Valorisée à son maximum près de 2 milliards de dollars en avril 2015, Prosper verrait sa valorisation brutalement ramenée à 600 ou 700 millions de dollars selon les meilleures hypothèses. »
Aux mêmes causes les mêmes effets ? Non.

Crowdlending, et si la réglementation permettait la stabilisation ?

Dès « l’affaire Lending Club », Vincent Ricordeau met d’ailleurs en garde contre les amalgames : « On mélange conflits d’intérêts du PDG et immaturité de son modèle économique, erreur de décision du management et excès de souplesse du cadre réglementaire. Le vrai souci dans cette affaire, c’est que le grand public risque de perdre ses espoirs de voir naître une finance plus éthique et plus transparente. »
Si le ver est dans le fruit, c’est que la « notion de pair à pair ou d’individu à individu », qui permet « d’éviter les intermédiaires financiers traditionnels » est ici, selon Vincent Ricordeau, remise en cause. Chez Lending Club, les particuliers, petit à petit, auraient été délogés au profit des fonds d’investissement.
Pas de doute selon lui : « Le modèle originel a donc été abandonné au profit des outils financiers des banquiers d’affaires ». Avec tous les risques de dérapages que l’on devine…
Partant de ces mêmes faits, les fondateurs de Younited Credit entrevoient de leur côté une opportunité pour les plateformes de crédit aux particuliers. « S’il est beaucoup plus long de créer et plus difficile d’exploiter une plateforme de crédit aux particuliers à Paris, Madrid ou Milan qu’à San Francisco ou New York… (la) régulation … évite les débordements, contrôle au jour le jour les prises de risques et tempère les appétits exagérés de croissance rapide au profit d’une plus grande solidité et, partant, d’une probable meilleure pérennité. »
Cette réglementation serait au final la garante de l’éclosion de « business model(s) plus stable(s) que ceux pratiqués aux Etats-Unis. »
Que l’avenir leur donne raison.
 
 

En savoir plus

« Lending Club a vendu l’âme du crowdlending »

-La réglementation européenne stricte est une opportunité pour les plateformes de crédit aux particuliers

 

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