Et si on comprenait enfin les robo-advisors ?

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Internet a permis à tout à chacun d’accéder au monde de l’investissement boursier, mais une réalité persiste : la plupart des individus ne disposent pas des connaissances nécessaires pour réaliser une allocation judicieuse de leur épargne. De fait, la démocratisation du marché est de façade, puisque leurs options d’investissements restent limitées à des produits souvent peu efficients en termes de rendement; la prédominance du fonds euros sur le marché de l’épargne français en est une conséquence visible. Pour remédier à cette méconnaissance, les épargnants les plus aisés font régulièrement appel à des conseillers financiers afin de disposer d’un regard avisé sur la gestion de leur épargne.

Et si la solution venait… des robo-advisors ?

Les plateformes de conseil en investissement financier automatisées, plus laconiquement appelées « robo-advisors », ont profité de l’insuffisance de l’offre bancaire sur ce terrain pour proposer un service novateur destiné à l’ensemble des épargnants. Avant toute chose, il convient de préciser que les robo-advisors ne sont définitivement pas des gestionnaires de patrimoine, contrairement à ce qui est souvent affirmé et qui résulte, selon moi, d’une interprétation erronée des études américaines. Elles évoquent en effet un « wealth manager » en ligne, traduit littéralement par gestionnaire de patrimoine mais dont le travail diffère légèrement en raison de la diversité des modèles économiques et juridiques entre les deux pays.
Un robo-advisor est avant tout une société de gestion, sa principale raison d’être étant de fournir un conseil exclusivement financier permettant au client de générer du rendement. Il s’agit d’une interface numérique qui assure une gestion automatisée ou semi-automatisée de l’épargne investie sur le contrat, enrichie d’une expérience client ergonomique et interactive.
La relation entre l’épargnant et le robo-advisors commence généralement par un questionnaire court visant à connaître la situation personnelle de l’individu, ses connaissances financières, son attitude vis-à-vis du risque tout autant que ses objectifs. L’ensemble des informations transmises permet de classifier l’investisseur afin de déterminer un risque acceptable pour cet individu. Un algorithme génère ensuite une allocation d’actifs automatique en fonction du profil de risque établi et de l’état des marchés financiers.

L’algorithme, au coeur de la pertinence des robo-advisors

A mon sens, l’algorithme est précisément l’outil qui permet de désigner ces plateformes d’investissement par le terme « robo-advisor ». Pourtant, certaines sociétés qualifiées comme telles, n’en utilisent pas et préfèrent conserver la méthode traditionnelle en constituant une équipe de spécialistes des marchés financiers qui composent eux-mêmes les portefeuilles types. Il ne s’agit pas de critiquer l’une ou l’autre des approches, mais simplement de souhaiter un minimum de pédagogie de la part des acteurs du marché vis-à-vis des épargnants afin qu’ils puissent confier la gestion de leur épargne en toute connaissance de cause.
A l’heure actuelle, la base théorique utilisée par la plupart des algorithmes est la « théorie moderne du portefeuille ». Développée par Harry Markowitz en 1954, elle permet de déterminer un processus de sélection de titres reposant sur la diversification qui permettrait d’obtenir un portefeuille efficient. Autant le dire concrètement, les applications mathématiques de la « théorie moderne du portefeuille » restent largement perfectibles. L’idée d’employer cette base théorique dans l’élaboration de l’algorithme semble être principalement  un atout marketing en mettant en avant le prix Nobel obtenu par M. Markowitz comme un gage de confiance pour le client potentiel.
Afin de faciliter cette gestion algorithmique, les portefeuilles constitués automatiquement sont généralement composés de fonds indiciels dit « Exchange Traded Funds » (ETF) qui répliquent un ensemble d’indices boursiers et donc leur performance. L’argument-massue des robo-advisors, à savoir leur capacité à réduire les frais liés à l’investissement, réside dans l’utilisation de ces ETF qui permettent de maintenir les coûts à un niveau jugé faible et ainsi rendre l’investissement plus efficace. Selon Morningstar, les fonds actifs coûtent 1,46 % en moyenne tandis que les fonds passifs, et notamment les ETF, plafonnent à 0,25 %. Cette différence s’explique par la nécessité d’une expertise humaine dans le cadre d’une gestion active, généralement matérialisé par du stock picking, alors que les fonds passifs se contentent de répliquer un indice, l’activité étant essentiellement technique, elle permet une automatisation des tâches et donc une réduction des frais de fonctionnement.

La gestion passive, une véritable mutation idéologique en matière d’investissement financier

L’utilisation de la gestion passive, bien que peu commentée est pourtant l’un des changements les plus radical : malgré l’augmentation progressive du poids de cette nouvelle forme de gestion, la majorité des conseillers financiers réalisent restent encore sur une forme de gestion active. Les adeptes de la gestion passive estiment pourtant que le marché est efficient, et qu’il est par conséquent futile de vouloir effectuer une sélection de titres puisque celle-ci aboutirait forcément à une perte de rendement. A l’opposé, les défenseurs de la gestion active pensent que le choix discrétionnaire de titres en particulier, sur la base d’un jugement humain personnel élaboré par l’analyse d’études financières, de données économiques ainsi que de statistiques, tend à surperformer l’indice. Ainsi, même si son utilisation semble être avant tout motivée par des raisons techniques, la gestion passive adoptée par les robo-advisors constitue une petite révolution en matière de modèle d’investissements financiers couramment appliqués.

Plus de rendements… mais encore perfectibles !

Les études effectuées sur le sujet tendent à démontrer que dans la plupart des situations de marché, la gestion indicielle génère sur le long terme plus de rendement que la gestion active, compte tenu des frais associés. Les robo-advisors ont donc un avantage comparatif sur le conseil financier traditionnel, qui doit générer une surperformance suffisante pour justifier son coût. Ceci me laisse à penser que le conseil en investissement financier automatisé a un véritable avenir dans le placement de notre épargne. L’investissement récent de nombreux acteurs bancaires dans ces services me conforte dans leur potentiel. Bien entendu, les robo-advisors restent largement perfectibles, à titre d’exemple l’addition d’un agrégateur de compte permettrait de pérenniser leur modèle en proposant une gestion de l’ensemble des actifs financiers du client, et donc une cohérence globale dans l’allocation d’actifs proposée par l’algorithme.
Enfin, et encore une fois, il convient de bien se renseigner sur les robo-advisors avant tout investissement, les sociétés adoptent des stratégies diverses, que ce soit en termes de politique tarifaire, de gestion algorithmique ou encore de type de gestion. Ainsi, si certaines ont une gestion totalement automatique, le système effectuant de lui-même les arbitrages sur le contrat sans passer par l’avis du client, d’autres préfèrent plutôt adopter une gestion conseillée en émettant seulement des recommandations d’achat ou de vente. De même, les services et frais associés proposés par les robo-advisors ne sont pas uniformes. La plupart applique un pourcentage de frais au montant d’actifs sous gestion, à l’image des conseillers financiers, mais bien moins élevé, de l’ordre de 0,20% à 1%. En général, quels que soient les frais liés à l’actif sous gestion, les robo-advisors ont des frais additionnels. Tous les ETF, fonds sur lesquels sont placés les montants investis, ont un « expense ratio » qu’il convient d’ajouter à la tarification des actifs sous gestion. D’autres décident d’adopter une politique tarifaire novatrice en se contentant de prélever des frais sur la performance réalisée par le portefeuille client, accompagné du paiement d’un abonnement et indépendamment de la somme investie.

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