NFT : entre technologie révolutionnaire et empreinte écologique lourde

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Basés sur les technologies de blockchain, les NFT (pour “Non Fungible Tokens”, qui désigne des ​​actifs numériques uniques) connaissent un boom récent en parallèle des cryptomonnaies. Ils ont connu une véritable explosion cet été. Le 1er Août 2021, 56 045 NFT ont été échangés. Le 13 Août, ce chiffre journalier s’élève à 442 806. De nouvelles applications voient le jour constamment, mais les oppositions sont aussi véhémentes : parmi ce qu’on leur reproche, le coût écologique est fortement pointé du doigt.

De nouvelles scènes inédites de Pulp Fiction viennent d’être mises à la vente par Quentin Tarantino. Le réalisateur américain propose 7 scènes jamais vues du film qui lui a permis de remporter la Palme d’Or à Cannes en 1994. Mais la particularité vient de la forme de cette vente : il s’agit de NFT. Sur une impressionnante pente ascendante et intimement liés à la blockchain (mais différents des cryptomonnaies), ces jetons apportent une véritable transformation du marché de l’art. Pour autant, si l’on en croit les critiques qui leurs sont adressées, ils ne sont pas exempts de tout reproche – notamment en ce qui concerne leur empreinte carbone. Explications.

NFT, jetons d’identification numérique

« NFT » est l’acronyme de « Non Fungible Tokens », jetons non-fongibles en français. Ils fonctionnent sur les systèmes de blockchain, comme les cryptomonnaies. Mais là où la valeur d’une cryptomonnaie est fixe et égale pour chacune de ses unités, les NFT sont indépendants les uns des autres et possèdent chacun une valeur propre. Chaque NFT est associé à un objet numérique unique et sert de certificat d’authentification. Le NFT donne à ce dernier une identité numérique propre et immuable. La valeur du NFT est liée à celle de l’objet auquel il sert de certificat numérique plus encore, c’est cet objet, de par sa valeur intrinsèque et sa rareté, qui la fixe.

Grâce à ces jetons, il est désormais possible de faire la distinction entre le fichier original d’un objet numérique et une simple copie de manière garantie et sécurisée. Surtout, il est possible de lui donner un titre de propriété. C’est sur le marché de l’art que les premières applications de la technologie se sont développées, mais d’autres domaines pourraient également y avoir recours, comme les tickets de cinéma ou même d’autres documents juridiques.

Un nouveau départ pour le marché de l’art numérique

Passés ces éclaircissements, en quoi le nouvel usage technologique qui accompagne l’essor des NFT peut-il révolutionner le marché de l’art ? L’art numérique est par nature gratuit, et viral. La copie est immédiate et quasiment indiscernable et il est presque impossible de restreindre l’accès à une œuvre. Pourtant, l’original possède tout de même une valeur. C’est ici qu’entrent en jeu les NFT, en garantissant l’authenticité de l’objet. Celui qui possède le jeton possède les droits de propriété sur l’original, et donc le droit de le vendre.

L’absence d’entité de contrôle garantie par le recours à la blockchain permet une plus grande participation d’acteurs indépendants, et en plus grand nombre. Memo Akten, artiste et professeur à l’Université de Californie de San Diego, voit d’un bon œil le potentiel derrière les NFT. Dans une tribune postée sur le site du magazine Flash Art, il avance que « pour la première fois, les artistes digitaux peuvent enfin subvenir à leur besoin en faisant le travail qu’ils aiment ». 

Les NFT permettent aux artistes une indépendance et beaucoup plus de contrôle sur leurs œuvres. Sur le prix, sur les conditions de vente, le tout sans entité tierce intermédiaire. Toute la valeur passe directement de l’artiste à l’acheteur. Et plus tard, si l’objet en question prend de la valeur, cette dernière transitera du vendeur à l’acheteur via des marketplaces décentralisées et sans intermédiaire. Cela n’est pas sans soulever de questions quant au fait de “posséder” une image numérique qui peut être pour autant facilement copiée, d’autant que les NFT ne sont pas encore nécessairement reconnus dans les divers ordres juridiques et que leur statut légal reste assez flou. Toujours est-il que le développement des NFT constitue un renouveau pour le marché de l’art numérique.

Un impact environnemental largement décrié

Les NFT ont également une face cachée. Comme tout système qui repose sur la technologie de la blockchain, ils impliquent une consommation d’énergie et une empreinte carbone qu’il est impossible de négliger. Memo Akten s’est essayé à calculer le coût écologique d’un NFT. De ses propres mots, ses calculs manquent de précision et s’appuient sur quelques approximations. Si les chiffres précis sont à prendre avec des pincettes, l’ordre de grandeur reste tout de même indicatif. Il a ainsi calculé que le NFT « Supreme x Federal Reserve 2 » aurait « coûté » 421 kWh à produire. Soit l’équivalent de la consommation d’un foyer européen moyen en un mois et demi. La consommation moyenne pour la création d’un NFT serait de 369 kWh.

Cette consommation importante d’énergie se transforme ensuite nécessairement en empreinte carbone puisque la production d’électricité reste très carbonée à travers le monde. Cette situation n’est toutefois pas inéluctable pour Jack Dorsey, PDG de Twitter : « Nous pensons que la cryptomonnaie finira par être entièrement alimentée par de l’énergie propre, éliminant ainsi son empreinte carbone et favorisant l’adoption des énergies renouvelables à échelle mondiale ». L’étude “Cryptoactifs : vers une révolution financière” de KPMG pointe ces éléments : les applications de blockchains peuvent être un moteur de la transition écologique. Ils citent une étude de l’Université de Cambridge qui montre que déjà 39% de la consommation énergétique totale du minage provient d’énergies renouvelables. Reste qu’aujourd’hui, l’impact des NFT sur l’environnement reste un point noir qui limite à l’heure actuelle l’adhésion du grand public.

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