La startup Bordelaise Fari Analytics vient de finaliser une levée de fonds pour développer sa solution de facturation du transport de marchandises et l’étendre à l’Union Européenne. Après quatre années et une crise covid à affiner la proposition de valeur.
La vie d’une startup ne se trace pas toujours en ligne droite. Si l’émergence d’une expertise technique et de solutions de pointe permet d’envisager le succès de l’entreprise, encore faut-il trouver les bons problèmes à résoudre. L’histoire de Fari Analytics, startup Bordelaise installée à la pépinière du Village by CA, en témoigne : c’est en se penchant sur le contrôle des factures de transport de marchandises qu’elle a réussi à décoller avec sa solution DataFret.
Alors que l’entreprise, très attachée à son ancrage régional, vient d’annoncer une levée de fonds de 500 000 euros. Le réseau d’investisseurs néo-aquitain Finaqui à travers leur véhicule d’invetissement Evergreen est sur le coup. Xavier Dikor Mbouma fondateur et dirigeant de Fari, revient sur le chemin parcouru depuis le lancement du projet.
Trouver un problème à sa solution
Avant de créer Fari Analytics il y a quatre ans, Xavier travaillait pour Fiserv, loin du monde des transports. “On aidait les banques à vérifier qu’elles facturaient correctement leurs clients grâce à l’analyse de données”. Il crée Fari Analytics en 2019 à Bordeaux et postule dans le même temps au Village by CA Nouvelle-Aquitaine.
“En arrivant ici, un partenaire du Village, Sanofi, nous dit : votre expertise en data et en algorithmie nous intéresse, mais pour un autre sujet, venez nous rencontrer dans trois semaines”. Xavier et son équipe découvrent alors une nouvelle problématique : le contrôle de factures de transport de marchandises. “Même problématique que du côté bancaire, énormément de lignes de facturation, énormément de paramètres qui influent sur la facturation. On s’est penchés sur le sujet pendant plusieurs semaines et on a fait économiser à la boite 200 000€, soit 10% de leur coûts de transport.”
Fari Analytics commence alors à s’intéresser à un large panel de secteurs d’activités. “Nous devenions des super-consultants numériques en data. Mais quand on aide toute le monde, on n’aide personne. Notre proposition de valeur n’était pas claire”.
Capter son marché
Le covid est passé par là, et il a fallu recentrer l’entreprise. “En 2021, on s’est demandé ce qu’on avait réussi à faire depuis le lancement de la boite. Sur les transports, on a réussi à faire gagner de l’argent à l’entreprise sur le contrôle des factures. Surtout, on a réussi à faire gagner du temps au-delà de l’argent. On s’est demandés si c’était possible d’automatiser ce service et de créer un logiciel”.
Fari Analytics se lance alors toutes voiles dehors sur DataFret. Création d’un support commercial, multiplication des rendez vous. “On s’est rendus compte que c’est un vrai problème. Pour les entreprises françaises, c’est plus de 100 milliards par an en prestation de marchandises. Elles n’ont pas forcément le temps ou les moyens de contrôler tout ça en profondeur”.
Deux ans plus tard, ils font figure d’experts en la matière : ils viennent de recevoir le prix de l’innovation lors de la semaine du transport et de la logistique. Un prix spécifique au secteur qui les conforte dans leurs décisions. Après cette levée de fonds, ils envisagent un développement international dans l’Union Européenne et vont ajouter un module d’analyse des émissions de CO2 à leur solution.
L’histoire de DataFret témoigne des réalités de la vie des startups qui rencontrent parfois le succès en empruntant des chemins inattendus, mais aussi du potentiel des startups qui naissent au sein des écosystèmes des métropoles françaises au delà de la capitale. La French Tech devient synonyme de qualité, que l’on soit à Paris, Lyon, Lille ou Bordeaux.
