ESG : quels impacts sur le système bancaire ?

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Initié au niveau international puis décliné au niveau européen, l’Accord de Paris signé en 2015 souligne l’impératif mondial des enjeux environnementaux. D’une part, le traité a pour objectif de maintenir la moyenne du réchauffement climatique en dessous de 2 degrés Celsius comparativement aux niveaux préindustriels. D’autre part, ce dernier vise également à poursuivre les efforts de limitation de l’augmentation de la température à 1,5 degré. Pour évaluer l’intégration de tels enjeux au sein des entités, les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et Gouvernance) se sont imposés comme des références en termes de décisions d’investissement : dès lors, quels sont les impacts ainsi que les enjeux de tels critères sur le système bancaire ?

Le rôle majeur du système bancaire 

Plusieurs réglementations ont été mises en place afin de prendre en compte les critères ESG. Parmi celles-ci, le Conseil de stabilité financière autrement dit le “Financial Stability Board” (FSB) a pris l’initiative de créer dès 2015 un groupe de travail nommé “Task Force on Climate-related Financial Disclosure” (TCFD) afin d’étudier les risques liés au changement climatique tout en facilitant la sensibilisation et la transparence des sociétés financières au sujet des risques financiers liés au climat.

Des initiatives réglementaires européennes ont également été prises. La Commission européenne a notamment publié un “Plan d’action pour une finance durable” (2018). Ce dernier préconisait des mesures consistant à renforcer le rôle du secteur financier, et « à fortiori » des banques, dans la construction d’une économie durable en termes sociaux et environnementaux. Le Plan d’action comprenait l’entrée en vigueur de la réglementation sur la taxonomie (2020) et la publication d’informations relatives au développement durable “Sustainable Finance Disclosure Regulation” (SFDR), respectivement en 2020 et 2021. 

Les initiatives réglementaires se sont accompagnées des dispositifs de supervision comme les “Orientations de l’ABE sur l’octroi et le suivi des prêts” (2021). Celles-ci guident les intermédiaires vers l’intégration des critères ESG ainsi que des risques associés dans le cadre de leurs politiques de gestion du risque de crédit.

Adapter les flux d’informations aux nouveaux risques 

La préparation de garanties appropriées, le développement de pratiques adéquates et la communication de l’intégration des risques climatiques font partie intégrante de la transformation du secteur bancaire. En effet, cette phase préliminaire est fondamentale, non seulement pour garantir l’accès nécessaire au crédit et aider les entreprises dans le cadre de leur transition mais aussi pour identifier, mesurer, surveiller et atténuer les risques. Par conséquent, dans le cadre de la gestion des risques, la stratégie des acteurs du secteur bancaire doit intégrer les problématiques climatiques et environnementales, matérialisées in fine dans les reportings. 

Ces reportings, dites “reportings ESG”, aux horizons temporels de moyen à long terme, participent à l’adaptation des flux d’informations pour l’intégration des risques climatiques et environnementaux au sein des systèmes de gouvernance et de contrôle des banques. La définition d’indicateurs de performance (KPI) et d’indicateurs de risque (KRI) s’est également imposée comme des outils au service de l’inclusion de ces différents risques. En l’absence de tels indicateurs quantitatifs, le reporting s’appuie sur des données qualitatives internes et externes. 

Intégrer le risque climatique au risque de crédit

Le degré élevé d’incertitude relative à l’ampleur des effets du changement climatique et la nécessité d’adopter des perspectives d’évaluations longues contribuent à la complexité de la gestion des risques de toute nature. En réponse à ces difficultés, le réseau de banques centrales et de superviseurs financiers appelé “Network of Central Banks and Supervisors for Greening the Financial System” (NGFS) soutient les intermédiaires à peindre des scénarios permettant d’identifier les principaux facteurs de risques ainsi que leurs canaux de transmission. 

Les intermédiaires financiers réalisent enfin une cartographie des événements susceptibles de survenir en raison des risques climatiques et environnementaux (physiques et transitoires). Ainsi, la cartographie inclut le dispositif de gestion des risques indiquant les risques potentiellement impactés et les conséquences de nature prudentielle. L’intégration et l’adhésion des risques climatiques sont dès lors articulées autour de trois axes centraux : les risques physiques, les risques transitoires et les objectifs. 

Dans le cas du risque de crédit, les risques physiques se concentrent sur certaines zones géographiques comme les zones soumises à des risques hydrogéologiques ou certains secteurs économiques tels que l’agriculture. Ces risques peuvent entraîner une dégradation de la solvabilité de la contrepartie. 

Quant aux risques de transition, les initiatives législatives comme réglementaires accélérant la transition “verte” pourraient générer des coûts plus élevés mais aussi des revenus inférieurs pour les entreprises avec une empreinte carbone importante, dites “Brown”. Les risques transitoires sont davantage marqués pour les entités dont le modèle économique n’est pas orienté vers une économie circulaire. 

Dans le cadre du risque de crédit, l’objectif général est l’intégration des risques climatiques et environnementaux dans chacune des phases du processus de crédit et l’adaptation des politiques et des procédures associées conformément à l’EBA GL sur l’octroi et le suivi des prêts (EBA / GL / 2020/06). Plusieurs dispositifs accompagnent cet objectif : les cartes thermiques indiquant la vulnérabilité aux risques, la qualification de la position géographique et du secteur d’activité économique et l’analyse approfondie du business model.  

Par Giovanni Ricci, Senior Manager Direction Financière, et Uthiththa Vigneswararajah, Consultante Direction Financière chez Nexialog Consulting.

Retrouvez nos dernières publications sur les défis représentés par les risques climatiques sur le secteur bancaire sur notre site internet.

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