Niort pilote la mutation de l’assurance vers l’insurtech

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La tempête numérique n’épargne pas plus l’assurance que la banque. L’avènement du digital vient bousculer les codes du petit monde des mutuelles et des grandes enseignes de l’assurance française. Les start-ups s’imposent aujourd’hui pour compléter les services traditionnels. Pour comprendre cette tempête, Niort accueille les 5 et 6 octobre, le premier Salon de l’Innovation numérique, de l’Insurtech et du risque, le INNN. 

« C’est important de combattre l’idée préconçue que les nouveaux modèles numériques viendraient concurrencer les assureurs historiques. Sur les 290 entreprises de l’insurtech actives aujourd’hui en France, 90% travaillent au service des grands groupes d’assurance. Elles viennent les accompagner en apportant des services complémentaires, décode Alexandre Jeanney, directeur du programme French Assurtech. Mais elles n’investissent pas ou peu le métier du portage du risque». 

Niort (Deux-Sèvres), devenue depuis les années soixante la capitale des mutuelles en France, concentre près de 13 000 emplois autour de l’assurance et des activités financières et héberge les sièges de plusieurs acteurs majeurs de l’assurance française. Ce leadership ancien modèle aurait pu s’éroder tranquillement au fil de la Sèvre, et de la douceur d’une petite préfecture où il fait bon vivre. Voilà six ans pourtant, les élus de l’agglomération et les patrons des mutuelles ont commencé à détecter la tempête qui gonflait. « Conscients que la profession allait se faire bousculer par les acteurs numériques, ils se sont posés la question de savoir à quel niveau serait l’onde de choc, » retrace Alexandre Jeanney. 

Les historiques et le numérique dans le même bateau

En 2018, Niort héberge le premier accélérateur dédié aux insurtechs suivi en 2011 d’un accélérateur de start-ups avec aussi une démarche de formation, d’acculturation et même d’expérimentation. « 450 start-ups ont candidaté pour intégrer cet accélérateur, » rappelle Alexandre Jeanney.

Ce qui n’empêche pas l’assurance traditionnelle et les pros du digital de jouer au chat et à la souris. La concurrence que les assureurs historiques affrontent se partage en trois grandes familles. Les pure player de l’insurtech comme le néo assureur Luko qui vient chasser sur le même terrain avec des solutions pertinentes aux avantages multiples. « Mais ils sont encore peu implantés. En réalité, ils ne s’intéressent pas au cœur du métier, qui est de porter le risque. Ils se comportent davantage comme des courtiers de nouvelle génération, » analyse Alexandre Jeanney. 

Les GAFA constituent une deuxième famille de concurrents. « Ils font figure de grand méchant loup, mais en réalité ils ne sont pas encore distribués auprès du public. En revanche, le jour ou Amazon va débarquer, ce sera en mode rouleau compresseur. »

Des secteurs économiques concurrents qui assurent aussi  

La dernière famille de concurrents ce sont tous les acteurs des différentes activités autres, qui ont la surface financière pour endosser eux-mêmes le risque. Des constructeurs automobiles comme Peugeot, des géants comme Darty ou Vinci constructions. Ces acteurs ont la maîtrise de la prospection avec la commercialisation de leur propre produit, et ils disposent de toutes les données déjà collectées au travers de contrats.

Le marché évolue et raisonne moins sur l’assurance d’un risque pour privilégier davantage l’assurance d’un usage. On parle moins d’assurer une habitation, mais plutôt d’assurer un résident en fonction du temps qu’il passe dans son logement, du nombre de logements qu’il possède et d’une foule de données complémentaires. Même chose pour l’assurance auto : on abandonne peu à peu le risque lié à un véhicule pour prendre en compte une mobilité globale avec tous les modes de déplacement d’un client.  

Un millier d’experts sur les rives de la Sèvre

Avec la manifestation qui débute mercredi prochain, Niort veut franchir une marche supplémentaire. « L’idée est de donner un rayonnement national voire international à nos efforts de développement hyper spécialisés, » prévoit Alexandre Jeanney. Un millier d’experts sont inscrits aux travaux des deux journées, 85 start-ups et une centaines de dirigeants des acteurs majeurs de la filière sont attendus, sans compter quelques fonds d’investissement très impliqués dans le secteur comme BlackFin. 

Un secteur qui cherche aussi ses compétences pour demain. « Les data scientists et data analystes sont les piliers des acteurs traditionnels de l’assurance. Les assureurs  disposent d’une montagne de données mais ne parviennent pas encore à les traiter suffisamment. Le recrutement est aujourd’hui un gros enjeu pour les entreprises, sur des métiers qui attirent peu alors qu’ils sont passionnants. » Et les perspectives ne sont pas figées : « Demain il faudra peut-être des experts du métavers pour gérer nos agences dans le métavers. On ne sait pas encore où on va, » anticipe Alexandre Jeanney. 

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