Pourquoi l’économie peut tirer parti des défaillances d’entreprises?

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Asterès décode le rebond des défaillances d’entreprises reparties en forte hausse ce printemps et explique en quoi cette évolution n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle d’un point de vue économique.

Le rebond des défaillances d’entreprises est une évolution normale, un processus naturel et malheureusement souhaitable, affirme sans provocation Sylvain Bersinger, chef économiste chez Astères, société d’études, recherche et conseil économique. « Surtout quand le marché du travail s’approche du plein-emploi. »

Au printemps 2023, les défaillances d’entreprises retrouvent un niveau comparable à ce qu’il était avant la crise sanitaire de 2020. « De façon contre-intuitive, on peut en avoir une lecture positive, » analyse Sylvain Bersinger. Pendant la crise sanitaire, les défaillances ont chuté, les entreprises profitant d’aides d’une ampleur inédite. Depuis l’automne 2022, les perfusions financières sont débranchées et le nombre de défaillances mensuelles a progressivement retrouvé la tendance pré-Covid.

L’inverse de ce qu’on redoutait

C’est le paradoxe de la période de pandémie avec ses confinements qui ont provoqué un effondrement de l’activité économique. On a craint une explosion des défaillances. C’est l’inverse qui s’est produit : en 2020 les défaillances ont chuté de près de 40 % par rapport à 2019. Le fameux « quoi qu’il en coûte » présidentiel, le financement du chômage partiel et les PGE, ou prêts à taux zéro ont permis à de nombreuses entreprises de garder la tête hors de l’eau : celles qui auraient passé la période sans encombre si il n’y avait pas eu la crise, mais aussi celles qui auraient disparu « naturellement » pendant la même période. Merci le dimensionnement des mesures de soutien.

« La fin de la pandémie a entraîné la suspension de ces mesures, qu’il aurait été extrêmement coûteux de maintenir plus longtemps, » rappelle Sylvain Bersinger. « Même si l’économie a rebondi et dépassé son niveau de 2019 dès la fin 2021, les défaillances sont également reparties à la hausse car les entreprises ne bénéficiaient plus de ces aides exceptionnelles. » A l’automne 2022, le rythme des défaillances est redevenu pratiquement similaire aux niveaux de 2019.

Laisser la place à des entreprises plus rentables

Si le revers de situation s’explique de manière quasi mécanique, l’analyste y voit un processus naturel, voire souhaitable : « La disparition des entreprises les moins rentables est indispensable au développement d’une économie. Il y a évidemment des effets négatifs à cause des emplois détruits, heureusement amortis par un filet de protection sociale au bénéfice des chômeurs. Mais c’est le concept de « destruction-créatrice », selon lequel il est préférable que les entreprises les moins bien gérées, qui n’utilisent pas les meilleures technologies ou qui ne correspondent plus aux attentes des consommateurs, sont appelées à laisser la place à d’autres. »

Les entreprises les mieux gérées, les plus innovantes et les plus capables de satisfaire la demande ont alors davantage d’espace dans l’éco système pour utiliser les ressources, notamment les collaborateurs qualifiés, particulièrement rares dans une période difficile de chasse aux profils. « Les défaillances permettent ainsi une réallocation des ressources vers les entreprises les plus productives,” n’hésite pas à affirmer Sylvain Bersinger « c’est-à-dire vers celles qui en font le meilleur usage.”

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