Swift, le rouage central du système bancaire international

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L’exclusion de Swift a servi de porte étendard aux sanctions financières imposées par l’Occident à la Russie. Plateforme inévitable pour les transactions bancaires internationales, elle permet effectivement d’enrayer le système bancaire d’un pays.

« Swift » est l’acronyme de « Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication » (Société pour les télécommunications financières interbancaires mondiales). Plus qu’une simple plateforme de paiement, il s’agit aujourd’hui de l’artère principale du réseau bancaire mondial en permettant le transfert d’argent de manière rapide et sécurisée à travers les frontières. Qualifiée « d’arme nucléaire financière » par le Ministre de l’économie, Bruno Le Maire, l’exclusion du système de la Russie sert de figure de proue parmi les sanctions imposées au régime de Vladimir Poutine dans la guerre en Ukraine.

Un exemple de coopération internationale

Swift a été créé en 1973. Il s’agit d’un système de messagerie instantanée qui informe les utilisateurs de l’envoi et de l’arrivée des paiements, à l’échelle internationale. Projet poussé en commun par les banques américaines et européennes, la plateforme est aujourd’hui basée à Bruxelles et possédé de manière conjointe par plus de deux mille banques et institutions financières. La Banque Nationale de Belgique est responsable de sa supervision, en partenariat avec les autres grandes banques centrales mondiales.

Les principaux bienfaits de Swift proviennent de la simplification et standardisation des transferts qu’elle apporte. Avant son apparition, les banques devaient communiquer manuellement entre elles, d’un pays à l’autre et bien souvent d’une langue à l’autre, pour s’informer des transactions financières en cours. Swift a permis d’automatiser les processus en attribuant à chaque institution un code d’identification lié au pays.

Créer un isolement économique

La création de la plateforme est une vraie success-story pour les marchés financiers : tout le monde utilise Swift. La plateforme dénombre plus de onze mille banques utilisant ses services dans plus de deux cents pays. L’efficacité du système est telle que la très grosse majorité des transactions financières quotidiennes passent aujourd’hui par lui. En être exclu, comme c’est le cas pour la Russie désormais, signifie devoir revenir à l’ancien système manuel de communication interbancaire, et donc devoir faire avec la lenteur des processus, le potentiel d’erreur humaine et le manque de sécurisation.

La principale force de cette sanction réside dans le fait qu’il n’existe pas d’alternatives réelles à Swift. Moscou a annoncé la mise en place de sa propre plateforme (nommée SPFS), qui permettra au moins aux banques Russes d’échanger entre elles. Mais tant que les banques d’autres pays ne se connectent pas d’elles-mêmes, la Russie restera coupée du reste du monde bancaire. Seule la Biélorussie l’a pour le moment rejointe.

Une véritable arme économique

Il s’agit donc bien d’un véritable coup économique porté à la Russie par l’intermédiaire de ses banques. Sans Swift, elles ne peuvent pas maintenir leur activité financière et traiter les transactions qu’elles gèrent habituellement au quotidien. Il est encore trop tôt pour estimer l’impact réel de cette exclusion associée aux autres sanctions économiques, mais un autre exemple existe. En 2012, l’Iran a été également exclu de Swift pendant quatre ans dans le cadre de sanctions imposées du fait de leur programme nucléaire. L’Iran a vu pendant cette période une baisse de 50% de ses recettes pétrolières et une diminution de 30% de son commerce extérieur.

Si ces sanctions ont permis d’enrayer la machine bancaire en Russie, il reste tout de même possible d’effectuer des transactions monétaires à travers d’autres canaux externes. Les cryptomonnaies par exemple ont vu leur activité s’accélérer depuis le début du conflit, y compris du côté de la Russie.

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