Alors que l’économie américaine montre des signes de résilience, avec des dépenses de consommation qui demeurent soutenues et un marché du travail sous tension, la Chine se trouve dans la situation inverse. Economie atone (3% de croissance), inflation faible (ce qui est souvent le signe d’une faible dynamique économique) et marché du travail au ralenti témoignent d’un niveau de fragilité inédit. Analyse de William Gerlach, pour IBanFirst.
La Chine vient de publier deux données particulièrement critiques. La population chinoise décroit et vieillit. La baisse est de 850 000 habitants, une première depuis 1961 ! A long terme, la démographie est une tendance sous-jacente clé de la croissance économique.
Dans le même temps, le taux de dépendance des personnes âgées, qui correspond au pourcentage de personnes âgées de plus de 65 ans par rapport à celles âgées de 20 à 64 ans, continue d’augmenter rapidement. Il s’élève désormais à 43,6 contre 47,0 dans les pays à revenu élevé. Plus ce ratio est élevé, plus la charge économique pesant sur les citoyens en âge de travailler est importante. Il s’agit ici des conséquences négatives directes de la politique chinoise de l’enfant unique, fermement en place de 1979 à 2015.
La démographie de la Chine ressemble à celle du vieux monde développé et riche. Le vieillissement rapide de la population risque de compromettre la croissance potentielle de la Chine dans les décennies à venir. Le vieillissement de la population aura probablement un impact important sur l’économie et la société, notamment une demande accrue de soins de santé et de services de retraite, ainsi qu’une diminution potentielle de la main-d’œuvre et de la croissance économique.
Tandis que la consommation intérieure a subi durant l’année 2022 les effets de la stratégie zéro-Covid, la surabondance de biens et d’épargne à l’étranger s’est déversée aux États-Unis. En 2022, la croissance du PIB n’était que de 3 %, soit moins de la moitié des 8,1 % de l’année précédente. Et les prévisions de croissance autour de 5 % formulées par différentes provinces sont à ce stade tout à fait hypothétiques. À part 2020, c’est le premier grand raté de l’ère économique moderne.
La Chine risque donc de ne pas avoir d’autre choix que de baisser sa monnaie dans les trimestres à venir si elle veut se rapprocher de cet objectif de 5 % du PIB. Une baisse de la monnaie (CNH) pourrait contribuer à accroître la part de marché mondiale de la Chine, qui est actuellement de 20 %.
Cela pourrait profiter en particulier aux secteurs où le pays dispose d’un avantage comparatif révélé par rapport au reste du monde – services de construction (notamment grâce à l’initiative “Belt and Road”), vêtements et accessoires et machines. Notre objectif de fin d’année pour l’EUR/CNH est de 8,00. Dans le même temps, les autorités vont probablement mettre en place un soutien massif aux dépenses budgétaires, un soutien au crédit immobilier et faciliter l’expansion des bilans des banques publiques. Il pourrait s’agir de l’événement le plus important de 2023, avec des implications majeures pour l’économie mondiale et notamment pour l’Union Européenne, dont l’économie est interdépendante de celle de la Chine.
Les politiciens chinois n’auront pas d’autre option que d’accélérer la croissance cette année – à tout prix (bulles spéculatives, hausse des prix, etc.). Cela implique évidemment de jouer sur le levier monétaire, via une monnaie plus faible.
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