Qonto est souvent définie comme la néobanque des indépendants. Fondée à Paris en 2016 par Alexandre Prot et Steve Anavi, la Fintech pour les pros s’est déjà fait remarquée avec deux levées de fonds à son actif et une utilisation massive : elle annonce 25.000 entreprises clientes françaises et un peu plus de 1,7 milliard d’euros de transactions traitées. Dernière (très!) bonne nouvelle pour Qonto : la startup a obtenu à la rentrée 2018 son agrément d’établissement de paiement délivré par l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution – Banque de France).
Alexandre Prot, le co-fondateur et CEO de Qonto revient pour nous sur leurs stratégies et leurs process internes.
Qonto est la néobanque préférée des entreprises et des indépendants.
Il y a deux ans, mon associé Steve Anavi et moi sommes repartis des frustrations des utilisateurs pour définir les contours de Qonto, et avons interviewés plus de 150 entreprises, avant de nous lancer.
Leurs besoins étaient et sont toujours très clairs : nos utilisateurs cibles souhaitent gagner du temps (avec un parcours client optimisé dès l’ouverture puis au quotidien, des historiques illimités, un module “notes de frais”, des exports comptables, par exemple), du contrôle (notifications en temps réel pour un meilleur suivi, droits et accès ajustables pour chaque collaborateur), et en visibilité (catégorisation automatique des transactions, tableaux de pilotage de la trésorerie).
Ils recherchent également un service client exemplaire et des prix justes et transparents : les verbatims sur l’absence de réactivité du conseiller en agence ou les “frais cachés” revenaient très souvent.
Nous avons ensuite établi notre feuille de route en fonction de ces besoins : le défi réside principalement alors dans l’exécution opérationnelle, en prenant en compte les exigences réglementaires et techniques.
Nous avons apporté beaucoup de soin au recrutement : nous avons choisi des talents qui étaient capables de nous aider à démarrer mais qui avaient également le potentiel de gérer une équipe et prendre en charge des responsabilités plus importantes. En outre, nous avions la contrainte de l’hypercroissance dès le départ en tête, et nous avons défini l’organisation de l’équipe, le produit, et l’infrastructure technique en ce sens.
Chaque équipe a instauré ses rituels : je débute toutes les semaines par un kick-off avec les managers, ils ont ensuite instauré leurs propres rituels au sein de leur équipe. Une fois par mois, nous nous réunissons tous autour d’un déjeuner (à 90 !), pour célébrer les avancées et partager les prochains gros challenges.
Nous revenons également d’un séminaire de 2 jours à Barcelone, qui nous a permis de discuter de la culture, de nos valeurs, et de souder nos liens dans un cadre différent du quotidien.
Nous venons d’annoncer une nouvelle levée de fonds de 20 M€ auprès de Valar, Alven (nos deux investisseurs historiques) et de la Banque Européenne d’Investissement. Nos prochains défis sont notamment :
– Le recrutement de plus de 100 talents dans les douze prochains mois, pour doubler l’équipe actuelle basée à Paris, afin de devenir la néobanque B2B leader en Europe.
– Des développements produits, avec notamment le lancement de notre système “core banking” propriétaire, grâce à l’agrément d’établissement de paiement obtenu en juin.
– L’expansion européenne : les lancements en Allemagne, Italie et Espagne sont planifiés pour 2019.
Les banques dites traditionnelles ont financé et contribué au développement de l’économie française depuis le XIXè siècle, elles ont donc un historique et une implication forte dans le paysage français. Nous leur devons beaucoup !
Par ailleurs, les Fintech travaillent en partenariat avec des acteurs bancaires, donc les Fintech n’existeraient pas sans les banques traditionnelles : nous sommes plus partenaires que concurrents, même si nous sommes souvent présentés comme “opposants” dans la presse.
Pour les Fintech, je dirais TransferWise, Stripe, et Ant Financial : elles sont devenues de véritables références et ont transformé l’expérience client.
Pour les startups, elle sont plutôt des “scale-ups” aujourd’hui, mais je pense à : SpaceX, Slack et Airbnb, qui ont réussi à rebattre les cartes dans des domaines qui paraissaient historiquement à l’abri de “disruptions”.
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