Le capital risque français au beau fixe

Les start-ups françaises (mais pas que, à vrai dire l’ensemble des sociétés non cotées) n’ont jamais autant levé d’argent qu’en cette dernière année 2016. Jugez plutôt : avec près de 15 milliards d’euros, nos entreprises hexagonales ont levé 51 % de capitaux de plus qu’en 2015. Et dans un contexte pour le moins morose : faible progression de 1,1 % du PIB, incertitudes politiques et européennes (Brexit…).

La France, locomotive de l’Union Européenne en matière de capital risque

C’est pour le Président de l’Association Française des Investisseurs pour la Croissance (Afic), Olivier Millet, le signe que « la startup nation devient une equity Nation. Notre pays a le taux de pénétration du capital investissement le plus fort d’Europe ».
Ou plutôt le second si l’on prend pour zone de référence celle du continent européen. « Avec 20 milliards, nos amis britanniques nous devancent encore. Mais la France étant passée de 10 à 15 milliards d’euros de capitaux en un an, on peut raisonnablement envisager que l’écart entre les marchés français et britanniques se réduira encore dans les prochaines années ».

Des investisseurs étrangers à 45 %

C’est un fait, et non plus un vœu pieux : l’économie Française attire. Et pas seulement les argentiers du cru. Les investisseurs étrangers sont aujourd’hui 45 %, là où, en moyenne, ils étaient, entre 2006 et 2015, 37 %, à injecter leurs capitaux dans le tissu des startups, PME et ETI hexagonal.
« Ça veut dire que des investisseurs français et internationaux font confiance pour les cinq à dix années aux entreprises non cotées françaises, sur tous les segments d’activité. Ce qui inspire confiance, c’est la qualité des startups, des PME et des ETI, la qualité des sociétés de gestion et d’investissement de private equity qui, depuis 30 ans, font scrupuleusement le job. Ce sont tout à la fois les compétences entrepreneuriales et les compétences des actionnaires de ces entreprises en formation qui sont aujourd’hui reconnues ».
On notera au passage les fortes allocations des assureurs qui, avec 3 milliards d’euros, atteignent un montant inégalé depuis la crise. Et celles des banques, qui, avec 1,29 milliard, doublent les montants.
Il faut dire que dans un contexte de taux bas, de volatilité boursière, et de virage de la gestion d’actifs cotés vers des stratégies plus passives, les 10 % de taux de rendement annuel enregistrés par les fonds français depuis dix ans ne sont pas pour rien dans la confiance.

L’investissement startup, TPE, ETI a la cote

Côté investissement, la modestie ne semble pas de rigueur, car c’est un niveau historique qui est atteint en 2016 : celui des 1 900 startup, PME et ETI (contre 1 600 en moyenne historique) pour un montant total investi de 12,4 milliards d’euros, identique au pic d’avant la crise en 2007. Il est à noter qu’en majorité, ces entreprises ouvraient pour la première fois leur capital.
Olivier Millet note aussi que l’actionnariat de 1400 d’entre elles a évolué : « c’est la démonstration que, contrairement à ce que l’on raconte, le marché est beaucoup plus liquide que par le passé. Il y a une rotation de plus en plus importante. Historiquement on faisait un tour de private equity, aujourd’hui on en fait quatre. Les freins à la capitalisation boursière ont offert au capital investissement de jouer un rôle supplétif qui donne la possibilité aux entreprises de se développer en faisant évoluer leur actionnariat ».
La nouvelle est excellente pour les entrepreneurs français et les tenants d’un financement accru de l’économie réelle : « les family offices et les personnes physiques s’exposent de plus en plus à la classe d’actifs non cotée. Les gens comprennent tout le bénéfice qu’il y a à investir dans un fond qui investit dans des entreprises non cotées ».

La Redac

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