Entretien avec Olivier Millet, le nouvel homme fort des fonds d’investissement français

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« Le journalisme mène à tout à condition d’en sortir » avait coutume de dire l’écrivain et membre de l’Académie française Jules Janin. Cette maxime, Olivier Millet peut sans doute aujourd’hui se féliciter de l’avoir suivi à la lettre. À la tête d’Eurazeo PME depuis 6 ans, Olivier Millet a en effet débuté sa carrière en 1986 en créant Capital Finance, la revue de référence du capital investissement français.
Il a ensuite emprunté un parcours exemplaire : Barclays Private Equity France, où il participe au développement pendant 11 ans ; Capitalisme Durable, société productrice des Green Dating, « Les Rendez-vous mensuels de l’Economie durable », qu’il fonde en 2006.
Devenu actionnaire de Citizen Capital, un fonds d’investissement dédié au développement de TPE issues de minorités et quartiers sensibles, il participe à la création du club Développement Durable de l’AFIC (l’Association française des investisseurs pour la croissance) avant d’être nommé à la tête de l’Association il y a deux jours.
Fintech-mag a voulu recueillir l’avis du nouvel homme fort des fonds français à propos de l’impact des fintechs sur le capital investissement.
De quelle manière les fintechs impactent-elles le private equity ?
Mon opinion est que le crowdfunding equity va prendre une place plus prépondérante. Je suis convaincu que les premiers millions levés par les entreprises le seront de plus en plus par des moyens indirects et désintermédiés comme le crowdfunding. À l’instar de ce qui s’est passé pour Trip Advisor, qui permet à chacun de donner son opinion sur les hôtels et les restaurants, je ne vois pas pourquoi des services permettant à un projet d’être évalué, noté par ses parties prenantes ne verrait pas le jour.
Selon vous, quels types de services apporteront ces fintechs ?
Imaginez un peu le gain potentiel en matière d’informations. Que je sois l’expert comptable, un client ou un salarié, je vais pouvoir donner mon appréciation de l’entreprise. On peut aussi imaginer que les services providers de l’industrie du capital investissement vont pouvoir proposer des services désintermédiés et digitalisés. De nature recherche d’information ou évaluation… Sans mentionner le jour ou le blockchain aura trouvé une voie d’accès à notre industrie, ce que je ne visualise pas encore aujourd’hui.

Doit-on s’attendre à une prise de pouvoir des fintechs ?

Comme n’importe quel activité, le private equity va être impacté par des fintechs sur certaines zones de financement. Et il ne restera que l’argent institutionnel, très important en masse. Est-ce que c’est dans une zone supérieure à 5 ou de 10 millions d’euros ? Sans compter la question de la gouvernance, et notamment sa valeur ajoutée dans les développements. Il ne s’agit pas que de financement. En tout état de cause, les fintechs nous préparent des offres qui vont faire bouger les lignes sur notre marché.
Avec Eurazeo, avez-vous pris des positions sur des fintechs ?
Nous sommes actionnaire de Prêt d’Union, une fintech dans la dette, qui fait du prêt aux particuliers avec comme origine de financement les particuliers eux-mêmes. À ce propos, je pense que va aussi se développer le prêt d’entreprise à entreprise. Si j’ai un excédent de trésorerie, je préfère le prêter à une autre entreprise, des services vont se développer en ce sens. On peut d’ailleurs tout à fait imaginer que ce type de financement direct sans intermédiation bancaire se développe de plus en plus.
Ce qui pose la question des rendements.
Prenez l’exemple des family office, qui sont de plus en plus présentes sur les tours de table de financement en private debt. Imaginez, vous avez un milliard devant vous, à la banque on ne vous propose rien ou plutôt si, mais avec une quasi absence de rentabilité. Je pense que le contexte de taux extrêmement bas va favoriser l’inventivité pour trouver de nouveaux rendements, que ce soit en debt, quasi-debt ou en equity.
N’est-ce pas là le rôle de la bourse ?
La bourse ne permet pas tout. Les entreprises cotées en bourse ont accès à des marchés et à des capitaux qui ne cherchent pas beaucoup de rendement puisqu’ils sont des placements à court terme et liquide. Tout ce qui n’est pas liquide over the night, c’est-à-dire le non-coté, va proposer des rendements qui sont supérieurs, des intermédiations digitales qui pourront générer de nouvelles façons de relier de point à point, d’entreprise à entreprise, de particulier à entreprise, et ainsi de suite.

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