Plus de 10 ans après la réforme du marché unique des paiements en euros (Single Euro Payment Area – SEPA) dont la Directive sur les Services de Paiement (DSP) était la clé de voûte, il est intéressant de constater une maturité et montée en puissance générale des acteurs nés de cette directive : les établissements de paiement (EP) et les établissements de monnaie électronique (EME) (nés dans la continuité avec la Directive Monnaie Electronique de 2009). A tel point que de plus en plus d’acteurs se dirigent vers le statut d’établissement de crédit (licence bancaire).
En effet, depuis 4-5 ans, plusieurs acteurs européens ont émergés avec des business model (enfin) rentables et des services très innovants. Les plus célèbres sont notamment Monzo, N26, Adyen ou encore Klarna.
Leur point commun ? Ils sont tous titulaires d’une licence bancaire européenne. Cela devrait également être le cas de la néo-banque Revolut, autre success story européenne, qui doit encore se « contenter » de son statut d’établissement de monnaie électronique.
L’obtention de cette licence bancaire marque un véritable tournant dans la stratégie de ces acteurs. En effet, elle permet d’offrir de nouveaux services (offre d’épargne et de crédits notamment) et témoigne de la solidité financière de ces acteurs (capital minimum et fonds propres bien plus importants que pour les statuts d’EP et d’EME).
Ce statut marque aussi la fin de leur « dépendance » vis-à-vis des banques traditionnelles. En effet, les EP et EME qui rentrent en possession des fonds sont généralement « liés » aux banques traditionnelles qui leur ouvrent des comptes de cantonnement destinés à protéger les fonds des consommateurs. L’obtention d’une licence bancaire met un terme à ce lien de dépendance.
Alors que beaucoup de banques traditionnelles conservent encore leurs clients grâce aux crédits (immobiliers notamment) qu’elles sont en capacité de leur octroyer, il sera intéressant de voir l’évolution des comportements lorsque des acteurs innovants comme Revolut par exemple seront en capacité d’offrir des crédits à des taux intéressants. La confiance des consommateurs envers ces acteurs sera alors un facteur décisif et la licence bancaire deviendra un argument légitime.
Les implications financières (capital et fonds propres) et organisationnelles (conformité et gouvernance) du statut d’établissement de crédit étant relativement lourdes, les statuts d’EP et d’EME gardent un véritable intérêt notamment dans une logique de montée en puissance progressive.
De plus, certains acteurs spécialisés dans un service de paiement donné et ayant des business model précis comme le prélèvement SEPA, l’initiation de paiement ou encore l’émission de titres-restaurant n’ont pas le besoin ni l’ambition de se diriger vers ce statut d’établissement de crédit. Ces Fintech proposant des services innovants bien précis sont d’ailleurs des partenaires de choix pour les banques traditionnelles car elles n’entrent pas en concurrence direct avec ces dernières mais peuvent leur permettre d’améliorer leurs services ou de les compléter.
La sollicitation d’une licence bancaire n’est donc pas une finalité à généraliser mais il est évident que de plus en plus de Fintechs de type néo-banques se dirigeront vers ce statut et pourront alors jouer « les yeux dans les yeux » avec les banques traditionnelles qui feront alors valoir, à juste titre, leur ancienneté et leur solidité.
Ces arguments suffiront-ils ? Peu probable s’ils ne s’accompagnent pas d’une réduction des frais bancaires et d’une expérience utilisateur à la hauteur.
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