Entrée au capital et licence bancaire : faisons le point sur la fintech Klarna

20 mois ! C’est le temps qui aura été nécessaire à Klarna pour enfin obtenir une licence bancaire auprès de Finansinspektionen, l’autorité de supervision financière suédoise. Avec ce précieux sésame et grâce aux investissements successifs de nombreuses sociétés internationales, Klarna entend devenir la licorne suédoise des fintechs.

Klarna la fintech nordique séduit les investisseurs

Avec ses 650 000 transactions journalières, ses 60 millions de clients européens et nord-américains et ses 70 000 e-commerçants partenaires, Klarna a le vent en poupe. Depuis sa création, la fintech a levé plus de 300 millions de dollars et est aujourd’hui évaluée à 2,2 milliards de dollars. En 2016, elle a traité des transactions d’une valeur de 13 milliards d’euros, et a généré un chiffre d’affaires de 370 millions d’euros.
C’est donc avec une certaine logique que les investisseurs se bousculent à la porte de Klarna. À commencer par Visa, le géant américain qui est entré au capital de la jeune pousse au mois de juin dernier — un investissement d’autant plus spectaculaire que Visa n’a jamais investi dans une entreprise européenne — suivi de Brightfolk pour un montant de près de 225 millions de dollars. Récemment, c’est au tour de Permira d’investir dans la fintech suédoise avec un ticket d’entrée d’environ 250 millions de dollars, ce qui représente 10 % du capital de la licorne.
Il faut avouer qu’avec sa solution de paiement en ligne (le client ne paie qu’à la livraison de ses commandes, et seulement les produits qu’il garde, la fintech avançant le montant des achats, NDLR), Klarna a trouvé le bon filon. Sequoia Capital, DST Global, Atomico, IVP et d’autres investisseurs ont depuis longtemps succombé aux charmes de la licorne européenne.

Un nouveau nom, de nouvelles ambitions

Rebaptisé juridiquement Klarna Bank, Klarna ambitionne de devenir la Ryanair low-cost de la finance. Pour l’heure, elle est considérée comme l’une des plus grandes banques d’Europe. Prochaine étape ? Jouer les trouble-fêtes dans le secteur bancaire en y apportant un vent nouveau. Selon Sebastian Siemiatkowski, directeur général de Klarna : « nous voulons participer à la transformation du secteur de la banque de détail. De nouvelles règles ont posé les bonnes conditions préalables pour la destruction de ce secteur, mais il faut un Ryanair pour y arriver. Nous voulons jouer ce rôle ».
Au programme, des opérations de séduction qui confirmeront son statut de leader du marché européen — dans les pays nordiques et en Allemagne — et qui vont l’aider à conquérir l’Amérique. En tout cas entre les cartes de paiement en son propre nom utilisables en ligne et dans les magasins physiques de détail et les comptes de dépôt, Klarna promet de belles nouveautés financières. « Au fur et à mesure que l’intégralité de la chaine de valeur de la banque est remise en cause, le secteur des paiements a connu la transformation la plus profonde. Klarna a joué un rôle en créant la rupture dans les services de paiement, pour le meilleur, et maintenant en tant que banque pour le consommateur, axée sur les produits et à forte intensité technologique, nous disposons des outils pour conduire le changement dans la banque de détail » explique Sebastian Siemiatkowski.
Par ailleurs, de sa collaboration avec Visa, la fintech utiliserait le système de tokénisation du numéro 1 de la carte bancaire. Le but ? Offrir aux utilisateurs des expériences sécurisées de paiement via des canaux différents.
Il est évident que la licorne suédoise possède tous les atouts pour transformer le secteur bancaire. Gageons qu’elle continue sur sa lancée, au profit des consommateurs.

La Redac

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