Les deux secteurs émergents que sont la legaltech et la fintech demeurent à des stades de maturité très différents, le secteur legaltech n’en étant qu’aux premiers stades de ce voyage, précipité par la crise actuelle.
Les institutions financières, tout comme le secteur juridique, ont souvent du mal à faire comprendre aux non-initiés leur marché, leur mode de fonctionnement, voir même leur langage. C’est pourquoi le secteur financier a tardé à prêter attention au secteur dynamique des start-ups Fintech qui a commencé à se développer il y a plus de dix ans, préférant générer ses propres solutions en interne. Cette méfiance a conduit à investir des efforts importants et des budgets conséquents afin de développer des outils et des technologies, déjà connues et plus performantes dans d’autres secteurs. La phase suivante a vu l’apparition de partenariats et de collaborations avec des start-ups, et bien que la méfiance soit restée de mise et le secteur a continué à évoluer jusqu’à atteindre la phase de maturité dans laquelle il se trouve aujourd’hui.
Le secteur juridique, en revanche, ne possède pas la même tradition d’investissement technologique que les institutions financières, lesquelles ont l’habitude d’utiliser des solutions automatisées dans le but d’améliorer leur efficacité, un domaine dans lequel elles ont beaucoup investi depuis les années 1980. Le secteur juridique, au contraire, a traditionnellement rechigné à toute forme d’automatisation, refusant de renoncer à des tâches qui, bien que fastidieuses, sont considérées comme le fondement même de la profession.
Il existe d’autre part des différences notables entre les deux secteurs en termes d’audience majoritaire et de niveau de perturbation qu’ils présentent. Dans le domaine des technologies financières, l’impact le plus important se situe dans l’environnement B2C, car le secteur a profité de la diffusion presque universelle des smartphones pour fournir aux consommateurs des technologies véritablement perturbatrices capables de proposer de nouveaux modèles pour effectuer des transactions financières. Les technologies légales, en revanche, s’adressent principalement aux entreprises et les changements qu’elles apportent aux professions juridiques ne sont pas aussi perturbateurs, car ils reposent davantage sur l’offre et l’amélioration des outils et des modèles existants que sur la création d’une véritable innovation ou de modèles différents.
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