Innovation

Les réglementations et la cybercriminalité 2/3

À la lumière de ce qui précède, les régulateurs ont imposé aux institutions financières une responsabilité accrue en matière de cybercriminalité et d’AML. De nombreux organismes de réglementation à travers le monde parlent de cybercriminalité, de FinCrime et de blanchiment d’argent depuis un certain nombre d’années, notamment le Financial Crime Enforcement Network (FinCEN) aux États-Unis, la Financial Conduct Authority (FCA) au Royaume-Uni et l’Australian Transaction Reports and Analysis Centre (AUSTRAC) en Australie, l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) en France, pour n’en citer que quelques-uns. 

La cybercriminalité reconnue comme une infraction

Il est important de noter que la cybercriminalité a été explicitement reconnue comme infraction principale du blanchiment d’argent pour la première fois dans la 6e directive AML de l’Union européenne, publiée en juillet 2021. La directive définit 22 infractions principales liées au blanchiment d’argent dans le but d’harmoniser la compréhension du blanchiment d’argent dans toute l’UE. Pour que les banques se conforment à la nouvelle directive, elles doivent connaître les infractions principales, savoir comment les identifier et comment agir en cas de soupçon d’activité suspecte. Comme indiqué, la cybercriminalité est l’une des infractions principales nouvellement définies. Cette réglementation met une pression accrue sur les institutions afin qu’elles comprennent quelles sont les diverses menaces posées par la cybercriminalité, et qu’elles sachent mieux détecter et signaler les indicateurs de cybercriminalité. 

Une priorité pour les membres de l’Union Européenne

La directive européenne s’adresse aux États membres de l’UE et à ceux qui choisissent de suivre leurs règles. La cybercriminalité est à l’ordre du jour des régulateurs européens depuis un certain nombre d’années, et on peut raisonnablement penser que dans un avenir proche d’autres régulateurs reconnaissent la cybercriminalité comme une infraction principale du blanchiment d’argent et modifient leurs réglementations en conséquence.

Pour aider dans ce domaine, BAE Systems Digital Intelligence étudie le flux monétaire de différents types de cybercriminalité et simule les comportements associés. Les comportements simulés seront basés sur des renseignements provenant des services de répression, de sources ouvertes et d’experts en la matière, afin de produire une simulation qui ressemble le plus possible aux profils réels des criminels et des victimes pour tester l’efficacité des systèmes de lutte contre le blanchiment d’argent des banques.

Taylor Humphreys

FinCrime Threat Intelligence Analyst, BAE Systems

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