Environnement

Quand le banquier vous dit (presque) tout sur l’empreinte carbone

Memo Bank est la première banque destinée aux entreprises qui propose de connaître l’empreinte carbone des dépenses par carte bancaire. Histoire de s’outiller pour ébaucher le bilan carbone de chaque activité.


Pour aider ses clients à mesurer leur empreinte carbone, et connaître leurs émissions indirectes, Memo Bank propose un indicateur qui mesure les émissions de CO₂ liées aux dépenses effectuées avec sa carte de paiement.

À chaque paiement par carte, les clients de Memo Bank voient désormais sur leur compte l’estimation en kgCO₂e des émissions liées à cet achat qu’il s’agisse d’un restaurant, d’un billet d’avion, d’un achat de logiciel… « Nos clients peuvent identifier les dépenses qui génèrent le plus d’émissions et intégrer l’estimation des émissions liées à leurs dépenses par carte à la mesure de leur propre empreinte carbone sans avoir besoin de les calculer eux-mêmes, » explique Michel Galibert co­-fondateur de Memo Bank, la banque indépendante créée en 2017 qui réunit déjà 300 PME et totalise à fin février, 83 millions d’euros de dépôts. « Dès le début nous avons fait le choix d’aller chercher l’agrément d’établissement de crédit. Si bien que nous sommes le seul établissement parmi les nouveaux acteurs à avoir le droit d’utiliser ces dépôts. Le fruit de trois ans de travail !»

Comme un supplément d’âme

A la lueur des accords de Paris qui imposent aux entreprises qu’elles prennent leur part dans la réduction des émissions de CO2, Mémo Bank a décidé d’accompagner cette transition en éditant par client un relevé des émissions des achats effectués par les collaborateurs. « Nous sommes les premiers à le faire sur le marché des entreprises à partir de données qui sont en open source. En facilitant l’accès, ça permet de donner des billes à nos clients et de les entraîner vers une culture de la transition bas carbone. Tout le monde va y venir dans un certain délai, comme tout le monde s’est imprégné de la culture numérique, il y a quelques années. »

Memo Bank s’efforce de montrer le chemin, y compris dans ses fonctionnements internes en incluant un critère RSE à ses appels d’offres, en basculant ses cartes de paiement en PVC recyclé ou en sensibilisant ses nouveaux collaborateurs à ces enjeux. Elle affiche aussi sur ses factures, les émissions de CO₂e qu’engendre l’utilisation de ses services. Les clients de la banque peuvent inclure cette estimation d’émissions dans le calcul de leur empreinte carbone.

« Notre démarche n’est pas encore un critère déterminant pour nos clients. Ils ne nous choisissent pas pour ça. Mais c’est un peu comme un supplément d’âme qui témoigne d’un engagement collectif. Les directeurs financiers vont subir de plus en plus de pression pour engager la démarche bas carbone. Nous les familiarisons déjà avec la réflexion et les outils qui peuvent l’accompagner. »

Une technologie dimensionnée pour l’Europe

Du côté de ses propres placements, Mémo Bank fait également attention à ne pas soutenir les activités d’extraction des énergies fossiles. « Quand on prête de l’argent à nos PME, qui sont aussi bien des entreprises technologiques ou de service que de l’extraction de gravats, c’est au bénéfice d’une économie qui reste carbonée, relate Michel Galibert. Nous incitons les entreprises à se pencher sur leur bilan carbone. Plus que de savoir si leur projet est vert ou pas, nous calculons les émissions de CO2 émises pour 1 million de prêt. Quand la Société générale ou BNP ont un facteur de 500 à 600 tonnes de C02 par million d’euros prêté, Mémo Bank est à 150 tonnes. D’autres comme Crédit coopératif atteignent 120 tonnes, mais en refusant des projets. »

Avec une soixantaine de collaborateurs à Paris et en télétravail, Mémo Bank ne travaille qu’avec des PME françaises mais prévoit de s’ouvrir aux autres marchés européens. « Nous sommes les seuls dont la plateforme technologique a cette capacité. Bien utile pour les entreprises qui ont des filiales à l’étranger, » prévoit Michel Galibert.   

Cyrille Pitois

Directeur des rédactions de Keyop Média. 30 ans d'expérience en journalisme économique, Ouest-France, Libération, Le Journal des Entreprises, AFP.

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