Le 10 octobre 2018, le Fintech Tour organisé par la French Tech faisait une halte à Bordeaux, dans le cadre de l’événement annuel Bordeaux Fintech. L’occasion de sensibiliser à l’innovation Fintech et de faire rayonner la Fintech française dans les grandes métropoles. Les talents du secteur sont partout, à Bordeaux et ailleurs : Fintech mag a à coeur de promouvoir toutes les initiatives en région (retrouvez d’ailleurs nos articles sur les Fintech en région ici et ici).
Fintech mag a eu le plaisir d’animer un format d’échanges entre professionnels des banques et des Fintech qui ont donné leurs avis et leurs ressentis sur les collaborations en 2018 entre les établissements bancaires et les startups de la finance.
Retour sur l’événement !
Il y a quelques années, on qualifiait encore volontairement les Fintech de nouveaux concurrents des banques. Les startups de la finance étaient perçues comme des menaces qui prenaient des parts de marché aux grands acteurs historiques. Ces derniers les regardaient un peu de loin, se demandant parfois par quel biais les aborder ou préférant croire que leurs modèles ne leur permettraient pas de survivre longtemps. Difficile de démêler le vrai du faux.
Mais aujourd’hui, les mentalités ont évolué : les Fintech se sont rapprochées des grands groupes bancaires en vue de partenariats ; les banques ont créé des services dédiés pour l’identification et les partenariats avec l’écosystème Fintech ; les nombreuses initiatives du secteur ont favorisé les échanges.
Au-delà des rachats ou investissements des établissements traditionnels dans les Fintech, on a vu de plus en plus de partenariats se développer entre les acteurs historiques et les entrepreneurs de la finance. C’était tout le sujet de cet échange : “quelle collaboration ?”. On aurait même tendance à dire “quelleS collaborationS ?”. Car il y a autant de collaborations possibles que d’acteurs.
2 duos partenaires et 1 expert des banques :
Philippe Gaborieau est le fondateur et CEO de Happy Capital, plateforme de financement participatif, d’equity crowdfunding pour les PME et jeunes entreprises innovantes. Philippe a un parcours d’entrepreneur. Il vient de lancer Shoyo, une plateforme blockchain qui agit comme un passeport universel de nos données, pour faciliter nos démarches administratives.
Fabrice Gourgeonnet est Directeur adjoint du développement Caisse d’Epargne. Il pilote le développement et l’animation des 17 Caisses d’Epargne sur les marchés de l’entreprise, du secteur public, du logement social, de l’économie sociale et des personnes protégées, ainsi que l’immobilier professionnel.
Charles-Henri Gougerot-Duvoisin est le co-fondateur et CEO de Obvy, le premier moyen de paiement universel dédié à la sécurisation des ventes et achats entre particuliers qui évite les arnaques lors des transactions. Ancien chargé de mission pour la FrenchTech Bordeaux, il s’attaque à un marché cible de 31 millions de personnes.
Jean-Marc Nourel est Country Manager pour MangoPay, la solution de paiement dédiée aux marketplace. Jean-Marc a fondé en 2013 EdukLab, une plateforme de crowdfunding pour les étudiants.
Et enfin, un autre entrepreneur qui collabore avec les banques depuis 13 ans : Aymerick Penicaut est le fondateur et CEO de Ashler & Manson, un courtier en prêt immobile. En septembre 2018, il lance un outil de scoring, Preacor fondé sur un travail d’intelligence artificielle interne, afin de donner le pourcentage de chance aux particuliers d’obtenir un prêt immobilier.
La Caisse d’Epargne créait en 2016 une offre tournée vers les entreprises innovantes, Néo Business : elle cherchait des plateformes partenaires qui offraient des services pouvant s’intégrer dans Néo Business. Le constat de la Caisse d’Epargne était que la banque n’était pas prête pour accompagner les startups. Leur enjeu était de rester focalisé sur leur métier de banquier, tout en apportant d’autres solutions de financement complémentaires, comme le crowdfunding.
Pour la banque, l’avantage de s’associer avec un expert du financement participatif comme Happy Capital est de cibler une nouvelle catégorie de clients (via une nouvelle offre) mais également de s’assurer que les dossiers seront bien traités (car tous les projets de PME ne sont pas forcément éligibles ou indiqués pour le crowdfunding).
Pour Happy Capital, l’avantage est de s’associer à une marque forte et de recueillir beaucoup de dossiers : car dans le secteur du crowdfunding, les professionnels ont souvent besoin de recueillir beaucoup de dossiers pour en trouver des éligibles.
Les discussions entre Happy Capital et Caisse d’Epargne ont duré environ 1 an avant d’aboutir à l’intégration du service pour le lancement de Néo Business. Le déploiement s’est fait Caisse par Caisse, pour résulter sur un déploiement dans toute la France fin 2017. Aujourd’hui, des réunions entre Happy Capital et les responsables d’affaire Néo Business ont lieu tous les 2 ou 3 mois, pour faire un point sur les dossiers transmis par la Caisse d’Epargne à la plateforme Happy Capital.
La particularité est qu’Obvy et MangoPay sont deux Fintech. MangoPay a été rachetée en 2015 par Crédit Mutuel Arkéa.
MangoPay propose des solutions de paiement avec des sociétés qui ne sont pas homologuées solutions de paiement. Ce statut permet à des Fintech de démarrer leurs activités et d’aller chercher leurs premiers clients. Obvy a choisi de travailler avec MangoPay qui gère tous les flux financiers opérés via l’outil d’Obvy. Ce sont les équipes de MangoPay, très disponibles et réactives, qui ont convaincu Obvy de collaborer avec la startup parisienne.
Parfois des potentiels clients ne trouvent pas d’accord final avec MangoPay parce que leur dossier ne correspond pas aux critères de la Fintech. Dans ce cas, MangoPay transmet le dossier à Obvy, beaucoup plus à même de répondre aux besoins du client. Mais il n’y a aucun obligation de résultat dans cette collaboration et aucun objectif de volume n’est contractualisé. Les deux Fintech préfèrent parler de complémentarité d’offres que de partenariat.
Ashler & Manson, créé en 2003, travaille désormais avec une quarantaines de banques (dont LCL, Crédit Agricole, etc.). De façon classique, le courtier travaille à leurs côtés pour étudier les offres de prêts. Depuis septembre 2018, l’outil Preacor permet de donner un indicateur de chance d’obtenir un prêt pour un particulier.
Le gros avantage pour une banque d’utiliser le service Preacor (au lieu de construire un outil similaire en interne) est le gain de temps. Les banques deviennent plus réactives car le dossier amené à la banque est déjà pré-qualifié, ce qui permet d’affiner les dossiers et d’avoir une réponse plus rapide. les banques étant submergées de demandes de prêt, l’outil vise à simplifier leurs process sur un marché de l’immobilier où le gain de temps peut faire la différence pour les particuliers désireux d’acheter.
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