Xavier Gomez est le cofondateur de Invyo, une plateforme de business intelligence appuyé par le machine learning dédié aux secteurs financiers. Il nous propose en exclusivité une série en trois parties sur ce que représente aujourd’hui la tendance Robo-Advisor et ce qu’il pense être son rôle à l’avenir pour les entreprises de la finance. La deuxième partie parle des difficultés des modèles de Robo advisors et des conséquences pour les banques.
Aujourd’hui, la majeure partie de la croissance des robo advisors est due aux grandes institutions financières, dont deux (Betterment et Wealthfront) représentaient 80% de l’actif sous gestion des robo advisors à septembre 2019. Mais, si les grands groupes indépendants vont probablement prospérer, l’avenir semble de plus en plus difficile pour les petites entreprises qui n’ont pas été en mesure d’augmenter leur nombre d’actifs sous gestion, d’autant plus que le passage à des modèles à frais réduits et même sans frais est devenu un thème récurrent dans les applications destinées au commerce de détail. Le modèle sans frais est, à mon avis, l’un des changements véritablement disruptifs du paysage technologique de l’investissement. Nous arrivons à un moment d’inflexion pour le secteur de la gestion de fortune lorsqu’une majorité d’investisseurs expérimentés en robo et conseillers financiers traditionnels, allant des clients aisés aux particuliers très fortunés, décidera de se tourner vers les institutions offrant les deux services.
Jusqu’à présent, les débuts difficiles de nombreuses plateformes de robo advisors ont été une bonne nouvelle pour les banques. La raison en est que la génération actuelle de plateformes de robo advisors n’est pas très sophistiquée. Leur fonctionnement se révèle souvent pas très clair (parce qu’ils sont enracinés dans des modèles économétriques anciens et inefficaces) et ils se sont souvent révélés économiquement non viables sur une base individuelle. Les problèmes des plateformes découlent de leur volonté excessive de retirer le conseiller financier traditionnel (dit humain) et de réduire les prix. Le principe selon lequel moins vous dépensez, plus vous économisez, pourrait rapidement devenir un modèle insoutenable pour les nouvelles entreprises de technologie financière en raison de la frustration de la clientèle, en particulier de la performance des investissements ainsi que du service après-vente. L’épargne fait parti de l’intime et demande une confiance élevée. Cela requiert parfois encore des relations humaines très fortes pour installer la confiance.
Les banques privées ont ainsi la possibilité de montrer qu’elles restent à la pointe du secteur de la gestion de patrimoine. Pour ce faire, elles peuvent rénover leurs organisations en proposant de nouveaux produits numériques avec un niveau de qualité irréprochable qui, comme pour les marques de luxe, reste constante dans le temps.
En fait, je pense que les solutions de Robo-Advisors actuelles évolueront pour devenir un service plus sophistiqué de «RoboForAdvisors» intégré aux offres des banques privées existantes, la data et le machine learning s’avérant de plus en plus décisifs pour aider les conseillers à trouver rapidement et facilement – les meilleurs solutions pertinentes pour les clients. En substance, nos analyses de sentiment chez Invyo ne montrent pas que la perturbation numérique en cours remplacera la relation traditionnelle entre investisseurs et conseillers, mais qu’elle deviendra un complément essentiel du portefeuille de services global des institutions.
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