Avec 4 fois plus de capitaux disponibles sur le marché pour les startups qu’en 2012, La France a progressivement vu son écosystème entrepreneurial abonder en tours de tables aux montants, y compris en early stage, de plus en plus élevés : des montants multipliés par 2 depuis 2014 pour atteindre en moyenne 900 000 € en Seed et 2,7 M€ en Série A. Une obsession pour la levée de fonds qui a naturellement entraîné une inflation des valorisations, non sans risque pour les entrepreneurs.
Charles Degand, co-fondateur d’Angelsquare, revient sur les conséquences de ces sur-valorisations tout en offrant ses conseils aux entrepreneurs pour penser « rentabilité » davantage que « levée » !
Il y a 5 ans, les levées de fonds en Seed avoisinaient généralement les 300 000€ pour des prises de participation à hauteur de 30% du capital de l’entreprise (soit des valorisations autour du million d’euros). Ces 1ers tours de tables représentent le plus souvent aujourd’hui 600 000€ pour 25% du capital (soit des valorisations de 2,5M€). Une hausse colossale donc, pouvant placer les startups dans une situation délicate lors de leurs prochaines étapes de développement. Et pour cause, les risques de « cash burning » excessif malgré un CA faible du fait d’un business model encore trop peu éprouvé sont réels. Et la levée de fonds ne peut, en elle seule, ni constituer le « Graal » entrepreneurial, ni garantir la réussite du projet financé !
Il me semble donc aujourd’hui nécessaire d’accompagner davantage les porteurs de projet dans la réflexion liminaire à la recherche de financement. Une réflexion avant tout « business » qui doit se concentrer en tout premier lieu sur la nécessité d’appuyer la pertinence et la qualité de son produit et service, via la commercialisation, la recherche de clients et, in fine, la génération d’un chiffre d’affaires probant. Car le vrai esprit entrepreneurial réside surtout dans cette prise de risque et cet engagement initial forts reposant sur quelques étapes successives, à mon sens fondamentales :
Chaque euro levé correspondant à un CA calculé et anticipé, car prouvé, permettra dès lors d’accélérer une activité déjà existante et donc de soutenir une croissance continue et davantage stable. L’expérience montre d’ailleurs des montants de levée moins exubérants dans ce type de démarches et donc, de fait, des valorisations moindres mettant naturellement moins en danger l’entreprise. Et pour cause, une startup au CA faible si ce n’est nul, mais à la valorisation excessive se trouvera confrontée, à terme, à une revente compliquée si ce n’est impossible. Le danger autant entrepreneurial qu’humain existe donc bel et bien, et doit être entendu et mieux géré. L’écosystème semble d’ailleurs, ces derniers mois, s’être davantage conscientisé sur le sujet, du fait de quelques échecs retentissants, et être prêt à appréhender avec davantage de mesure cette course à la levée…
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