International

EPI : Le projet d’un système de paiement européen bat de l’aile

L’Initiative européenne pour les paiements (EPI) a abandonné ses efforts pour créer un rival de Mastercard et Visa en Europe après le départ de plus de la moitié de ses membres.

L’EPI a été créée en juillet 2020 par un groupe de 16 banques européennes. Elle promettait une solution de paiement unifiée pour l’Europe, remplaçant les systèmes nationaux de paiement par carte, en ligne et mobile. L’intention était de créer un euro-champion pour concurrencer les réseaux de paiement mondiaux dominants.

Initialement soutenu par 31 grandes banques de la zone euro et les acquéreurs Worldline et Nets, l’EPI s’était fixé pour objectif de construire un système de paiement paneuropéen unifié, offrant une carte pour les consommateurs et les commerçants dans toute l’Europe, un portefeuille numérique et des paiements P2P.

Une vague de départs

Soutenu par la Banque centrale européenne, le système devait entrer dans sa phase opérationnelle cette année, mais en novembre dernier le financement était devenu un problème pour les membres, les incitant à rechercher des financements extérieurs.

Récemment, 20 banques se sont retirées, dont tous les membres espagnols à l’exception de Stantander, ainsi que les banques allemandes Commerzbank et DZ Bank. En cause : les désaccords structurels sur le fonctionnement du système. Difficile de mettre d’accord plusieurs dizaines de banques de juridictions différentes. Les prêteurs français dominent désormais le groupe.

Réorienter le projet

Dans une brève déclaration sur le site de l’EPI, le groupe indique que les 13 actionnaires restants “restent convaincus de la valeur stratégique d’une solution de paiement unifiée, prête pour le commerce et tirant parti notamment des paiements instantanés, et veulent aller de l’avant”.

Les actionnaires restants sont : Banco Santander, Banque Fédérative du Crédit Mutuel, BNP Paribas, Crédit Agricole, Deutsche Bank, Deutscher Sparkassen-und Giroverband, Groupe BPCE, ING Bank, KBC Bank, La Banque Postale, Société Générale, Nets et Worldline.

Pour faire face à ces défections, l’EPI “adapte désormais son champ d’application et ses objectifs à cette nouvelle dimension”. On s’attend maintenant à ce que le projet abandonne les plans pour un système de cartes et se concentre plutôt sur le portefeuille numérique.

Léo Marchandon

Journaliste pour Finance Mag

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