Les communications des banques centrales sur leurs projets de création de monnaies digitales fiat ont semblé répondre au projet Libra de Facebook. Au-delà de la dimension politique et de supervision, d’«autres» formes de monnaie se donnent pour ambition de réduire les effets de la mondialisation.
En Europe, le potentiel de substitution entre une MDBC émise par le SEBC et les formes de la monnaie existante semble limité. Avec un taux de bancarisation élevé, et la possibilité d’utiliser les moyens de paiements électroniques (cartes, SCT, SDD) à l’échelle de la sous-région, la MDBC pourrait permettre de proposer l’équivalent des wallets (Lydia, etc.) à l’échelle européenne.
Pour les pays à faible taux de bancarisation, les MDBC proposeraient une monnaie digitale de banque centrale en substitution à la monnaie électronique privée largement émise à ce stade par les opérateurs de téléphone mobile et les Fintechs, sans interopérabilité. En Afrique par exemple, cette monnaie émise (et garantie) par la banque centrale serait de facto interopérable.
C’est aussi le cas des États-Unis. Le « coronavirus bill » de 2.000 milliards de dollars contenait dans la version initiale portée par les démocrates la mention d’un « dollar digital » pour distribuer les aides du gouvernement aux petites et moyennes entreprises. Au vu du montant considérable des aides prévues pour soutenir les petites entreprises, la mention a fait parler d’elle. Mais la version finalement votée du House coronavirus package n’en fait plus mention. Au-delà des discussions encore en cours au sein de la réserve Fédérale, le délai de mise en œuvre d’une telle solution dans le contexte d’urgence est rédhibitoire.
Qu’il soit une monnaie de banque centrale ou un « Venmo » public, un « inclusive value ledger » sur une plateforme d’épargne et de paiement publique gratuite comme le mentionnait une proposition de texte de loi de l’État de New York, il s’agit bien de proposer une monnaie électronique adossée à la banque centrale et accessible au plus grand nombre que les seuls résidents américains disposant d’un compte bancaire.
Au-delà du – légitime – débat sur la nature de la monnaie digitale, elle représente un intérêt non négligeable – et donc un marché – pour un certain nombre de cas de figure qui ne sont pas traités par les formes existantes.
Les monnaies digitales peuvent être une solution significative pour les plus pauvres et les moins instruits ; ceux-là même qui reposent sur les espèces et sont les plus fragiles aux bouleversements, climatiques notamment, sont ceux qui ont le moins accès aux smartphones et à l’électricité et ont la plus faible connectivité.
Nichi, un honorable représentant des Kalinagos (Dominique) me rappelait récemment à l’ordre : « Vos discussions sur les caractéristiques théoriques et technologiques que devait comporter le moyen de paiement à mettre en œuvre dans nos territoires m’ont semblé très intelligentes, mais je n’en ai rien compris. N’oubliez pas notre besoin : je me lève le matin pour aller cultiver ma terre pour nourrir ma famille, j’ai besoin d’une solution simple, efficace et concrète et qui tienne compte de notre environnement. »
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