L’Inde peut compter sur ses Fintechs

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On pourrait résumer l’esprit entrepreneur Indien en une phrase : « ce qui est bon pour le pays est bon pour mon entreprise ». Les entreprises innovantes européennes visent un ROI (Return on Investment) de 14% et les américaines de 23%. Ce taux passe à 30% quand il s’agit des entreprises indiennes (source PWC).
Avant de vouloir appréhender le monde des Fintechs en Inde, il faut comprendre les tenants et aboutissants des transformations que l’Inde a connues ces dernières années, voire décennies.
La politique indienne a été basée sur deux principes : d’une part rebâtir toutes les infrastructures du pays afin de créer des mégalopoles industrielles, équipées et autonomes. D’autre part, éduquer et accompagner la population à se digitaliser.
A la différence de la Chine, l’Inde ne veut pas devenir « l’usine » du monde, du moins pas encore. Développer son propre continent (l’Inde s’identifie davantage à un continent qu’à un pays) de 1,3 milliards d’habitants sera la première étape avant de se lancer à la conquête du monde.
Le gouvernement s’est donc concentré sur le développement de 69 villes majeures, en terme d’éducation, de santé, de connexion au reste du pays, en uniformisant le système de taxes et en développant massivement ses infrastructures. Le résultat, pour le moins spectaculaire, donne des Etats, comme Maharashtra et Gujarat, qui à eux deux, ressembleront à un pays comme le Brésil. Maharashtra a lui tout seul, si l’on devait l’identifier à un pays, pourrait être le 17ème plus large pays, en terme de population, juste derrière l’Allemagne.

La digitalisation de l’Inde passe par le développement de la bancarisation

A la différence de la Chine, qui a connu une croissance fulgurante dans le digital grâce à des grands groupes comme Alibaba, le gouvernement indien a pris l’initiative du plus gros remaniement digital qu’aucun pays au monde n’a jamais connu. Devant le nombre important de personnes qui ne possédaient pas de compte en banque en 2014, 400 millions, l’Inde a immédiatement pris le parti de favoriser le développement de masse plutôt que de laisser l’accès à la digitalisation financière aux plus aisés.
La tâche n’était pas simple, voire titanesque. Les blocages sont nombreux et même les géants du WEB ont dû s’adapter. L’Inde est le seul pays où Uber, roi de la facturation online, a autorisé ses chauffeurs a accepté le cash, seul moyen de paiement pour la majorité des indiens, ce qui illustre bien la complexité de l’environnement.
Le gouvernement a donc créé l’AADHAAR, une plateforme gouvernementale d’authentification de chaque résident indien. Cette plateforme contient toutes les informations d’identification : photos, empreintes digitales, empreintes biométriques. Elle a été inaugurée en 2010 et couvre maintenant 99% de la population. Elle est aujourd’hui le poumon de toute l’économie indienne. Toutes les transactions financières passent par l’AADHAAR : paiements d’allocations, enregistrements de documents officiels, paiements de transactions, paiements en ligne, ouverture de comptes bancaires : plus de 200 millions de comptes en banque ont pu s’ouvrir en un temps record.
Booster supplémentaire : la Reserve Bank of India (RBI) a encouragé le développement bancaire en émettant des licences pour les sociétés de paiement en ligne ainsi que pour les petites banques en ligne. Tous les ingrédients et surtout toutes les bases solides sont maintenant réunis pour que les Fintechs puissent se développer à un rythme effréné.
Le taux de pénétration du mobile de plus de 80%, lui aussi aidé par la plateforme d’identification AADHAAR complète le tableau. Le premier ministre Narenda Modi, profondément convaincu que le développement de son pays passera en priorité par la digitalisation, a fièrement présenté, en une mondiale, le paiement par empreinte digitale : inutile dorénavant d’avoir une carte, voire un mobile pour payer un achat. Il suffit d’être enregistré à l’AADHAAR ! Du reste, le premier ministre multiplie les voyages là où la digitalisation est présente : Sillicon Valley, Israël et tout récemment Paris.
Nul besoin d’évoquer une avalanche de chiffres pour se convaincre de la robustesse de ce nouvel écosystème : le nombre de Smartphones vendus en Inde entre avril 2015 et mars 2016 a été de 100 millions d’unités. Ce chiffre passe à 160 millions pour la période d’avril 2016 à mars 2017. Quant aux nombres de transactions digitales, elles ont été multipliées par 4 entre décembre 2014 et décembre 2015 et par 23 entre novembre 2016 et mars 2017. Une croissance décidément exponentielle, comme si le temps passé à développer les infrastructures est rattrapé à vitesse grand V.

Et les licornes dans la fintech indienne dans tout ça ?

Est-ce à dire que l’Inde a pris du retard à vouloir recréer un socle pour son développement digital ? Certainement pas. Les quelques chiffres précédents en témoignent. Il suffit pour s’en convaincre définitivement de jeter un œil sur les Unicorns indiennes (startups dont la valeur boursière dépasse $1 milliard): OLA, par exemple, le concurrent local de UBER, est valorisée à $3,65 milliards. Sa valeur a doublé depuis sa dernière levée de fonds.
Le plus grand succès est incontestablement Flipkart, la plus grosse plateforme d’ Ecommerce indienne. Fondée en 2007, sa valeur, $11,65milliards, la positionne au 12ème rang mondial.
De même, One97, qui opère Paytm, la plus grosse plateforme mobile indienne, valorisée à plus de $8 milliards, vient d’obtenir une licence bancaire de la Reserve Bank of India, afin de pouvoir compléter les services offerts à ses 218 millions d’abonnés.

Une innovation portée par la coopération des acteurs

Tandis qu’en Europe et au Etats-Unis les Fintechs et les banques traditionnelles se sont livrées à des guerres sans merci, l’Inde a choisi plus rapidement la voie de la coopération entre établissements traditionnels et startups. Si les banques ont besoin d’innovation dans la voie qui les mènera à la digitalisation, les Fintechs ont, de leur côté, besoin d’industrialisation. À l’instar de la Chine, nul ne peut se priver de partenariats avec ceux qui possèdent les bases de données clientèle, surtout si ce bassin de clientèle avoisine le milliard d’individus.
Si l’Inde ne s’est pas encore lancé à l’assaut de la planète, elle ne devrait plus tarder à le faire tant les fondamentaux semblent solides et réunis. Le niveau d’excellence de ses ingénieurs, l’émergence d’Unicorns qui n’a rien à envier aux GAFA (Google, Apple, Facebook Amazon) ou à leurs équivalents chinois BAT (Baidu, Alibaba et Tencent ), conjugués à l’engagement total du gouvernement, fera dans un très proche avenir de l’Inde un continent avec lequel il faudra sûrement compter.

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