Blockchain : À quand une collaboration entre recherche publique et startups ?

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Le mois dernier, Bercy accueillait une partie des membres de sa Blockchain Task Force pour une présentation du tout premier rapport de ce groupe de travail créé en avril 2019 par le Ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire. Alarmiste quant à l’urgence à prendre en considération les enjeux économiques liés à la technologie, les sept chercheurs issus de l’Institut Mines-Télécom (IMT), du CEA-List et de l’Inria ont érigé 14 recommandations dont une, la dernière, incite fortement les instances à créer des liens entre l’univers de la recherche académique et celui des startups. “En France, la recherche se porte bien, assurait à Bercy le 10 février dernier Georges Gonthier, chercheur senior à l’Inria. Aux côtés des startups, le monde académique incarne la vivacité du secteur en France. Il y a clairement une véritable recherche de pointe et une longueur d’avance notamment sur la brique smart contract. A cela s’ajoute un bon positionnement en matière d’algorithmes de consensus et de crypto monnaies ainsi que de vraies réalisations sur la finance décentralisée.” De quoi reconnaître ici un véritable potentiel.

Etablir la communication entre chercheurs et startupers 

Car, au final, qu’est-ce que la blockchain sinon des mathématiques, de la cryptographie et de l’ingénierie logicielle ? Disciplines toutes largement maîtrisées sur le sol hexagonal. Aujourd’hui, on trouve beaucoup de projets pilotés par des chercheurs avec de grandes idées mais sans réelle stratégie business, tandis que les entrepreneurs cryptos, eux, se confrontent à des écueils technologiques. Il suffirait pourtant de mettre les deux côte à côte pour que tout s’arrange. Alors, pourquoi n’arrive-t-on pas à les associer ? Parce qu’ils ne se parlent pas. Tout simplement. Ils vivent les uns à côté des autres sans jamais savoir ce qu’ils font. Précisons également qu’il n’existe personne pour représenter les startups de l’écosystème crypto: malgré quelques essais (AFGC, Chaintech, ADAN, etc.). Contrairement à d’autres secteurs comme celui de l’Intelligence Artificielle, avec notamment le hub France IA,  elles ne sont pas fédérées. Résultat, sur le marché, “beaucoup de projets sont restés bloqués chez des grands groupes à l’état de Proof of concept (POC),“, confirme Sara Tucci-Piergiovanni, Cheffe de laboratoire au CEA-LIST. Il y a pourtant un gros effort à faire pour adapter cette technologie à la vie de tous les jours. Et ce sont les laboratoires qui permettent aujourd’hui de trouver une solution à tous ces freins.  

Startup + Laboratoires + Venture Capital = Tiercé gagnant

Avant toute chose, rappelons que l’aventure deeptech est un long périple. Cela représente un lot conséquent d’heures de recherche, de mise en oeuvre et de développement nécessitant chacune un grand nombre de phases de tests. 

Il faut ensuite designer le produit et ses fonctionnalités, définir un modèle économique pertinent, écrire des centaines de lignes de code, lancer une expérimentation en “Proof of Value, corriger les bugs, améliorer l’UX, pour enfin le déployer chez les clients après un long processus d’intégration. Clairement, sans financement, c’est impossible. 

Et c’est bien le rôle des VC justement, que de venir appuyer l’investissement initial, soutenir le projet dans la durée pour l’aider à déboucher, in fine, sur une capacité à s’autofinancer. Dans les faits, il est souhaitable que cela se fasse au plus tôt afin de sécuriser le démarrage de l’activité et d’étaler le financement en fonction des avancées. Enfin, dans la mesure du possible, faire intervenir la recherche académique dès la genèse est fortement recommandé. 

En résumé, un projet académique d’offre innovante financé par un fond deeptech dans lequel une startup amène la connaissance métier et la mise en œuvre des produits sur le marché: voilà la combinaison gagnante ! La startup développe une offre basée sur une technologie issue de la recherche académique pour la commercialiser. 

Un trio qui a déjà fait ses preuves

En ce qui concerne la technologie blockchain, l’accès au marché et aux applications se fait ainsi par le biais des startups qui rendent la recherche applicable et non juste appliquée. 

L’exemple de MoneyTrack qui a développé une plateforme de paiement en consortium avec  l’INRIA et le Pôle Universitaire Léonard de Vinci, en est la parfaite illustration. La recherche académique solidifie les travaux de R&D.

MoneyTrack a dernièrement développé une application de tiers payant pour régler des consultations “hors nomenclature” (i.e: non remboursées par la Sécurité Sociale). L’application utilise la technologie blockchain pour payer les consultations sans avance de frais pour l’assuré, tout en simplifiant et accélérant le traitement pour l’assureur et le praticien.
Tout est parti d’un travail de recherche visant à savoir s’il était réalisable d’embarquer et sécuriser des garanties d’assurance dans un smartphone, et utiliser la puissance de la blockchain pour y consigner les paiement et remboursements de soins. Une fois la solution technique trouvée, MoneyTrack a développé des interfaces utilisateurs simples et adaptées aux différentes parties (assureur, assuré, praticien). 

Si la solution est très intéressante, elle nécessite néanmoins un lourd processus d’intégration pour être reliée au système d’information de l’Assureur – sans oublier une période de test en “réel” avant tout lancement officiel. En gros, chez un assureur, il faut compter 12 à 18 mois au total avant démarrage. Tout ce temps consacré à ce projet n’aurait pas pu se faire sans un financement solide apporté par le fond d’investissement qui accompagne l’entreprise. 

Ce fut également le cas d’une initiative de recherche commune “BART” (Blockchain Advanced Research & Technologie) née de cette volonté de fédérer une trentaine de chercheurs et chercheuses autour d’une feuille de route commune, visant à lever les verrous scientifiques de la Blockchain en adéquation avec les besoins sociétaux et industriels.

Le projet  BART a collaboré, dans le cadre de son programme, avec la startup Évolution Énergie, qui a lancé une suite de solutions logicielles pour aider les industriels à gérer leur approvisionnement en énergie (facturation, trading, équilibrage), mais également une « blockchain verte » pour tracer l’origine de l’électricité.

Adopter ce dispositif tripartite renforcera le schéma économique hexagonal et permettra d’être plus compétitif à l’international, et surtout plus rapidement, notamment face aux Etats-Unis souvent enviés pour leur avance et leur forte capacité d’investissement. L’association startup/recherche permet en effet à l’industrie de gagner un temps précieux avec à la clé une économie budgétaire conséquente. 

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