BCE et BNB veulent renforcer l’autonomie européenne dans les paiements

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Réunis à Bruxelles lors d’un séminaire dédié à l’avenir des paiements en Europe organisé par la Banque Centrale Européenne (BCE) et la Banque Nationale de Belgique (BNB), les experts européens du marché des paiements, représentant différents Etats membres, ont mis en lumière les enjeux inhérents à l’évolution de ce secteur d’activité, confirmant la nécessaire création d’une identité européenne dans le domaine du paiement.

En matière d’ouverture européenne, jamais le Benelux ne se sera autant démarqué. En effet, les 26 et 27 novembre 2019 a été organisé, à Bruxelles, le séminaire « Crossing the chasm to the retail payments of tomorrow », visant à créer une plateforme ou un espace public dédié au partage d’expériences entre Etats membres. L’initiative est le fruit de la Banque Centrale Européenne et de la Banque Nationale de Belgique, ayant invité une série de confrères, de banques et d’experts à se rendre à Bruxelles pour une séance de brainstorming dédiée à la poursuite – et au renforcement – de la construction de l’Europe des Paiements. 

Cinq axes de réflexion majeurs

Introduit par Benoît Coeuré, économiste de profession et membre du directoire de la BCE, l’événement a permis de mettre en lumière cinq axes de réflexion majeurs pour accentuer l’autonomie et la résilience de l’Europe dans le domaine du numérique. Tout d’abord, une « reachability » paneuropéenne pour les consommateurs, impliquant notamment un certain niveau en termes de marché d’acceptation. Ensuite, une exigence en termes de commodité et de modèle économique viable, les solutions proposées devant être flexibles et ergonomiques, aussi bien pour les commerçants que pour les consommateurs.

Autres axes de travail, la sécurité qui passe par la mise en conformité avec les réglementations européennes, et la création d’une réelle identité et gouvernance européenne, incluant la création d’un logo et d’une stratégie propre à l’UE dans le domaine du paiement. Enfin, à plus long terme, l’acceptation globale en dehors du seul écosystème européen.

Selon la BCE, l’achèvement de ces travaux ne pourra se faire sans un « fort engagement » de toutes les parties prenantes du marché et un travail collaboratif entre Etats membres. Une initiative déjà engagée avec le lancement de l’instant payment, pourtant perçu et lancé de façon différentes en fonction des Etats. En effet, rappelons que sur ce sujet certains pays étaient relativement en avance (Suède, Royaume-Uni… ), tandis que d’autres se sont montrés proactifs (Pays-Bas, Italie…) et d’autres plus attentistes (France, Portugal… ). De quoi confirmer que l’harmonisation européenne se veut toujours autant parallèle à la fragmentation des usages. 

Fragmentation des usages

Néanmoins, au Benelux, les acteurs des paiements semblent depuis longtemps avoir pris le parti de l’Europe. Les Pays-Bas, par exemple, très utilisateurs de virements – comme en témoigne le succès de la solution Ideal – et naturellement enclins à la dématérialisation des paiements, ont par exemple accueilli de façon positive l’instant payment, considéré comme suite logique d’un virement classique inévitablement conduit à l’obsolescence en raison du précepte d’immédiateté propre à la société moderne. Dans ce pays, le virement classique a été remplacé par le virement instantané, intégré au sein des packages bancaires sans surcoût pour le consommateur.

Au Luxembourg, l’organisation Luxhub œuvre à l’information et la pédagogie sur la DSP2 selon une logique business opportuniste et proactive. Les consommateurs se veulent, dans ce pays, naturellement appétents à l’international et par conséquent ouverts à l’européanisation du marché. De même pour la Belgique, pierre angulaire de l’Europe politique mais aussi très ancrée sur les sujets opérationnels. De fait, pas moins de seize banques belges se sont alliées sur le lancement de l’instant payment dans le pays.

L’enjeu de ce paradigme ? Comment faire coïncider ce cadre pro-européen dynamique avec des voisins aux stratégies et rythmes d’évolution divers ? Et surtout, par conséquent, comment créer une réelle identité européenne en matière de paiement et faire émerger un véritable consommateur européen ? En effet, si le séminaire organisé par la BCE et la BNB a permis d’effectuer un travail commun sur l’Europe des paiements, il n’en a pas moins reflété les spécificités locales subsistant dans la région. 

Illustration : en Suède, le succès de Swish se démarque fortement des usages plus traditionnels observés par exemple en Allemagne où le paiement en espèces est encore fortement présent. Que penser, par ailleurs, de la distinction réelle entre le positionnement des banques françaises, aux logiques individuelles et à l’approche prudente, et celui des banques de Péninsule Ibérique, fortement tournées vers la nouvelle économie, avec par exemple Millennium BCP déployant la banque 2.0 via des agences futuristes et une application high tech surfant sur les nouveaux usages nés du digital ? De quoi confirmer une réalité pointée par les institutions européennes : l’Europe des Paiements ne se fera pas sans le consommateur européen. A cet effet, plusieurs pistes doivent être explorées.

Dans un premier temps, d’un point de vue très opérationnel, le sujet du paiement crossborder, caractérisé par une forte appétence. Car comme l’ont fait remarquer différents experts, l’avènement du digital conduit inévitablement à une évolution des mentalités. L’effondrement des frontières qui se vérifie entre l’online et l’offline est également présent d’un point de vue géographique. « Les consommateurs n’aspirent plus à des solutions domestiques », observent les professionnels. Seconde problématique qui rejoint le premier point : l’information et la pédagogie à mettre en place, par les acteurs du terrain et les institutions, selon un effort collectif, pour créer une réelle place au consommateur européen, qui doit désormais être partie prenante de la co-construction du secteur de demain. Gageons que le plan stratégique dessiné par les institutions sera suivi d’effets, de façon homogène, au sein des différents Etats.

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