Comment une PME innovante peut capter des fonds européens?

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Elisabeth Alby se consacre à l’accompagnement des entreprises dans leur recherche de financements, principalement européens mais aussi étatiques et régionaux, après avoir enseigné en master européen (droit, économie, management, histoire et géographie). Fondamentalement européenne, avec des valeurs ancrées dans le développement durable, elle livre quelques clés pour encourager les PME de tout secteur à solliciter les subventions européennes. Parfois plusieurs millions d’euros à capter.

Finance Mag : Les entrepreneurs cherchent souvent à mobiliser des financements pour développer des projets à impact. Quels sont les projets que l’Europe soutient plus particulièrement ?

Elisabeth Alby : Pour accompagner le changement économique et sociétal, l’Union Européenne a adopté différents projets en privilégiant principalement le capital humain. L’Union Européenne tient à jouer un rôle moteur dans la lutte contre le changement climatique (d’où le pacte vert européen). Le défi démographique, en particulier la santé, la protection sociale, la proportion des femmes dans la population active font aussi partie de ses axes privilégiés. Enfin, mais de manière plus annexe, son objectif est de consolider le marché unique au niveau numérique, emplois ou flexibilité des entreprises.

Il en résulte cinq grandes missions qui déterminent les aides européennes :
– accélérer la transition vers une Europe préparée au changement climatique et résiliente ;
– vaincre le cancer
– régénérer notre océan et nos eaux
– accompagner 100 villes climatiquement neutres d’ici 2030
– prendre soin du sol pour prendre soin de la vie.

Les projets impactant retenus sont basés sur la recherche ou l’innovation. Les entreprises les plus innovantes sont majoritairement les start-up et les PME. Cependant leurs moyens financiers manquent le plus souvent. C’est pourquoi l’Union Européenne favorise soit la PME qui développe une innovation fortement impactante (EIC Accélérator), soit un consortium réunissant des entreprises parmi lesquelles des PME collaborent autour d’un projet innovant qui sera étudié et exploité en commun (Green Deal/ H Europe). Enfin plus récemment, suite à la guerre en Ukraine, l’Union Européenne a décidé de développer la filière de l’aéronautique et de l’espace, en incluant le numérique.

Une subvention de l’Europe peut couvrir 100% du besoin

FM : Prêts, prêts d’honneur, subventions, solliciter des concours financier est souvent synonyme de dossiers longs et fastidieux. Quels sont les outils concrets et les montants disponibles auprès de l’Europe ?

E.A. : Il est important de distinguer les prêts des subventions. Un prêt implique un remboursement (partiel ou total). Concernant les aides non remboursables (les subventions), les critères pour en bénéficier ainsi que leur montant varient régulièrement. Pour solliciter une subvention européenne, c’est la même méthode (business plan etc.) que pour un prêt pour lequel l’emprunteur va se rapprocher de son conseiller bancaire ou d’un courtier financier. Il existe des établissements publics qui peuvent accompagner l’entreprise dans sa recherche de subventions, mais il faut préalablement repérer le type d’aides que l’on va solliciter.

Prenons l’exemple de l’appel à projets Horizon Europe 2024 sur les prédictions à long terme de l’état des océans avec un budget de 9 millions d’euros. Les représentants de la Commission (PCN) accompagnent les entreprises dans la constitution du dossier, mais cela reste long et fastidieux. Il y a aussi la possibilité de recruter un collaborateur qui sera chargé de réaliser une veille, avec un coût important pour l’entreprise. Ou alors on peut solliciter des entreprises spécialisées dans ce type de services. C’est un marché de niche. Le constat est que seules les grandes entreprises sollicitent les subventions européennes. Les PME sont rares et pourtant ce sont elles qui innovent le plus.

Concernant les montants des aides : Les aides régionales et nationales ont des montants moindres que les aides européennes. Elles atteignent au maximum 800 000 euros, plafonnées à 50 % du montant total. Autrement dit pour un euro de capital propre, la région ou l’Etat vont abonder d’un euro sous forme de crédit ou subvention. De son côté, l’Europe accorde exclusivement des subventions. Le montant peut grimper à plusieurs millions d’euros, et couvrir 70 % à 100% du projet.

FM : Le monde de l’entreprise est habitué aux levées de fonds, aux augmentations de capital, aux prêts bancaires. Pourquoi n’est-il pas familier de la mécanique des subventions ?

E.A. : La fiscalité française est très lourde pour les entreprises. Pourtant elles s’en acquittent. En revanche le nombre d’aides de l’Etat et des régions qu’elles peuvent solliciter est également très important, mais les entreprises ne savent pas comment en bénéficier et ce constat n’est pas récent. Aujourd’hui avec les crises économiques, sociales, financières, politiques, les aides deviennent très importantes mais sous utilisées. Pour une raison simple : les dirigeants des entreprises, notamment des PME, ne peuvent se consacrer essentiellement à la production et à la vente et simultanément rechercher des aides correspondant à leur besoins financiers. C’est pourquoi ils privilégient le développement de certaines formes de financements externes plus rapides mais aussi plus onéreux.

Elisabeth Alby Accompagnement des entreprises à l’obtention des aides européennes, gouvernementales et régionales.

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