Compte Nickel racheté par BNP Paribas

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L’événement est de taille dans le petit monde des startups de la Fintech. Compte Nickel, la « meilleure » d’entre elles (traduire : la plus disruptive, responsable et engagée), celle qui a donné l’accès à un compte courant aux bannis du circuit bancaire, a su séduire, d’abord quelque 540 000 clients en trois ans, élargissant ainsi sa clientèle cible initiale, avant de conquérir le portefeuille du géant bancaire BNP Paribas. Si l’accord financier n’est pas commenté, le quotidien Le Monde avance une transaction de 200 millions d’euros.
À l’aune de cette actualité, FinTech Mag, qui avait déjà donné la parole à son fondateur, Hugues Le Bret, s’est à nouveau entretenu avec lui.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les termes de l’alliance ?

C’est un accord stratégique. Nous passons de 140 actionnaires, essentiellement individuels, à l’exception de la confédération des buralistes, à deux actionnaires stratégiques : la confédération des buralistes, qui conserve 5 % et BNP Paribas, qui détient désormais 95 %. Ça va nous permettre d’accélérer le déploiement du nombre de buralistes distributeurs de Compte Nickel. Nous passons d’un objectif de 5000 à un objectif de 10 000 buralistes installés, ce qui est très ambitieux.

Compte Nickel et BNP Paribas, n’est-ce pas l’alliance de la carpe et du lapin ?

En aucun cas. Il nous fallait un partenaire industriel puisque notre métier est double : d’un côté, la technologie, c’est-à-dire déplacer des cellules de serveur à serveur, si possible en temps réel ; de l’autre, notre métier est très régulé, avec des équipes conformité et des services clients qui sont très importants. Depuis quelques années, je discute avec des investisseurs du monde entier, comme Partech ou Fidelity, qui sont entrés au capital, ou d’autres acteurs des paiements et de la technologie aux États-Unis et en Angleterre. J’ai observé là-bas une incompréhension totale de nos métiers et de la régulation. Ils ont une vision mondiale des sujets, très industrialisée, alors que la banque reste un domaine domestique, avec des régulateurs domestiques. Je suis donc arrivé à la conclusion qu’il nous fallait un partenaire bancaire européen.

Dans quelles conditions s’est fait le « deal » avec BNP Paribas ?

Il s’est fait très rapidement, car on s’est vu pour la première fois il y a cinq semaines, par l’entremise de Partech. Nous avions le temps, Compte Nickel s’était bien recapitalisé à l’automne, et sera rentable dès cet été. Mais la vision commune l’a emporté. Thierry Laborde, le directeur général adjoint de BNP Paribas, est un fin connaisseur de la Fintech, et il a fait preuve d’une large ouverture d’esprit, comprenant que le compte à vue devenait une commodité et l’intérêt d’avoir des stratégies multimarques. On s’est très vite entendus sur la feuille de route. En BNP Paribas, nous avons trouvé le bon partenaire industriel qui avait envie qu’on reste nous-mêmes.

Avez-vous obtenu des garanties de BNP Paribas qui vont en ce sens ?

Nous conservons notre marque, notre entité, nous maintenons les buralistes au capital, ainsi que tout le management actuel. BNP Paribas ne nous a imposé personne à la tête de l’entreprise. L’équipe reste à l’identique. Nous restons nous-mêmes, disruptifs, autonome et en pleine croissance.
C’est précisément ça qui les a attiré : notre façon de penser différemment.

Quelle nouvelle ère cette acquisition ouvre-t-elle pour la Fintech française ?

Je parlerais plus volontiers de Fintech européenne. Cette acquisition démontre qu’une Fintech qui devient rentable après avoir conquis beaucoup de clients peut intéresser des acteurs de premier plan. Cela devrait encourager beaucoup d’autres entrepreneurs à révolutionner les métiers. Nous allons suivre tout ça de très près, en restant très proche de l’écosystème.

Au regard de votre parcours personnel, le rachat par BNP Paribas de l’entreprise que vous avez fondé n’est-il pas un pied de nez à l’histoire ?

Je n’ai jamais raisonné comme ça. J’ai toujours avancé par rencontres. J’ai été directeur du développement chez Publicis avant de créer une start-up que j’ai revendu à Havas. Puis je suis devenu directeur de la communication de la Société Générale, Président de Boursorama. Enfin j’ai créé Compte Nickel. La vie elle est faite de rencontres, de ce facteur humain qui fait d’une rencontre une aventure. Je n’ai jamais orienté mon parcours contre quelqu’un, il n’y a en aucun cas une idée de revanche. Je me projette dans l’avenir en permanence et je le fais d’autant plus volontiers que je suis accompagné de personnes que j’aime bien.
Cet accord récompense l’évolution naturelle d’une startup qui était financée par 140 investisseurs individuels, des family offices et des fonds de private equity et qui, à un moment donné, devait offrir un relai à ses actionnaires après 5 ans d’activité. Tout cela était prévu dès l’origine, je ne l’avais pas écrit autrement dans mon livre « No Bank ».

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