Covid-19 & stabilité financière : la monnaie digitale de banque centrale au cœur des réflexions

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En effet, l’inévitable accélération du déclin des espèces conjuguée à la crise financière découlant de l’impact économique de cette période met en lumière la nécessité de mêler transformation digitale et stabilité monétaire.

L’intérêt des institutions pour le concept de monnaie digitale de banque centrale – ou CBDC pour Central Bank Digital Currency – ne date pas d’hier. En effet, rappelons que différentes banques centrales de plusieurs pays du monde – dont la BCE – ont annoncé début 2020 la création de travaux sur ce sujet. À une échelle plus nationale, la Banque de France elle-même manifeste depuis plusieurs mois un intérêt certain pour cette innovation, consciente des opportunités et de la portée que pourrait avoir un « e-euro ». 

Perçue à la fois comme un instrument de transformation numérique et un atout de stabilité financière, cette technologie semble ainsi parfaitement indiquée dans la construction du marché de demain, l’approche devant au départ se faire de façon progressive, prenant en compte les usages et les réalités terrain. Un élément est néanmoins venu accélérer la donne, à savoir la crise sanitaire liée au Covid-19. 

Ainsi, l’inévitable accélération du déclin des espèces a renforcé l’impératif de définir une alternative digitale au cash, dans un contexte où les répercussions économiques ont des effets tangibles sur la stabilité financière. Plus qu’une simple innovation renforçant les opportunités pour les acteurs institutionnels, la monnaie digitale de banque centrale est ainsi devenue l’un des atouts potentiels de stabilité financière dans le contexte actuel.

Trouver une alternative digitale au cash

Face à un recul constant de l’utilisation des espèces et à la privatisation croissante des moyens de paiement, plusieurs pays se sont manifestés en ce sens ces dernières semaines. L’un d’entre eux est le Royaume-Uni, où le régulateur Bank of England a ouvert le débat au travers de la publication d’un document de travail sur les CBDC. L’entité invite ainsi les acteurs à partager leur positionnement sur la création d’une livre numérique. 

En France, le régulateur a ouvert une phase de candidatures visant à effectuer des tests sur le sujet. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a ainsi manifesté à plusieurs reprises sa volonté d’expérimenter le concept d’euro numérique dès 2020. 

Autre exemple : les Pays-Bas, où la banque centrale a souligné, courant avril 2020, les bénéfices d’une monnaie numérique sur laquelle elle souhaite être l’un des moteurs en Europe. Selon la Banque Centrale Néerlandaise – De Nederlandsche Bank -, citée par le site Cryptonaute.fr le 22 avril 2020, l’introduction d’une CBDC pourrait « favoriser le bon fonctionnement du système de paiement », par exemple en « servant de sauvegarde pour les paiements effectués en monnaie privée, étant donné que nous devenons extrêmement dépendants de l’argent privé dans un système de paiement qui se numérise rapidement ». Consciente des opportunités de cette innovation, l’institution appelle à un débat politique approfondi sur le sujet de la CBDC non seulement au niveau national, mais également au niveau européen.

Pour une stratégie européenne de Place sur le sujet de la CBDC

Et de fait, la définition d’une stratégie européenne sur le sujet de la CBDC semble s’avérer primordiale et ce à plusieurs titres. D’une part, compte tenu du modèle et de l’équilibre monétaire actuel, il paraît évident que la réponse digitale au déclin des espèces doit se faire au niveau européen et non pas national. D’autre part, n’oublions pas que l’un des effets de la crise sanitaire liée au Covid-19 porte sur les transactions transfrontalières. La fermeture des frontières en Europe pouvant inévitablement conduire à un regain des nationalismes dans certains Etats-membres, il paraît essentiel de renforcer l’identité et la stabilité européenne, à l’échelle financière et politique. 

Enfin, en tant qu’instrument innovant à portée prospective, la CBDC pourrait, à terme, légitimement constituer un atout et une brique supplémentaire de la construction de l’Europe des paiements, particulièrement dans le cadre des travaux sur la définition d’une infrastructure paneuropéenne de paiement. Une analyse qui reste cependant soumise à plusieurs exigences. 

D’abord, la nécessité de conjuguer volonté politique et travaux opérationnels, impliquant l’intégration de différentes parties prenantes du marché sur ce sujet et pas uniquement les institutions à l’image des banques centrales, même si ces dernières constituent un réel moteur dans ce domaine. Ensuite, prévoir les cas d’usage qui pourraient s’avérer porteurs sur ce sujet et intégrer dans ces réflexions les attentes, besoins et craintes des consommateurs finaux, de l’écosystème et de la société dans son ensemble pour une approche pragmatique et éthique de cette innovation.

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