Croissance, décroissance… quels objectifs pour demain et sur quels indicateurs ?

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Avec la crise sanitaire et économique du Covid-19, de nombreuses réflexions émergent sur notre modèle actuel, sur sa pertinence, sa capacité à répondre efficacement et durablement aux problématiques de demain. La recherche de croissance et la surconsommation sont particulièrement montrées du doigt. 

La décroissance, une idéologie qui revient à la mode

La décroissance est un courant de pensée économique, politique et social qui s’est construit en réaction au système capitaliste pour en contrer les excès et notamment envers l’Homme et l’environnement.  

Ce mouvement prend racine dans les travaux sur les interactions entre environnement planétaire et croissance démographique et économique de l’humanité du Club de Rome créé en 1968, de Dennis Meadows, et d’autres chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) avec la publication en 1972 des limites de la croissance également appelées « Rapport Meadows ».

Pendant une cinquantaine d’années, les théories de la décroissance vont se développer sous des formes variées autour d’auteurs comme André Gorz, Albert Jacquard, Serge Latouche ou encore Vincent Cheynet. L’idéologie poursuivie est de recentrer le développement de la société vers des valeurs humaines, sociales et environnementales en opposition à la recherche de profits et d’accroissement du capital, cela passant par une transformation du modèle économique, de la croissance vers la décroissance. 

Ce n’est pas la croissance mais nos modes de production qui sont à revoir

Le problème qui se pose toutefois ne réside pas dans la croissance, mais dans la production nécessaire à cette création de richesse qui engendre de la croissance et surtout la façon dont nous produisons ; un système très énergivore qui détruit et épuise les ressources aussi bien naturelles, énergétiques qu’humaines.  

On pourrait définir le mécanisme de l’économie réelle de la façon suivante. L’État offre aux ménages et aux entreprises des aides, des services publics et de la réglementation. Les ménages et les entreprises contribuent au système par le biais des taxes et des impôts mais également aident à la construction sociale, économique et publique. La Seconde Guerre Mondiale a fait naitre l’État providence, la crise du Covid-19 fait émerger la notion d’entreprise providence. 

Pourtant, le système économique est bien plus complexe et comprend un facteur primordial, la création de richesses implique la consommation de ressources. La production et la consommation sont corrélées positivement.

L’enjeu est donc de déconstruire ce modèle et d’inverser la courbe en disruptant la chaine de production de valeurs. Pour cela il faut tendre vers une économie non pas de décroissance mais de « mieux croissance » en limitant l’entropie et les intrants. La meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas. Il faut donc tendre vers un modèle qui nous permet de soutenir notre croissance en réduisant notre consommation. Au-delà du volet technique ou technologique, cela nécessite d’adopter un comportement social plus responsable et moins court-termiste. 

Sur quels indicateurs voulons-nous baser notre développement ? 

Il faut se questionner aussi sur les indicateurs que nous utilisons et leur pertinence. Le PIB nous sert à mesurer la richesse d’un pays, mais qu’est-ce que la richesse ? le capital détenu ? le produit créé ? Une solution de durabilité serait-elle de générer de la croissance donc accroitre son PIB mais en réduisant sa consommation de ressources ou en utilisant une ressource renouvelable ? 

Il n’existe pas de vérité absolue mais une vraie réflexion sur les metrics et KPI doit être engagée notamment sur les interactions entre croissance et développement. 

Les théories de la décroissance sont souvent assimilées à un retour en arrière, une absence de développement. Il faut poursuivre le développement humain, la recherche scientifique médicale, la connaissance, la technologie, l’art, le social et bien d’autres. L’Homme ne doit cesser de se développer et il faut redéfinir le sens et la place du travail, l’équilibre entre toute les parties prenantes et raisonner de façon pluridisciplinaire en intégrant des éléments environnementaux et sociaux à nos politiques de développement économique. 

La question à se poser c’est quelle croissance voulons-nous ? Le PIB longtemps utilisé a montré ses limites et il ne constitue pas un indicateur valable pour une croissance humaniste. L’IDH correspond déjà mieux aux objectifs et contraintes d’une croissance durable. 

Durabilité ou soutenabilité ?

D’ailleurs le terme même de durabilité doit être discuté. En anglais on parle de sustainability. On ne recherche donc pas un idéal de durabilité mais un objectif plus réaliste et donc réalisable de soutenabilité. Il faudrait donc préférer le développement soutenable au développement durable et de la même façon viser une croissance soutenable plutôt que durable. 

Quoi qu’il en soit le modèle néocapitaliste actuel s’essouffle et a montré ses limites. Nous devons repenser notre système économique et social et redéfinir nos indicateurs, nos modes de consommation et de productions. 

Quelles transformations devons-nous déployer pour assurer le monde de demain et comment opérer la transition ? 

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