Digitalisation de l'assurance : la révolution lente des objets connectés

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Les partenariats entre les acteurs historiques du secteur de l’assurance, les fabricants d’objets connectés et les géants du numérique se sont multipliés ces derniers mois. Malgré une croissance importante sur le marché français, la révolution des objets connectés annoncée depuis plusieurs années se fait attendre.

De nombreuses opportunités dans des secteurs clefs pour les assureurs

Dans le secteur de la santé, montres connectées, bracelets fitness, balances, smartphones, tensiomètres, cardiofréquencemètres et capteurs connectés en tous genres permettent de mieux connaître les utilisateurs, de surveiller leur santé, d’instaurer des messages d’alerte, et de faire acquérir des réflexes qui contribuent à améliorer la santé.
Une incitation aux comportements vertueux que l’on retrouve dans le secteur automobile, secteur dans lequel les assureurs présentent aujourd’hui l’offre connectée la plus développée. Le “Pay how you drive“, l’assurance auto dont le en fonction de la conduite, se développe lentement.
Concernant l’habitation, les appareils de surveillance connectés se multiplient (alarmes, caméras, détecteurs de mouvement, détecteurs de fumée). Les maisons deviennent de plus en plus “intelligentes” en matière d’alimentation énergétique et de gestion des équipements (lumières, volet, portes et installations électriques). Là encore, l’essor d’offres adaptées à ces nouvelles technologies progresse lentement.
Grâce aux objets connectés, l’assureur peut collecter des données plus pertinentes sur ses clients, et développer des offres ciblées ou trouver des leviers pour apporter une valeur ajoutée. Mais si les assureurs tardent à profiter pleinement des opportunités offertes par les objets connectés, c’est que leur développement se heurte encore à plusieurs difficultés.

Sécurité des données et respect de la vie privée

L’obstacle le plus connu concerne le maintien de la confidentialité des données des utilisateurs. Le public et les associations de consommateurs prêtent à juste titre une attention soutenue à cette problématique de protection des données personnelles, véritable casse-tête pour les assureurs.
Quel que soit le secteur d’activité concerné, les utilisateurs sont par ailleurs souvent réticents à voir leur vie mesurée, leur conduite surveillée et notée en permanence. Caméras de surveillance, montres, smartphones et objets connectés effraient autant qu’ils suscitent l’adhésion en “facilitant” la vie de leurs utilisateurs.

Un contexte juridique complexe

Un travail réglementaire reste également à fournir. Les objets connectés se développent dans un contexte juridique complexe, n’obéissant à aucun cadre juridique leur étant spécifique. Il faut puiser dans de nombreux domaines du droit commun pour comprendre les règles et limites qui contraignent leur utilisation. Définir un cadre législatif unique adapté à l’hétérogénéité des objets connectés permettrait aux professionnels de définir clairement les règles à appliquer et l’ensemble de bonnes pratiques à observer.

Définir un nouveau un modèle économique

L’arrivée des objets connectés pourrait remettre en cause, au moins en partie, le principe de mutualisation des risques qui prévaut dans le secteur de l’assurance depuis tous temps : les primes versées par un grand nombre d’assurés servent à régler les sinistres qui surviennent à quelques-uns seulement. En enregistrant, analysant, prédisant les comportements, on peut s’appuyer sur des informations plus ciblées pour mettre en place une “tarification dynamique“, qui anticipe les risques plus précisément.
La classique cotisation annuelle pourrait être remise en cause pour des modèles d’abonnement. Les offres commencent déjà à se transformer, ciblant davantage leurs utilisateurs et s’adaptant à leurs besoins spécifiques. La logique d’indemnisation qui prévaut actuellement pourrait se trouver peu à peu remplacée par une logique de prévention.
Le modèle économique de l’assurance de demain reste à trouver, à l’équilibre entre logique de prévention et principe de mutualisation des risques. Ceux qui sauront profiter des informations fournies par les objets connectés auront un avantage concurrentiel. Reste aux principaux acteurs, Etat et associations de consommateurs compris, de faire en sorte que les assureurs et les assurés puissent tous deux en tirer parti.
Article écrit par Nicolas Bertrand, Consultant chez mc2i Groupe

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