Et la fintech de l’année 2023 est … WeeFin !

Cyrille Pitois
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Après une finale entre huit candidats, le jury Finance Innovation décerne, ce 7 décembre sous la charpente de la station F dans le cadre de l’événement Finnov’, le titre Fintech de l’année pour 2023 à la start up WeeFin. Rencontre avec son co-fondateur Grégoire Hug, entrepreneur à mission, aussi obsédé de transparence que de durabilité.

Alors que Rosaly, le lauréat Fintech de l’année 2022, innovait en matière sociale en mettant à portée de tous l’acompte sur salaire, le nouveau lauréat n’a pas de vocation généraliste. WeeFin est sur une verticale bien précise en collectant de la data sur la durabilité des sociétés au travers des aspects liés à l’environnement, aux questions sociales et aux modes de gouvernance (les fameux critères ESG). Ses informations sont à disposition des investisseurs professionnels pour leur permettre de qualifier les données ESG et au final favoriser des stratégies d’investissements durables.

Grégoire Hug se défend pourtant de décerner les bons et les mauvais prix aux entreprises. « Le but n’est pas d’aller chercher à identifier un acteur particulièrement vertueux au milieu des autres. Notre action vise plutôt à remonter le niveau des standards. D’autant que la durabilité n’est pas la même pour tout le monde. Par exemple, un Allemand va la concevoir sans nucléaire. Pour les Français, elle peut s’envisager avec un peu de nucléaire. »

Collecter de la data et rendre tout ça intelligible

Convaincus que la transition environnementale passerait forcément par une plateforme SaaS pour améliorer la stratégie de durabilité des investisseurs, les fondateurs se sont lancés dès 2017 et ont progressivement creusé un sillon. 35 clients aujourd’hui, « qui ont choisi de devenir maîtres de leur destin, » aime à les qualifier Grégoire Hug, parmi lesquels on retrouve tout de même Natixis, Sycomore, Richelieu Gestion ou la Financière de l’Échiquier. « Nous sommes capables d’apporter une techno et aussi d’être une force d’accompagnement en cas de besoin d’un appui d’expertise. Collecter les données c’est une chose, mais nous nous efforçons de rendre tout ça intelligible pour nos clients et de proposer une analyse. » Un atout dans une période d’évolution de la réglementation. «La place de Paris est très dynamique et la France a été la première à se doter d’une réglementation. Ce qui nous a permis de disposer d’un terreau fertile pour proposer nos solutions et aussi de prendre un peu d’avance. »

Déjà présente au Royaume Uni, WeeFin va y développer sa présence au moment où les Anglais écrivent à leur tour une réglementation plus élaborée. « Notre objectif, c’est le développement d’une plateforme de référence en Europe. » Le succès se lit dans le chiffre d’affaire qui va tripler cette année après avoir été multiplié par sept l’année précédente. « Personne n’a une plateforme aussi complète sur cette verticale, » admet Grégoire Hug.

L’ESG standardisé n’existe pas

Après une levée de fonds de deux millions en 2022, puis une nouvelle de sept millions le mois dernier, l’entreprise s’inscrit dans le long terme, « donc il faut investir. » En recherche et développement bien sûr mais aussi pour les ressources humaines. Avec un effectif de 55 salariés aujourd’hui, la fintech prévoit cent recrutements en deux ans. « L’ESG standardisé n’existe pas. En précisant les règles, le régulateur remet à chaque fois un coup de gouvernail vers plus d’attentes. L’agenda réglementaire va être bousculé dans les six prochaines années. Ce serait dommage de ne pas traiter les choses au fond et de se contenter de faire évoluer notre système informatique, » prévoit Grégoire Hug.

Quant à la question de savoir ce que deviendront des filières économiques qui ne sont pas durables par essence et qui sortiront toujours avec des mauvais scores, aux yeux des investisseurs, Grégoire Hug ne s’inquiète pas pour elles : « Si elles sont rentables, elles se financeront autrement et plus cher. Pas de quoi les priver de réponses à leurs besoins. Il n’existe pas une seule durabilité. Le tout est d’obtenir le plus de transparence possible. Si on veut faire changer les priorités, il faut mettre des outils en place pour faire des choix bien renseignés. » WeeFin sert à ça.

Les Huit finalistes de la sélection 2024 de la Fintech de l’année : DattakGoodvest, (lire ici) KillBillsMeeloShareIDSWEEPUNISKIP GroupeWeeFin.

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