Rosaly achève un mandat avec la couronne “Fintech de l’année”

Cyrille Pitois
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Comme les Miss France, la fintech Rosaly va devoir céder dans quelques jours sa couronne de Fintech de l’année 2022 à la prochaine élue au titre de l’année 2023, qui sera sacrée le 7 décembre. Retour sur cette année titrée avec Arbia Smiti, fondatrice de Rosaly qui a doublé le nombre de ses clients.

C’était le 8 décembre 2022. Finance Innovation décernait son prix Fintech de l’année à l’application Rosaly, une plateforme qui redonne du pouvoir d’achat aux salariés en leur ouvrant un accès très facile aux acomptes sur salaire, évitant au passage les coûteux frais bancaires sur les découverts. L’engagement à mission de l’entrepreneuse Arbia Smiti était reconnu et ce n’était pas la dernière fois: quelques mois plus tard, elle remportait le prix de la solution RH, s’offrant ainsi une tranche de crédibilité supplémentaire, non seulement aux yeux du monde de la tech et de la finance mais aussi auprès des professionnels de la ressource humaine.

Une fintech au service des gens, des cols bleus

De sérieux atouts pour le développement de la start up. « Nous sommes sur une solution dont beaucoup de monde n’a jamais entendu parler et qui implique un gros travail d’évangélisation, décode Arbia Smiti. Le titre de fintech de l’année nous permet d’aborder des clients, des partenaires avec une dose de crédibilité supplémentaire. Nous le faisons aussi apparaître lors des soutenances d’appels d’offres. Cela contribue à montrer que la finance se met au service de quelque chose et même en ce qui nous concerne, au service des gens. »

Née des souvenirs de Arbia dont les parents, « des cols bleus qui buttaient sur les fins de mois difficiles et s’endettaient pour vivre au quotidien, » Rosaly s’est inspirée de la pratique des Américains (Earned wage access ou accès au salaire décalé) qui donnent facilement accès aux avances de salaire. En France, l’employeur ne peut pas refuser un acompte sur salaire, relatif au travail déjà effectué. Mais la démarche est souvent longue et rebutante pour le salarié et complexe administrativement pour l’employeur. Quand Arbia Smiti aborde le sujet en 2019, elle doit l’intégrer à la culture française de la dette pour en faire « un avantage salarial et du bien-être financier pour les salariés » adapté à la législation française.

Une solution éthique pour un salarié plus libre

La techno Rosaly consiste à se connecter à tous les logiciels de paie actuellement sur le marché, à mettre à disposition de chaque salarié l’évolution de son salaire au jour le jour et à choisir quand il veut le toucher. « Le 3 ou le 10 du mois, on peut lire en quelques secondes le montant de ce qu’on a déjà accumulé en prenant en compte toutes les cotisations et même la retenue de l’impôt à la source. Depuis son canapé ou le parking du supermarché on peut débloquer 50 ou 100 euros pour aller remplir son frigo, plutôt que de mettre son compte bancaire dans le rouge. » Il s’agit d’un acompte, c’est-à-dire de percevoir le salaire d’un travail déjà effectué, contrairement à l’avance qui est un paiement anticipé d’un travail qui reste à fournir.

«Pas besoin d’aller voir son manager ou le DRH, lorsqu’on est chauffeur(e), caissier(e), infirmier(e) ou agent de production. Ca décomplexe la démarche. Le salarié se sent libre. » Il peut débloquer jusqu’à 50% de son salaire mensuel avant la fin du mois, en autant de fois qu’il le désire. « C’est une solution plus éthique, que courir après des prêts à la consommation ou des dépassements de découverts qui touchent un Français sur deux. »

Des grands groupes parmi les 300 clients

Depuis un an, Rosaly a doublé le nombre de ses clients et compte 300 entreprises qui offrent la solution à leurs salariés. Après les PME et les ETI, davantage de grands groupes ont contracté avec Rosaly et même une enseigne du CAC 40. « Cela implique de répondre à des appels d’offres avec des process de dingue qui sont particulièrement lourds. Mais ça se concrétise, c’est encourageant, » se réjouit Arbia, pour qui Rosaly est une poche de sécurité pour le salarié, gratuite et disponible, particulièrement opportune en période d’inflation galopante. « Le contexte de difficultés financières des gens accélère le mindset des entreprises et contribue à les inciter à développer leur responsabilité sociale, » reconnaît Arbia. « Le dernier baromètre sur le salaire à la demande montre que 70 % des Français sont intéressés, en augmentation de 8 points par rapport à la précédente édition et 80 % se disent intéressés par son utilisation pour éviter le découvert bancaire. »

Une dizaine de recrutements en vue

De quoi pratiquer des coupes sombres dans les 7 milliards d’euros d’agios que les banques s’octroient chaque année et remplacer aussi quelques prêts à la consommation. Et améliorer le package salarial, donc contribuer à la marque employeur des recruteurs. Rosaly avance le financement au cours du mois et se fait rembourser son avance en fin de mois en un seul virement, en plus des virements des soldes aux salariés. L’employeur doit souscrire un abonnement de 3 euros par mois et par salarié qui n’est pas corrélé à l’usage qu’en font les salariés.

Rosaly compte 35 collaborateurs et va recruter une dizaine de personnes d’ici fin 2023.

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