Comment les fintechs pourraient remplacer le chèque en 2 ans ?

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Aviez-vous déjà remarqué que les lignes de nos chèques, sur lesquelles nous devons écrire le montant en toutes lettres, sont en réalité une phrase écrite en tout petit ?
À l’aide d’une loupe ou d’un microscope, vous vous apercevrez qu’il s’agit d’une citation tirée de la déclaration du 9 mai 1950 prononcée par Robert Schuman, un des textes fondateurs de l’Europe :« L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble. Elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait. »
Au-delà de son caractère anecdotique, ce point est révélateur de la complexité du processus d’émission/traitement du chèque (imaginez la taille de police utilisée pour imprimer les chèques !), un OVNI à l’heure du tout digital et du zéro papier !
Chères FinTechs, vous avez un rôle important à jouer dans le processus de modernisation de nos instruments de paiements !
Derrière son apparente gratuité pour le consommateur, le chèque génère des coûts de traitement très importants pour les banques, estimés à 2,5 milliards d’euros par an. Il reste par ailleurs, un moyen de paiement risqué pour le bénéficiaire, puisque le paiement n’est pas instantané (risque d’impayé post transaction du fait de chèques sans provision). Pourtant, il représentait encore plus de 2 milliards de transactions en 2015 et baisse deux fois moins vite que dans les autres pays européens.
À l’heure de la banque en ligne, du paiement sans contact et des services bancaires sur mobile, ce titre de créance sur papier, inventé par les banquiers anglais au XVIIIe siècle et introduit en France en 1865, fait de la résistance. Alors, comment s’en débarrasser ?

Notre plan pour remplacer le chèque en 2  ans

Si le chèque résiste aujourd’hui, c’est parce qu’il conserve encore un certain nombre d’atouts. Moyen de paiement culturel, ancré dans les habitudes des Français (qui émettent à eux seuls 70% des chèques de l’UE !), il est facile d’utilisation, pratique pour le donneur d’ordre,  constitue un moyen de paiement de secours en cas de perte de la carte bancaire et reste un recours privilégié pour les réfractaires au digital.
Cependant, des pistes existent pour contrer ses atouts. Inspirons-nous des théories de la relance de Ricardo et Keynes et attaquons donc le chèque à la fois sur l’offre (bénéficiaire) et sur la demande (donneur d’ordre) afin de l’assécher par le haut et par le bas, tout en nous inscrivant en cohérence avec le contexte général de digitalisation (démarche RSE) et de sécurisation des paiements (Directive des Services de Paiements).

Assécher la demande (donneurs d’ordre)

Facturer le chèque au même titre que les autres moyens de paiements, c’est lui faire perdre un de ses principaux atouts. Cela passe par une action du pouvoir réglementaire, via l’abrogation de la Loi du 1er février 1943 (qui pose le principe de gratuité du chèque). A cela s’ajoute une politique tarifaire incitative de la part des banques (baisse de la facturation des services pour les non utilisateurs de chèques, qui se rentabiliserait par une baisse des coûts de traitement). Ce dernier point permettrait également de connaître plus précisément la typologie nationale des émetteurs de chèques, car cela permettrait de connaître la cible précise à viser, une information importante mais difficile à trouver car déconsolidée. Nous préconisons enfin de simplifier l’utilisation du virement. Le chèque est un moyen de paiement universel ne nécessitant pas de connaître les coordonnées bancaires du bénéficiaire. De fait, permettre l’enregistrement de l’IBAN en temps réel via son smartphone sur le modèle SG, plutôt qu’avec 3 jours de délai comme chez d’autres banques) et de la lecture des informations (IBAN déstructuré peu compréhensible pour les utilisateurs), afin de le rendre plus facile d’accès.

Limiter l’offre (bénéficiaires)

Le but est de s’adresser aux principaux remettants : professions libérales, commerçants, et collectivités territoriales (administration, cantines scolaires). Faciliter l’accès à l’équipement en TPE via des mesures incitatives financièrement, permet à ces bénéficiaires proposer un moyen de paiement alternatif plus sécurisé et plus rapide. Autre intérêt : gain de temps (plus de déplacement en agence) et optimisation de la gestion de trésorerie (crédit à J).
Autre levier : limiter les cas d’usages du chèque, comme cela a été fait récemment pour les notaires. Une initiative réglementaire qui permettrait de développer les paiements dématérialisés, notamment les paiements en ligne au sein de l’administration qui s’inscrirait en cohérence avec l’objectif de diminution des dépenses publiques (diminution des temps de traitement, archivages, etc.).
Enfin, les nouvelles applications de paiement instantané sont amenées à jouer pleinement leur rôle dans les mois à venir. Encourager leur développement permettra une sécurisation supplémentaire des paiements pour le bénéficiaire.

Zoom sur ces applis qui contribuent à la fin du chèque

Grâce au digital et aux smartphones, un certain nombre d’applications ont vu le jour et représentent la réponse technologique à des cas courant d’utilisation de ce dernier. Compatibles Androïd ou IOS, elles s’installent en 3 minutes maximum et sont prêtes à l’emploi. Zoomons sur 3 d’entre elles :
Lydia : fini les retraits au distributeur, la petite monnaie et les gros chéquiers
Pionnier du paiement entre particuliers, Lydia revendique plus de 450.000 utilisateurs. L’application permet de payer ou de se faire payer facilement par des proches, via recherche dans sa liste de contacts mobiles. Il est aussi possible de régler un commerçant, via un QR Code généré pour valider l’opération.
Pumpkin : Le remboursement simple et instantané
L’application se concentre sur les fonctionnalités de base (payer ou demander de l’argent), tout en développant un côté réseau social puisque chaque transaction peut être agrémentée d’un commentaire, visible par ses amis. Le groupe revendique près de 100.000 inscrits, dont 65% ayant déjà réalisé au moins une transaction et un tiers d’actifs mensuellement.
Flooz : Pourquoi envoyer un paiement ne serait pas aussi simple qu’un tweet, un snap ou un texto ?
« On transforme l’argent en fun entre amis ». L’application propose également un fil d’actualité consultable par tous les utilisateurs, qui recense en direct les commentaires de chaque personne ayant réalisé une transaction. La start-up revendique actuellement 40.000 utilisateurs.
La difficulté rencontrée aujourd’hui par ces applications pour percer reste l’utilisation de masse. Pour qu’elles fonctionnent et parviennent définitivement à remplacer le chèque, elles doivent convaincre le grand public et devenir le nouveau réflexe de moyen de paiement. Mais aujourd’hui, déjà 4 français sur 10 envisagent de les utiliser!
Affaire à suivre…

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