Le gouvernement Italien a annoncé la mise en place d’un fond de près de 45 millions d’euros à destination de la blockchain et de l’intelligence artificielle.
Dans un écosystème plus habitué aux levées de fonds privées, la nouvelle a de quoi provoquer des haussements de sourcils. Après la Corée du Sud et la Colombie, l’Italie devient le 3ème pays – et le premier en Europe – à investir de l’argent public directement dans le développement de la blockchain. Cette nouvelle intervient quelques jours après l’accord trouvé par les membres de l’Union Européenne sur le règlement MiCa, censé rendre le marché crypto européen plus vertueux et favoriser les investissements.
Investissement public
L’Italie a réservé plus de 45 millions d’euros aux entreprises qui souhaitent créer des filiales pour la recherche sur la blockchain. Les entreprises pourront solliciter ce budget à partir du 21 septembre 2022, individuellement ou conjointement. La somme est élevée mais reste loin des 117,1 millions de dollars annoncés par la Corée du sud pour développer un métavers public, elle qui espère devenir le plus grand marché métavers d’ici 2026.
Une précision doit être apportée : l’accès au fond Italien ne se fait pas sans conditions : toutes les entreprises développant des technologies Web 3.0, IA ou blockchain pourront demander des subventions gouvernementales, à condition que les fonds soient utilisés dans des secteurs spécifiques, comme la santé, la mobilité, l’éducation, l’environnement ou l’aérospatiale.
Lancer la transition technologique
Le ministre italien du développement économique, Giancarlo Giorgetti, a expliqué que cette initiative visait à soutenir les investissements des entreprises dans les technologies innovantes afin de moderniser les systèmes de production. Il a ajouté : “Le défi de la compétitivité exige que l’industrie innove constamment et s’empare du potentiel des nouvelles technologies.” Autre indicateur de l’ouverture de l’Italie à la crypto : la plateforme Binance vient d’être autorisée à s’implanter en Italie. Elle avait été, jusque-là systématiquement bloquée.
Il faut noter que l’Italie est, à ce jour, dans un imbroglio politique dont elle a le secret, avec un vote de confiance du gouvernement refusé… par l’un des partis de la coalition de gouvernement, qui a entraîné la démission du Premier Ministre Mario Draghi, finalement refusée par le Président Sergio Matarella.
La situation politique italienne reste encore en suspens pour le moment, mais pas d’inquiétude pour les entrepreneurs italiens : le fond a été entériné par décret et devrait être mis en place rapidement malgré tout.
