Juliette Jarry (Région Auvergne-Rhône-Alpes) et Laurent Jouisse (Caisse d’Epargne Rhône-Alpes)

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On parle souvent de “Paris, la nouvelle place financière”. A côté de cela, on ne peut que constater la concentration des emplois dans le secteur dans la région Ile-de-France.

Pourtant, les industries bancaires se sont construites sur un maillage territorial avec une très forte présence en régions : la Banque Populaire est par exemple constituée de 12 banques régionales, et on peut également citer le groupe Crédit Agricole composé de 39 banques régionales. D’ailleurs, le banquier n’est-il pas censé être un service de proximité ? Plus encore, les caisses régionales font désormais autant que les sièges parisiens en termes d’innovation et multiplient les initiatives en local.

Direction le Sud Est où Laurent Jouisse, Secrétaire Général de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes et Juliette Jarry, Vice-Présidente déléguée au numérique de la Région Auvergne-Rhône-Alpes nous parlent des projets qu’ils mènent.

Juliette Jarry, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre rôle et de vos engagements à la région Auvergne Rhône-Alpes ?

@Juliette Jarry

J’ai créé et dirigé pendant 11 ans une entreprise, Adéa Présence, spécialisée dans l’accompagnement des personnes âgées, enfants et adultes handicapés. Au fil des années, la société s’est développée et a recruté plusieurs centaines de salariés.

Élue en 2015 aux élections régionales, je suis maintenant Vice-présidente déléguée aux infrastructures, à l’économie et aux usages numériques de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Ma délégation recouvre des sujets variés comme le soutien des déploiements fibre et la couverture en 4G, l’accompagnement des entreprises dans leur transformation numérique (www.ma-solution-numerique.fr), des actions en faveur de la mixité dans les métiers du secteur, les questions d’e-administration…

Un des grands projets de la Région Auvergne-Rhône-Alpes que je pilote est le Campus numérique (www.campus-region.fr).  Celui-ci a trois ambitions : répondre aux besoins de personnels formés dans le secteur numérique, accompagner et conseiller les entreprises dans leur transformation numérique et enfin répondre aux enjeux de l’industrie du futur. Inauguré sur son site temporaire de la Confluence en 2017, le Campus numérique s’installera à Charbonnières-les-Bains en 2020 et accueillera à cette date 2 000 personnes. Outre ce « navire amiral », le projet se décline sur l’ensemble du territoire grâce à la labellisation de formations « hors-les-murs » dans les différents départements de la Région.

Laurent Jouisse, pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre rôle au sein de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes ?

@Laurent Jouisse

En tant que Secrétaire Général de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, rattaché au Président, je pilote les directions juridiques, organisation et qualité, la démarche RSE, l’animation de notre gouvernance (sociétaires et administrateurs) ainsi que la fondation d’entreprise qui porte le B612, notre incubateur-accélérateur de Fintech.

Auparavant, j’ai occupé les fonctions de directeur du marketing et de l’animation commerciale pour les clients grands comptes et institutionnels, de directeur du marché de l’économie sociale et directeur des entreprises. Avant d’entrer à la Caisse d’Epargne Rhône Alpes en 1995, j’ai travaillé chez Paribas et Barclays.

La région Auvergne Rhône-Alpes est la première région du numérique en France, derrière l’Ile-de-France. Comment accompagner les mutations de la finance – un des secteurs les plus traditionnels touché par la révolution numérique ?

@Juliette Jarry

La transformation numérique impacte tous les secteurs, c’est donc un sujet sur lequel la Région Auvergne-Rhône-Alpes a souhaité avoir un positionnement fort. Elle a notamment impulsé la création de l’école 101, petite sœur de l’école 42, afin d’aider les entreprises – dont celles de la Fintech – à trouver les développeurs dont elles ont besoin. De manière générale, la question de la formation, que ce soit pour les salariés en poste ou en initial est une question centrale pour le maintien des emplois, la reconversion ou la compétitivité des entreprises. C’est dans ce contexte que s’inscrit le Campus numérique.

Par ailleurs, des structures telles que le cluster Digital League, la BPI ou la French Tech existent pour accompagner les jeunes pousses. Des dispositifs financés par la Région comme Ambition PME – Levée de fonds permettent également d’accompagner ces Fintech à se développer. KickandBoost, qui est aujourd’hui la première solution B2B de financements de biens et de services immatériels, créée en 2017 à Lyon, en a par exemple bénéficié.

Deux autres startups de la Fintech se démarquent sur notre territoire, notamment à l’échelle internationale : Swikly, qui propose une solution numérique pour sécuriser les paiements nécessitant une caution ou un acompte, et Sogexia, service bancaire et de paiement 100% numérique, transparent et sans frais.

Dans une volonté de développer ces startups, de nombreux événements sont organisés comme le Fund day ou le salon des entrepreneurs. Plus récemment, la Fintech a été mise à l’honneur dans notre Région avec l’arrivée de la 4ème étape du Fintech tour 2018-2019 à Lyon. Cette quatrième étape se déroulait à la Tour Incity de Lyon et intéressait particulièrement les startups, PME innovantes, incubateurs, accélérateurs et chercheurs de la Fintech locale.

@Laurent Jouisse

Le secteur bancaire d’une façon générale est très fortement impacté par la transformation numérique, et les banques d’Auvergne Rhône-Alpes ne font exception à cette règle. Par ailleurs, comme vous le soulignez, notre région est la deuxième de France dans le domaine du numérique, une chance formidable pour l’ensemble des acteurs économiques ! La Halle Girard à Lyon par exemple, récemment baptisée le H7, va devenir un lieu totem de la French Tech. Plutôt que de considérer les nouveaux entrants de la finance – les Fintech et les Insurtech – comme des menaces, nous souhaitons les appréhender comme des opportunités. C’est notamment la raison pour laquelle la Caisse d’Epargne Rhône Alpes, via sa fondation d’entreprise, a créé en 2016, le B612, son propre incubateur-accélérateur de Fintech. Cette structure d’incubation des startups, véritable hub régional, a également pour vocation d’accompagner les organisations plus matures dans leur transformation numérique.

Quelle autonomie ont les caisses bancaires régionales sur le développement de structures en local comme le B612 ? 

@Laurent Jouisse

De par son statut coopératif, la Caisse d’Epargne Rhône Alpes dispose d’une forte autonomie. Nous sommes en effet une banque régionale de plein exercice, ce qui signifie que nous bénéficions d’une latitude significative pour lancer des nouveaux projets. Lorsqu’en 2016 la Caisse d’Epargne Rhône Alpes a créé son propre incubateur, c’était notamment pour se rapprocher d’un certain type d’entrepreneuriat et mieux connaître un tissu économique spécifique. Il y avait dans notre démarche une logique de veille, car les nouveaux usages et les nouvelles solutions qu’apportaient ces jeunes entreprises pouvaient être des relais de croissance potentiels pour notre banque.  Le B612 répondait également à un double objectif en interne en préparant les managers aux enjeux de la transformation digitale de l’entreprise d’une part et en accompagnant l’excubation des projets de certains salariés d’autre part.

Est-ce que le modèle du B612 a vocation à être repris par d’autres Caisse d’Epargne en région ? 

@Laurent Jouisse

Nous ne sommes plus la seule Caisse d’Epargne à disposer d’un incubateur. La Caisse d’Epargne Bretagne Pays de Loire a lancé NovaPlus en 2018 afin d’accompagner les startups innovantes. En créant le B612, notre ambition était avant tout d’accompagner des jeunes pousses de la finance, de nous inspirer de leur mode de fonctionnement pour nous transformer et de nouer avec elles différentes formes de partenariats ; tout cela dans un écosystème numérique extrêmement porteur.

Un peu plus de deux ans après son lancement, nous tirons un bilan très positif de la création de notre incubateur-accélérateur. A ce titre, nous venons d’inaugurer une nouvelle implantation du B612 à Grenoble et nous avons des projets d’ouverture en Haute-Savoie et en Suisse (Lausanne).

En ce qui concerne la duplication du modèle B612 dans d’autres régions, il ne nous appartient pas de répondre, mais si notre incubateur inspire d’autres entreprises du groupe, nous ne pourrons que nous en réjouir.

La Caisse d’Epargne Rhône Alpes a par ailleurs crée en 2015 une agence Innovation pour répondre à des problématiques plus en aval que celles des entreprises incubées, de startups présentant un potentiel de chiffre d’affaires à moyen terme supérieur à cinq millions d’euros.

En créant le B612, notre ambition était avant tout d’accompagner des jeunes pousses de la finance, de nous inspirer de leur mode de fonctionnement pour nous transformer et de nouer avec elles différentes formes de partenariats

Juliette Jarry, vous avez été entrepreneure, cheffe d’entreprise : quel regard posez-vous aujourd’hui sur les modèles d’accompagnement qui se structurent comme celui du B612 ?

@Juliette Jarry

Je sais en effet, pour l’avoir vécu, à quel point bénéficier d’un accompagnement bienveillant est un élément important dans la réussite d’une entreprise. La phase de création est exigeante et le sentiment de solitude est une réalité. Disposer d’un environnement de travail stimulant, de conseils, d’un réseau sont de réels atouts. Je suis donc très favorable aux modèles comme celui du B612. Au niveau de la Région, nous favorisons autant que possible les initiatives communes. Nous avons par exemple réalisé un travail avec nos partenaires (ENE, MEDEF, Digital League, CRMA, CCIR …) afin de lancer une plateforme d’accompagnement à la transformation numérique (ma-solution-numerique.fr) qui s’adressent à toutes les entreprises, qu’elles soient au stade de l’information ou à celui du passage à l’action. Cet outil est très complémentaire des accompagnements en présentiel.

Je sais en effet, pour l’avoir vécu, à quel point bénéficier d’un accompagnement bienveillant est un élément important dans la réussite d’une entreprise. La phase de création est exigeante et le sentiment de solitude est une réalité.

Les groupes comme la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes et les acteurs publics travaillent-ils ensemble pour réfléchir à comment développer des projets et des écosystèmes financiers par exemple ?

@Laurent Jouisse

La finance 4.0 fait partie d’un écosystème où la force des complémentarités entre le public et le privé est fondamentale et la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes souhaite en être un acteur important. Ainsi, nous sommes par exemple partenaire du fonds de dotation d’innovation sociale lancé par la métropole de Lyon en 2018.

Cette même année, le partenariat noué entre le B612 et Finance Innovation illustre également cette volonté de coopération entre le public et le privé. Cet engagement a notamment pour objectif de renforcer l’écosystème Fintechs en cartographiant des projets innovants dans la région. Nous souhaitons, au travers des comités labellisés Fin Tech à Lyon que nous animerons aux côtés de Finance Innovation, mieux identifier les pépites de demain, génératrices de croissance et d’emploi en Auvergne-Rhône-Alpes.

@Juliette Jarry

Le rôle des régions, et celui d’Auvergne-Rhône-Alpes en particulier, est de créer les conditions de la réussite sur son territoire. Outre ses actions structurantes en matière d’aménagement du territoire, de formation, de déploiement d’infrastructures… , la Région travaille depuis longtemps en étroite collaboration avec les banques régionales, notamment dans le cadre de co-investissement dans les fonds (FRI, ARAC III, Axéléo Capital et Incit financement, pour n’en citer que quelques-uns). Elle est par ailleurs également adhérente de Lyon Place Financière qui est une association fédérant tous les acteurs de la finance.

Cette articulation et cette complémentarité avec les acteurs privés sont des gages d’efficacité car elles permettent de mêler réflexions prospectives, questionnements stratégiques et proximité afin d’accompagner au mieux le développement des Fintech au niveau local et leur essor à l’international. Nous sommes donc très attachés à ces liens.

Après des études de sciences politiques (dont une année Erasmus en Espagne), Juliette Jarry a créé en 2006 une entreprise spécialisée dans l’accompagnement de personnes âgées, d’enfants et adultes handicapés. Au fil des années, Adéa Présence s’est développée et a recruté plusieurs centaines de salariés.

Sollicitée en septembre 2015 par Laurent Wauquiez pour prendre la tête de la liste de la Métropole de Lyon pour les élections régionales, Juliette Jarry est aujourd’hui Vice-Présidente déléguée aux infrastructures, à l’économie et aux usages numériques de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Depuis 2013, Laurent Jouisse occupe les fonctions de Secrétaire Général de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes. Rattaché au Président, il pilote les directions juridiques, organisation et qualité, la démarche RSE, l’animation de la gouvernance de la banque (sociétaires et administrateurs) ainsi que la fondation d’entreprise, et le B612, l’incubateur-accélérateur de Fintech de la banque.

Laurent Jouisse est entré à la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes en 1995 où il a exercé différentes fonctions dans le domaine commercial, notamment en tant que directeur du marché de l’économie sociale, et directeur des entreprises.
Dans son poste précédent, il a occupé la fonction de directeur du marketing et de l’animation commerciale pour l’ensemble des clients grands comptes et institutionnels.

Laurent Jouisse a débuté sa carrière en 1990 chez Paribas, puis en 1992 et pendant 3 ans chez Barclays.

Agé de 53 ans, il est titulaire d’une maîtrise de sciences économiques et de gestion, et du certificat d’administrateur de sociétés IFA/Sciences Po Paris.

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