L’Etat injecte 500 millions au secours de l’industrie spatiale française

Contenu sponsorisé

Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn

Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, vient d’annoncer les derniers lauréats du volet spatial de France Relance, clôturant ainsi le déploiement du plan de relance dans le secteur. Une stratégie qui « a permis à la filière spatiale française de sortir rapidement de la crise en préparant les produits et infrastructures de demain », selon le ministre.

Le volet spatial du plan France Relance représente une enveloppe de 515 millions d’euros d’investissement, découpés en trois volets : une première partie de cette enveloppe est destinée au développement du projet Ariane 6 de l’Agence spatiale européenne (ESA). Une autre partie de l’enveloppe est adressée à la recherche, mais celle qui nous intéresse aujourd’hui, la partie « Innovation France », est dédiée à la relance des industriels du spatial impactés par la crise et à la stimulation de la filière autour de projets concrets, souvent portés par des PME ou des Startups. Au total, 200 millions d’euros y sont engagés à travers 91 projets soutenus.

Soutenir une industrie de pointe

Cette partie « Innovation France » du volet spatial de France Relance se découpe en plusieurs branches, et l’une d’entre elles concerne directement le site d’ArianeGroup à Vernon, dans l’Eure. Plus de 20 millions d’euros seront alloués aux transformations du site, pour le développement du nouveau moteur-fusée réutilisable Prometheus, mais aussi sur le développement de techniques de récupération d’hydrogène, carburant principal utilisé dans le domaine spatial.

Près de 80 millions d’euros seront attribués à travers un appel d’offres thématique. Il s’agit d’un dispositif concernant principalement des PME & ETI, et accordé à des projets (22 au total) portant sur des compétences nationales jugées critiques. On retrouve ici des projets de production de semi-conducteurs ou encore de développement de technologies de pointe de communication, d’imagerie ou de mesures scientifiques avancées.

Projets collaboratifs et nouveaux systèmes de communication

Une seconde somme de près de 75 millions d’euros est dédiée à des projets collaboratifs. Cinq thématiques clés ont été identifiées, et pour chacune d’entre elles un chef de file nommé. Le premier thème porte sur les communications optiques, mené par Airbus Defence & Space. L’objectif est de structurer une filière industrielle destinée au développement de l’ultra-haut débit par satellite géostationnaire, une technologie en développement qui permet des échanges de plusieurs centaines de Gigabits par seconde : la même que celle développée par Starlink, filiale de SpaceX menée par Elon Musk. Pour comparaison, la fibre optique en France, selon les opérateurs, permet de bénéficier d’une vitesse pouvant aller jusqu’à huit Gigabits par seconde, au maximum. Les thématiques suivantes y sont intimement liées : la seconde et la troisième, toutes deux menées par Thalès Alenia Space, visent à développer des satellites télécom plus flexibles d’un côté, et de développer des terminaux à la fois professionnel et grand public pour accéder à cet ultra-haut débit de l’autre.

La quatrième thématique, menée par Airbus Defence & Space, vise à développer un secteur d’observation de la planète en développant les technologies satellites. La cinquième sera menée par l’entreprise Dawex pour développer une plateforme avec pour mission de développer des cas d’usage de traitement et d’analyses des données spatiales pour accompagner les enjeux économiques et sociétaux du futur.

Une autre branche du plan « Innovation France », dont Bruno Le Maire vient d’annoncer les lauréats, concerne les projets de développement de nanosatellites : plus petits, moins puissants mais aussi bien moins coûteux et adaptés au déploiement de missions d’observations ou de tests de nouvelles technologies.

Enclencher la relance à travers les acteurs locaux

Autre volet d’importance : le Space Tour 2021. Mis en œuvre en collaboration avec 11 conseils régionaux partenaires, cet appel à projets a permis de sélectionner les applications spatiales innovantes les plus prometteuses répondant à un défi sociétal (environnement, mobilités vertes et intelligentes, santé, transition numérique, sécurité) posé par les conseils régionaux.

Les 11 régions partenaires. Source : Ministère de l’Economie et des Finances.

Ces 11 thématiques s’articulent ainsi :

  • Cartographie dynamique des territoires
  • Logistique, optimisation des flux et mobilité intelligente
  • Aménagement du territoire
  • Préservation des ressources naturelles
  • Gestion des ressources et infrastructures en lien avec l’eau
  • Transition agroécologique
  • Transition énergétique, numérique et écologique
  • Développement durable, gestion des risques et impact du changement climatique
  • Aménagement en montagne
  • Détection des évènements diffus ou massifs de pollution
  • Secteur maritime

Au total, trois lauréats par thèmes recevront respectivement 100 000, 75 000 et 50 000 euros de financement pour poursuivre leur recherche et développement. Les 33 lauréats ont été sélectionnés au terme de sessions d’audition qui se sont tenues en fin d’année 2021.

Un secteur en recherche d’un nouvel élan

Le spatial reste un fleuron de l’industrie française, bien que les projets soient maintenant souvent menés à l’échelle européenne. Le secteur, en France, a généré près de 3,4 milliards de ventes finales en 2020 et emploie directement 17 700 personnes sur la chaîne manufacturière. Surtout, la France représente à elle seule 45% des ventes de l’industrie spatiale européenne.

Ces chiffres masquent cependant les difficultés rencontrées pendant la période Covid. Les ventes ont en réalité baissé de 19% en 2020. L’effet Covid a ralenti l’activité du spatial, mais aussi de l’aéronautique, client cousin du spatial qui partage l’utilisation de bon nombre de solutions techniques.

Les investissements prévus s’inscrivent dans la lignée des politiques menées par l’administration du Président Emmanuel Macron. Dans un discours adressé aux professionnels du secteur à Toulouse le 17 février, il insistait sur la nécessité de poursuivre les efforts : « Sans maîtrise de l’espace, pas de souveraineté technologique, […] pas de souveraineté industrielle et économique, […] pas d’avancée scientifique ni de connaissance fine des grands enjeux environnementaux et climatiques ».

Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn

La newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter, pour ne rien rater des grandes tendances et des transformations du secteur !