Monnaie officielle, le bitcoin reste sous utilisé au Salvador

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Le Salvador a reconduit Nayib Bukele à la présidence du Salvador. Parmi les mesures radicales du précédent mandat, l’adoption, depuis 2021 du bitcoin comme seconde monnaie nationale, n’a pas réussi à doper la croissance.

Le Salvador vient de reconduire son président, Nayib Bukele à la tête du pays, « dictateur cool » comme il se décrit lui-même, qui a notamment mené une guerre sans merci contre les gangs et l’insécurité.

Sur le pan économique, Nayib Bukele a marqué les esprits en 2021. Pour cet état déjà dollarisé, il a pris l’option de faire du bitcoin la seconde monnaie nationale. Une stratégie qui n’a pas tout réglé en quatre ans. Le bitcoin reste sous utilisé. « Les difficultés économiques et sociales du Salvador ne sont que partiellement résolues par cette mesure radicale, » relève Syvain Bersinger, économiste du cabinet Astares. « Le pays peine à stimuler une croissance vigoureuse et l’adoption du bitcoin n’a pas eu d’effets notables sur l’activité économique. »

En dollarisant son économie le Salvador voulait s’équiper pour contenir l’inflation. « Mais cela contraint aussi les marges de manœuvre de la politique monétaire, décode Sylvain Bersinger. Le Salvador ne peut plus recourir à la dévaluation pour accroître sa compétitivité sur la scène internationale. »

A la sortie de la crise sanitaire en 2021, le Salvador autorise donc le bitcoin comme seconde monnaie nationale. « Sans plus de réussite. Le but était est d’enrichir le pays en appâtant de nouveaux investisseurs, friands des conditions fiscales apportées par le bitcoin et de faciliter les transferts de fonds des expatriés et des migrants en contournant les frais bancaires classiques. »

Mais l’utilisation de cette cryptomonnaie par les Salvadoriens, aussi bien ceux qui vivent dans le pays que ceux qui résident à l’étranger est restée très limitée, d’après les données de différents organismes dont la Banque Centrale salvadorienne : « Les transferts internationaux en bitcoin ne représenteraient que 0,8 % du total des transferts. » Sans impact sur l’économie.

Pour Sylvain Bersinger, « l’intérêt d’une adoption du bitcoin par un pays n’est pas évident, au-delà de l’impact médiatique. La forte variabilité des cours rend le bitcoin risqué pour une utilisation au quotidien. De plus, l’utilisation du bitcoin nécessiterait, pour les consommateurs comme pour les commerçants, de jongler avec deux trésoreries, une en bitcoins et une en dollars, et de se prémunir contre les variations de cours. Une complexification qui explique la faible adoption par les agents économiques et la population en général. »

Faute d’avoir convaincu les Salvadoriens en âge d’utiliser le bitcoin, le président veut faire passer le message aux jeunes générations en créant des programmes éducatifs dans les écoles. Il projette également l’ouverture d’écoles de développeurs bitcoin.

50 % de la population vit aux Etats-Unis

D’après le FMI (World Economic Outlook), le PIB par habitant (dollars PPA 2017) du Salvador est comparable à celui du Guatemala, mais plus de deux fois inférieur à celui du Costa Rica et quatre fois plus faible que celui du Panama. Et la progression de ce PIB reste poussive depuis une quarantaine d’années. Premier partenaire commercial, premier partenaire financier, les Etats-Unis sont omniprésents dans l’économie salvadorienne. 43% des exportations sont destinées aux Etats-Unis et 97,2 % des transferts des migrants proviennent des États-Unis.

Ce ne sont pas moins de 2,5 millions de personnes originaires du Salvador qui vivent aux Etats-Unis ce qui représente 50 % de la population du pays. Les revenus des Salvadoriens vivant aux Etats-Unis représentent environ 20 % du PIB. L’économie du Salvador est donc fortement dépendante de la conjoncture globale aux Etats-Unis. Lorsque l’économie américaine ralentit, l’économie salvadorienne est directement impactée.

Sylvain Bersinger prévoit que « la baisse de la criminalité va soutenir les indicateurs économiques notamment grâce à une hausse de l’investissement et de la consommation liée à la réattribution des coûts liés à la sécurité et aux paiements des extorsions mais aussi la hausse du tourisme grâce à une image extérieure améliorée. »

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