Paul Midy agit sur l’incitation fiscale pour dynamiser l’écosystème startup

Léo Marchandon
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S’inspirant des régimes fiscaux Britanniques, le député de la majorité porte des mesures fortes au soutien des startups innovantes, indispensables selon lui à la transition écologique.

Le député de l’Essonne Paul Midy (Renaissance) s’est arrêté à Bordeaux pour la première étape d’un “tour de France de la tech”, engagé pour promouvoir des mesures au soutien de la tech française. L’innovation comme point de mire, pour créer de l’emploi et faire le transition. “Les grands groupes innovent, mais on a besoin de nos startups et PME, et on ne fera pas la transition écologique sans elles”.

Rediriger l’investissement vers l’innovation

“Ce qui fonctionne très bien au Royaume-Uni, c’est qu’ils ont 25 000 business angels qui lèvent à peu près deux milliards par an. En France, c’est plutôt quatre à cinq mille business angels”. Selon les chiffres de France Angels, qui ne comptabilisent pas la totalité mais donnent un ordre de grandeur, nous sommes plus proches de 70 millions d’euros par an. Une différence qui se trouve dans le mécanisme d’incitation fiscale SEIS/EIS, en place depuis trente ans de l’autre côté de la Manche. “C’est une incitation fiscale pour les particuliers à investir dans les startups. Si vous investissez dans une startup, vous pouvez avoir une réduction d’impôt de 30 à 50%. Et ça cartonne depuis 30 ans.”

C’est cette dynamique que le député veut reproduire à travers le mesures proposées dans le rapport, annoncées par Emmanuel Macron à Viva Tech : le dispositif “Jeunes Entreprises”. Il permet aux particuliers d’investir jusqu’à 150 000€ dans une jeune entreprise innovante (JEI), et d’avoir une réduction d’impôt jusqu’à 30%. “On rajoute tout ça pour essayer de rediriger les investissements vers ce qui crée de l’innovation et de l’emploi. On va doubler le nombre d’entreprises éligibles à ce dispositif”. Cela passe par une extension des catégories : JEI, JEIC, JEIR (croissance et rupture, respectivement), avec des critères adaptés, pour s’assurer qu’aucune entreprise capable d’innover ne soit laissée sur le carreau.

Les autres défis, la féminisation et la formation

Si les défis sont présents, le tableau est loin d’être noir. “La trajectoire de notre écosystème est exceptionnelle. Les startups levaient 2 milliards en 2017, elles ont levé 13 milliards et demi l’année dernière”. Les chiffres sont moins en baisse cette année (40% au niveau national d’après les calculs sur les trois premiers trimestres), certes, mais sur une échelle plus longue, la tendance reste à la progression. “On est déjà au dessus des niveaux de 2020”, souligne le député. “On alterne des phases fortes croissances où l’argent coule à flot, et des phases de recherches de profitabilité. C’est bon pour l’écosystème de faire cette alternance, mais c’est mauvais pour créer de l’emploi. Quand une startup lève des fonds, elle ne fait pas ça pour améliorer ses marges ou renforcer sa trésorerie, elle le fait pour embaucher. Les levées se transforment directement en emplois. La baisse de levée joue sur la capacité à créer de l’emploi. On va faire tout ce qu’on peut avec la majorité et le président pour s’assurer que les levées de fonds continuent de progresser parce que derrière c’est de l’emploi.”

La question du financement est une difficulté, mais pas la seule. Il faut plus de talents, donc plus de formation, et il faut se pencher sérieusement sur un problème plus structurel, celui de la féminisation. “Si l’on regarde la part des femmes CEO ou fondatrices, elle est très faible. Une seule CEO au Next 40, ce n’est pas possible. On ne peut pas faire croître cet écosystème en se privant de la moitié des cerveaux de l’humanité. C’est à la fois moralement idiot, économiquement idiot, et inefficace.”

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