La crypto intéresse-t-elle les candidats à la présidentielle ?

Contenu sponsorisé

Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn

Quel est le candidat qui a les faveurs de la communauté crypto au second tour de la présidentielle française ?  Les deux finalistes, à départager dimanche prochain, sont apparus plutôt timides et souvent old-school sur le sujet. Le numérique n’a pas vraiment réussi à s’imposer dans les débats de la campagne, malgré les efforts de certains acteurs comme Pascal Gauthier, président de la licorne Ledger. Une étude publiée par Cryptoast a fait le point sur le positionnement de chaque candidat. 

Les fans de cryptomonnaie qui sont électeurs français vont-ils déterminer le choix de leur vote au second tour en fonction du programme de l’un ou l’autre candidat sur le sujet ? Pas évident. En dépit des apparences, les deux candidats ont exprimé des positions relativement proches au cours des dernières années sur le sujet. Ils sont favorables à la régulation des cryptomonnaies. Pas vraiment décidés à s’opposer au projet réglementation MICa voulu par Bruxelles et que la communauté crypto voit comme une menace, ils laissent sans doute la main à l’Europe sur un sujet à propos duquel ils n’ont peut-être pas les idées très arrêtées. 

Marine Le Pen (Rassemblement National) s’est exprimée dès 2016 sur le sujet crypto en demandant purement et simplement l’interdiction du Bitcoin qu’elle estimait dangereux, rappelle Cryptoast. Un communiqué de l’époque indique :  « Le Front National, rappelle qu’une monnaie est un bien public national, confié au peuple souverain. Par conséquent, dans le cadre de l’application de son modèle de patriotisme économique, il empêchera l’usage de cryptomonnaies, telles que le Bitcoin, en France. »

Une campagne plus tard, la position est à peine plus nuancée et la candidate confirme son intention de réguler. Au micro d’Europe 1, le 4 avril dernier, Marine Le Pen confirme: «Oui, je vais réfléchir à la régulation, parce que la monnaie, c’est vraiment un outil absolu de souveraineté. » La candidate fait le lien entre crypto et trafics : « Si on ne régule pas la monnaie, on ouvre la porte à une dérégulation totale, à une absence totale de politique au sens propre du terme et aussi à des trafics qui seraient à ce moment-là hors contrôle. »

Intégrer les crypto actifs au droit fiscal commun

Le 30 mars dernier, Jean-Lin Lacapelle, responsable de la campagne numérique de Marine Le Pen, développe dans une interview à Numériques le projet d’un cadre fiscal spécifique dédié aux crypto-actifs. « Cela ne nous semble pas nécessaire. Nous souhaitons les intégrer au droit commun des marchés financiers : c’est avantageux pour les détenteurs de crypto-actifs, car cela leur évitera la double taxation qu’ils subissent actuellement (une sur la liquidation des actifs, et une sur la plus-value réalisée sur leur investissement) et c’est également avantageux pour la société, car cela permet de lutter contre la fraude, de qualifier pénalement et de poursuivre les délits d’initiés et manipulations de cours qui sont légion sur ces marchés. »

Le Rassemblement National esquisse aussi un coup de pouce à l’émergence de projets au service du bien commun : « Nous pouvons envisager un régime fiscal allégé pour les cryptoactifs adossés à des projets technologiques d’intérêt général identifiés par l’État, afin de favoriser l’investissement privé, » prévoit Jean-Lin Lacapelle. 

Le parti présidentiel la République en Marche s’est positionné globalement pour une surveillance accrue du domaine. Dès 2018 retrace Cryptoast, le président Macron explique au forum économique de Davos qu’il considère les cryptomonnaies comme trop peu régulées. « On a construit le FMI, il a acquis sa légitimité, il regarde des États, une partie du système financier, mais il ne regarde pas les acteurs les plus dérégulés et les plus dérégulateurs de tout le système ! Le Bitcoin, les monnaies virtuelles, le shadow banking, tous les plus agressifs sur les marchés financiers, ceux qui peuvent créer des crises financières, déréguler des systèmes. » 

La promesse d’un métaverse européen

En novembre 2018, un amendement concernant la fiscalité des plus-values en cryptomonnaies impose aux détenteurs de déclarer tout compte détenu à l’étranger et soumet les gains à une taxation élevée. En mai 2019, la loi PACTE crée le statut de prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) et le visa optionnel pour les levées de fonds en cryptomonnaies (ICO). En novembre 2020, les mesures de la loi PACTE sont étendues aux prestataires de services d’échanges d’actifs numériques contre d’autres actifs numériques et aux plateformes de négociations de ces actifs, alors qu’elles ne concernaient précédemment que les prestataires de service crypto-fiat.

Pour sa part, le ministre des Finances Bruno Le Maire a dit à plusieurs reprises sa méfiance vis-à-vis du secteur des cryptomonnaies. Il les lie dans plusieurs interventions au financement du terrorisme. 

Pendant cette campagne 2022, le candidat Macron surprend avec l’annonce de la création d’un métaverse européen, « pour éviter à tous nos créateurs, quels que soient leurs champs culturels et leurs champs d’activités, de dépendre d’acteurs ou d’agrégateurs anglo-saxons ou chinois, qui pourront totalement contourner les règles de respect des droits d’auteur ou des droits voisins ».

Cédric O, le secrétaire d’État au numérique, complète en expliquant qu’il ne s’agit pas de construire un metaverse public, mais plutôt de développer les technologies qui permettent la création d’univers virtuels. 

Ne pas manquer le train de la Blockchain

En 2021, le même secrétaire d’Etat réagissait aux inquiétudes de l’industrie crypto, qui craignait que la France ne manque le train de la blockchain: « Je ne crois pas que la France rate le train de la technologie blockchain. L’objectif est de garder et attirer en France les futurs champions du secteur et leur fournir un cadre pour les faire grandir et faire de la France un pays moteur, à la fois innovant et sûr en matière de blockchain. » 

Le développement de technologies liées à la blockchain serait-il au cœur de la feuille de route numérique d’un prochain mandat à défaut d’avoir émergé pendant la campagne? 

En février 2022, Pascal Gauthier, le PDG de la licorne française Ledger qui fournit des solutions matérielles pour stocker les cryptomonnaies hors ligne sur clé USB, a invité tous les candidats à venir visiter le Donjon, laboratoire de Ledger spécialisé dans le hacking pour « faire émerger le Web3 et la cybersécurité comme thème de la campagne présidentielle. » 

Seul le candidat Eric Zemmour, affichant un profil crypto friendly, a répondu à cette invitation.  “Il affichait sa différence par rapport à tous les autres candidats sur le rôle de l’Etat et de la banque centrale. Moins étatiste, il prônait par exemple le développement d’un stablecoin d’initiative privée,” analyse un observateur de la blockchain. En cas de victoire de Marine Le Pen, un contrat de gouvernement (très hypothétique à ce jour) entre Reconquête et le RN marquerait-il une inflexion plus libérale de Marine Le Pen sur ce sujet en particulier ? “Rien ne permet de l’affirmer,” reconnaît le même expert. 

Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn

La newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter, pour ne rien rater des grandes tendances et des transformations du secteur !