Le Sri Lanka ou l’art de précipiter une crise économique majeure

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Tourisme paralysé par le Covid, effondrement de l’économie, flambée des prix du pétrole : le Sri Lanka traverse une crise majeure au point que le gouvernement a dû démissionner face aux protestations de la rue. En voulant précipiter la transition écologique, les dirigeants ont provoqué le chaos. 

Le Sri Lanka fait face à une crise économique et politique majeure. Cet Etat insulaire de 22 millions d’habitants au sud-est de l’Inde connaît une situation sans précédent. Le pays est en faillite et a dû se mettre en défaut de paiement de sa dette étrangère. Selon le Premier Ministre Ranil Wickremesinghe, l’économie du pays « fait face à un effondrement complet ». Les pénuries de nourriture, médicaments et carburants s’aggravent. Le 9 juillet dernier des milliers de manifestants ont pris d’assaut le palais présidentiel, conduisant à la démission du Chef d’Etat Gotabaya Rajapaksa qui a préféré fuir le pays, laissant le Premier Ministre agir en tant que président par intérim.

Une économie qui bascule

Le dernière mesure en date a mis le feu aux poudres. En 2021, les importations d’engrais chimiques ont été purement et simplement interdites. Un plan de transition écologique à la hussarde alors que le projet politique prévoyait un plan étalé sur dix ans pour transformer l’agriculture du pays, très gros producteur de thé, vers une production plus écologique.

Le Président Rajapaksa a pourtant décidé d’accélérer le processus et d’interdire brutalement et totalement les importations d’engrais, sachant qu’il n’y a aucune production locale. La mesure visait à alléger l’économie Sri Lankaise d’une dépense de 400 millions de dollars par an, mais elle a surtout eu pour effet de dévaster un secteur agricole qui n’était pas préparé à supporter une transition aussi soudaine. Les productions se sont effondrées et ont entrainé une économie, déjà mal en point, vers le fond.

Les effets de la crise mondiale

Si ces derniers évènements ont été catalyseurs de la crise actuelle, ils sont loin d’être les seuls responsables. Le Sri Lanka a fortement souffert de la pandémie de Covid-19. Le tourisme de masse, principal moteur de son économie, a stoppé net. L’île souffre aussi des effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en matière de ressources énergétiques. Les pénuries les plus importantes portent sur le pétrole et les coupures d’électricité sont monnaies courantes.

Ne disposant pratiquement plus de liquidités, le gouvernement sri-lankais a annoncé en avril qu’il suspendait le remboursement de la dette de 7 milliards de dollars due pour cette année, alors que sa dette extérieure totale s’élève à 51 milliards de dollars.

Crise politique

Les protestations qui ont mené à l’envahissement du palais présidentiel accusent souvent le clan Rajapaksa d’être à l’origine des difficultés économiques. Le président et les membres de sa famille proche occupent des fonctions de pouvoir au sein du gouvernement depuis deux décennies.

Le Sri Lanka est un pays dont la Chine et l’Inde se disputent l’influence. Rajapaksa et les membres de sa famille au gouvernement avaient rapproché le pays de Pékin et ouvert la porte aux investissements chinois, qui composent une part significative de la dette du pays. L’Inde a annoncé la mise en place d’un plan d’aide tant économique qu’humanitaire en prévision d’une crise qui pourrait suivre des pénuries actuelles. 

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