La Fintech en Amérique Latine lutte pour l'inclusion financière

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Second volet de notre étude sur la Fintech Latino-Américaine sous la plume experte de Denisse Cuellar, blogueuse pour Fintechlosophy, qui nous parle d’inclusion financière.

Le Mexique, 157 fintechs regroupées en un véritable lobby

Après le Brésil, le deuxième pays dynamique dans le secteur de la fintech est le Mexique avec d’après Finnovista (1), un ratio de 157 fintechs pour un peu plus de 120 millions d’habitants. Les secteurs du paiement et du prêt y comptent parmi les plus porteurs de l’écosystème : dans un pays où le taux de bancarisation avoisine les 40%, les fintechs Mexicaines
misent sur l’inclusion financière des populations laissées de côté par la finance.
Quelques exemples : Konfio est une fintech qui finance les PME en leur octroyant de petits crédits et en utilisant la technologie pour les rapprocher de leurs clients ; Kubo Financiero est une plateforme de peer to peer lending. Elle reçoit de l’argent d’investisseurs indépendants et répartit les montants sur plusieurs prêts individuels, afin d’amortir le risque. En tant qu’emprunteur, Kubo Financiero offre un service dynamique avec des taux d’intérêts plus intéressants que les banques ; Clip, enfin, propose une solution de paiement mobile pour les petits commerçants, leur permettant d’accepter les paiements par carte.
Les fintechs mexicaines se sont regroupées en association pour entamer des pourparlers avec le gouvernement pour afin de mettre en place une réglementation qui offrira des garanties de protection au client final.

L’Argentine fait le pari de l’inclusion financière

L´Argentine, qui compte 60 fintechs, selon Finnovista (1), porte la promesse de grandes innovations dans les mois à venir. Devenu le spécialiste blockchain de l’Amérique Latine, ses fintechs comme KoinBanx et Signatura font le pari d’utiliser cette technologie à des fins d’inclusion financière, tout en offrant de véritables garanties juridiques.
Qui plus est, le président Macri a proposé cette année une loi une loi encore à l’étude, permettant la création d’une entreprise en une journée et de donner des avantages fiscaux à ceux qui investissent dans les startups. Le passage de cette loi devrait en toute logique renforcer la croissance et le développement des entreprises en Argentine.

L’Espagnol, une langue commune qui ouvre les portes des marchés voisins

En dépit d’une population moins importante, des pays comme la Colombie (42 M) et le Chili (17 M) commencent d’ores et déjà à structurer leur écosystème de fintechs. Si, hors Brésil, les marchés sont à priori plus restreints, les fintechs Latino-Américaines ont l’avantage d’une langue commune, l’espagnol, qui leur ouvre les marchés voisins. Afluenta (une fintech de peer to peer lending) est par exemple présente en Argentine, au Mexique et au Pérou. Alors qu’Alegra (qui propose un système de gestion financière pour PME) est implantée en Colombie, au Chili, au Panama, au Pérou et au Mexique. Nombreuses fintechs Latino-Américaines visent ainsi, dès leur création, un marché global.

En marche vers une consolidation du secteur

En Amérique Latine, 2016 a été l’année des fintechs. De nombreux investisseurs étrangers ont décidé de miser sur la région, notamment au Brésil et au Mexique. Les banques locales comme Bradesco (Brésil), Itau (Brésil), BBVA (Mexique et Colombie), Gentera (Mexique), Banco Patagonia (Argentine), Banco BCI (Chili) savent qu’elles ne peuvent désormais plus ignorer l’avancée des fintechs dans la région et se positionnent comme des partenaires.
Certaines d’entre elles ont mis en place des programmes d’accélérations, d’autres ont construit des espaces de coworking pour apprendre à travailler ensemble ou ont créé des corporate ventures pour pouvoir investir dans les fintechs. Les banques de développement comme la Banque Mondiale, IFC, BID et CAF suivent aussi le mouvement, voyant dans les fintechs une véritable opportunité pour résoudre enfin le problème de l’accès aux services financiers. Elles organisent ainsi des groupes de travail sur le sujet et prévoient des fonds pour accroître leurs investissements dans le secteur.
A ce jour, le succès des fintechs dans la région se fonde sur la proposition de services et de produits qui sont transparents, facile d’accès et sont proches des clients. Les produits ne sont pas nécessairement les plus novateurs ou les plus révolutionnaires, mais la simplicité et la praticité de leur usage ont réussi à combler un vide laissée par les banques. Les frustrations relatives aux services financiers restent vives dans la région, et corrélativement, les opportunités visant à créer de nouvelles solutions sont nombreuses. Ne perdons pas de vue que l’Amérique latine reste un marché de 600 millions de consommateurs adeptes de digital. Et que les entrepreneurs Latino-Américains voient au-delà de leurs frontières, dessinant l’ambition de grandir à l’international pour développer leur marché.

N’est-ce pas un bel Eldorado qui voit le jour ?

Prochains défis pour la région : approfondir le dialogue avec les régulateurs, assurer des flux d’investissements et gagner la confiance des clients. 2017 se présente alors comme une année clé, une année qui pourrait ancrer de manière durable l’évolution du paysage financier régional. Dave McClure de 500 startup a assuré qu’« il n’y a pas de marchés émergents, mais que des marchés, et que ces marchés sont des marchés à une croissance très rapide ».
Un conseil : garder à l’œil les fintechs de Latino-Américaines… Elles pourraient rapidement en surprendre plus d’un.

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