Le Bitcoin pour les nuls : 3 questions à Adli Takkal Bataille

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Rencontré au dernier Bordeaux Fintech, Adli Takkal Bataille est passionné de technologie. En parallèle de son master de recherche en sciences des langages, il entreprend en freelance dans le numérique et le multimédia. Il compte parmi les pionniers du Bitcoin et des blockchains en France. Dédié à ce sujet, son site internet, Le Coin Coin fait référence. Quand il n’anime pas des meetups et des conférences, il fait du conseil et préside le Cercle du Coin . C’est donc un jeune homme fort occupé que FinTech Mag a rencontré.

La blockchain va-t-elle révolutionner la finance et pourquoi ?

De quoi parle-t-on ? Parler de blockchain au singulier n’est pas possible. Chaque blockchain est dépendante de son protocole et des technologies utilisées par celui-ci. Pour ma part, c’est avec Bitcoin que je suis le plus familier. Et de mon point de vue, Bitcoin révolutionne la finance sur plusieurs points. D’abord, c’est une monnaie décentralisée, c’est-à-dire sans autorité centrale, ce qui tranche avec la norme en matière de création monétaire. Bitcoin est incensurable, anonyme, fluide, c’est-à-dire rapide et peu coûteuse. Sa dimension internationale et son protocole la rendent interopérable. Elle est de surcroît transparente et non-fongible car il est possible d’identifier et de tracer à tout moment un bitcoin. Elle est aussi programmable, dans le sens où on peut y associer des contrats auto-exécutants (NDLR : les « smart contracts »). Toutes ces caractéristiques sont propres à Bitcoin mais peuvent aussi être partagées par d’autres blockchains. Monero, par exemple, est identique en tout point, excepté pour l’anonymat et la transparence.

Annonce-t-elle la fin des tiers de confiance dans les échanges de valeur ? En clair, les transactions blockchain bitcoin peuvent-elles remplacer les banques ?

Personnellement je ne pense pas que les tiers disparaitront, cependant ils vont être libéralisés. N’importe qui peut mettre en place un service Bitcoin, donc la concurrence va être accrue et les monopoles plus difficiles à maintenir sans bonne raison de la part des prestataires. Il y aura toujours des banquiers, c’est seulement le rôle de banque de dépôt et d’opérateur de paiement que Bitcoin remplace. Les banques gardent leurs prérogatives, qu’ils pourront pleinement exercer. De plus le facteur confiance incitera les plus réticents à passer par un tiers de confiance.
Pour résumer Bitcoin remplace partiellement les banques, en un mot, il les « libéralise », mais rien ne dit que les utilisateurs s’en affranchiront pour autant. Bitcoin, comme d’autres blockchains, amène la possibilité d’un choix.

TheDAO, Gatecoin… Les blockchains sont réputées inviolables et pourtant, certaines se retrouvent hackées. Sont-elles si sûres qu’on le prétend ?

Les blockchains sont inviolables. Lorsque l’on parle de TheDAO ou de Gatecoin, ce ne sont pas les protocoles qui sont mis en jeu. Dans le cas de la DAO, c’est le smart contract associé à la chaîne qui a été exploité. Il n’y a pas eu de hack, juste une mauvaise formulation de contrat. Tout comme un assureur pourra jouer sur des termes pour tourner le contrat à son avantage.
De par leur nature, les smarts contracts sont très délicats à opérer : nous devrions les appeler des contrats auto-exécutables ou des contrats autonomes pour bien comprendre qu’une fois inscrits dans une blockchain, ils ne sont pas forcément modifiables. Dans le cas de Gatecoin, c’est le tiers, la plateforme d’échange, qui a été mis en péril, et non le protocole Bitcoin ou son réseau. Pour l’instant ces réseaux demeurent imprenables par les pirates alors même qu’ils sont attaqués 7/7 et 24/24 ! Ces attaques dispensent Bitcoin d’engager de coûteux audits de sécurité, contrairement aux banques.

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