Charles Degand, Angelsquare : le vrai / faux du financement des Fintech (BA, VC, Family Offices, etc.)

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A propos des Fintech, on entend souvent des généralités. Parfois contradictoires, parfois de passage, elles font la Une de notre veille Fintech. Et parmi les sujets favoris du secteur, on retrouve les problématiques de financement. Normal : nous sommes à la croisée d’un écosystème financier et de l’univers des startups.
Notre objectif est de vous aider à vous forger votre propre opinion. De ne pas vous contenter de répéter ce que vous avez entendu à la dernière soirée networking ou de penser par vous-même. Et comme toujours, nous faisons parler ceux qui font le secteur pour vous donner les clés.
Il y a deux mois, nous avons interrogé trois professionnels des VCs investis dans les Fintech pour connaître leurs stratégies, leurs méthodes et leurs coups de cœur. On a voulu aller plus loin et demander l’avis d’un Insider du financement, fondateur d’AngelSquare, au cœur d’un réseau de Business Angels.
Nous avons demandé à Charles Degand de nous donner sa vision sur les généralités du financement.

En 2018, les Fintech sont un écosystème en pleine accélération : il faut y investir absolument aujourd’hui !

✅ VRAI. Le marché mondial croule aujourd’hui sous de nombreuses initiatives entrepreneuriales dans le secteur de la finance ayant pour objectif de révolutionner les échanges financiers. On voit ainsi de plus en plus de startups se faire financer : 1800 en 2016 versus 2700 en 2017.
Au niveau mondial, 58 milliards de dollars ont été investi au 1er semestre 2018 dans 875 deals. Le tour médian a augmenté de plus de 75% passant de 14 millions de dollars à 25 millions, ce qui est un signe de la plus grande maturité des startups du secteur.
L’Europe représente 45% des montants investis au 1er semestre 2018 (contre 25% pour les États-Unis) et compte désormais quelques licornes : Wold Pay (UK), iZettle (Suède), Iris Software Group (UK), Norday Group (Suède).
Les Fintech représentent un marché très important : tout le monde est client des banques. Ce marché recèle encore d’énormément d’opportunités. Sur la Fintech et l’Insurtech, il n’y a pas eu de disruption majeure comme il y a pu avoir dans l’hôtellerie avec Airbnb ou dans le transport avec Uber. Tout est donc à faire !

Les VCs investis dans la Fintech sont plus nombreux que les Business Angels qui s’intéressent à ce secteur.

❌ FAUX. Les VCs Fintech sont en réalité plutôt rares. En France, il existe davantage de fonds de VCs généralistes (Partech, Kima, Daphni, XAnge, Ring Capital, Omnes Capital, …) que spécialisés Fintech (Truffle, NewAlpha, Blackfin, Breega, …). De plus, ces derniers investissent rarement en seed. A ce jour pour l’année 2018, Truffle a ainsi réalisé un unique deal (Smile&Pay pour 2,5 millions d’euros), NewAlpha a finalisé 2 deals (Lydia et Mobeewave pour des montants respectifs de  16 millions de dollars et 22 millions de dollars), Blackfin a également bouclé 2 deals, et quant à Breega, le fonds a financé 2 startups Fintech sur les 8 deals qu’il a réalisés (Ibanfirst et Lemonway pour des montants respectifs de 17 millions de dollars et 10 millions d’euros).
En France, 230M€ ont été levés depuis le début d’année avec des levées de référence tels que : Ledger (61M€), Lendix (32M€), Alan (23M€), Lydia (13M€), Tiller (12M€) ou encore Lemonway (10M€). On a compté 12 levées inférieures à 1M€, 14 entre 1 et 5M€, 7 entre 5 et 10 M€, et 5 à plus de 10M€. (données AngelSquare). Or on retrouve le plus souvent des Corporate Ventures (CVC) plutôt que des VCs sur les tours à plus de 1 million d’euros : CNP Assurances, Société Général, Aviva, Macif, CNP, Amundi, Crédit Agricole…
Les Business Angels sont au contraire très actifs sur le secteur : nous dénombrons 126 investisseurs intéressés par la Fintech sur AngelSquare et nombre d’entre eux ont réalisé des investissements cette année. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons lancé AngelSquare Fintech, notre première structure d’investissement consacrée au secteur de la Fintech !

Il faut forcément aller chercher des financements à l’étranger pour lever de gros montants pour sa Fintech.

De manière générale, les montants levés sont plus importants aux États-Unis qu’en Europe :
o   Late stage : 29 millions de dollars (US) vs 13 millions de dollars (Europe)
o   Early VC : 10M$ (US) vs 5M$ (Europe)
o   Seed : 2M$ (US) vs 1,5M$ (Europe)
Cette différence s’observe sur l’ensemble des secteurs et non spécifiquement sur celui des Fintech. Aussi, si l’on regarde les 3 premières levées Fintech réalisées en 2018, elles n’ont été réalisées qu’avec des acteurs européens.

Le crowdequity et le crowdlending sont des méthodes d’avenir pour le financement des startups et des Fintech.

❌FAUX. Il y a très peu de financement de Fintech par le crowdequity ou le crowdlending. En effet, très rares sont celles qui ont sollicité ce modèle de financement, d’une part car les montants levés sont souvent plus importants mais aussi car les personnes qui réalisent des investissements dans les Fintech sont rarement des particuliers mais plutôt des experts sectoriels (ayant une forte connaissance marché) ou des CVC (banques, assureurs, …) qui cherchent à accélérer d’un point de vue digital.
En revanche, de plus en plus de Fintech réalisent des ICOs (Initial Coin Offering) : 130 millions de dollars ont été récoltés à travers 16 ICOs en France entre 2014 et aujourd’hui.

Les Fintech sont survalorisées !

Il est toujours difficile d’estimer si une Fintech est survalorisée lors des premiers tours de table. Tout est une question d’offre et de demande. Seulement, peu de startups Fintech passe le cap de la Série A alors même que CVC et VCs sont en compétition pour financer les meilleures startups. Les valorisations montent donc souvent en flèche. Il est par exemple assez fou de voir Funding Circle valorisé 2 milliards de £ à son introduction en bourse alors même qu’elle affichait 100M£ auparavant. Heureusement, les valorisations reviennent aujourd’hui à des niveaux plus raisonnables.
De manière générale, des valorisations trop importantes peuvent s’avérer risquées. Tout d’abord, cela peut freiner les premiers Business Angels à participer au tour de table, mais c’est aussi prendre des risques pour l’avenir et notamment pour le prochain tour de table. (en théorie, la valorisation d’une startup double voire triple entre le tour de seed et celui de série A). Un entrepreneur se doit donc d’être flexible dans l’approche de la valorisation tout en étant en mesure de trancher et de ne pas tout céder. Les Business Angels sont souvent très attentifs aux valorisations des entreprises dans lesquels ils investissent. C’est aussi pour cela qu’ils investissent souvent tôt dans la vie de la startup.

Les family offices ont leur place dans le financement des Fintech.

✅ VRAI. Les Family Offices sont de plus en plus présents dans le financement des startups, et notamment sur le secteur de la Fintech. Le marché sur lequel un Family Office va investir dépendra bien souvent principalement du secteur dans lequel la famille a fait fortune auparavant.

AngelSquare en quelques mots :

Lancée en 2016, par Charles Degand et Balthazar de Menthon, AngelSquare finance les meilleures startups en seed et série A. Pour cela, AngelSquare rassemble une communauté d’investisseurs experts de leurs secteurs et de l’amorçage (Business Angels, Family Offices, fonds d’amorçage…) qui ont accès, via une plateforme web, à une sélection rigoureuse de startups en recherches de fonds.
De nombreuses startups à succès ont ainsi déjà été financées par AngelSquare, notamment dans le domaine des Fintech, parmi lesquelles Pumpkin, SESAMm, Tiller, UTOCAT, Waleet, Luko, ou encore Paytweak.
En novembre 2018, AngelSquare a lancé AngelSquare Fintech, sa 1ère structure d’investissement dédiée aux startups Fintech et InsurTech. Constituée d’un board d’investisseurs qualifiés et experts du secteur, AngelSquare Fintech entend s’imposer comme la référence française du financement des Fintech “early stage”. Objectif : 6 deals/an avec des tickets de 100 à 500 K€.
AngelSquare envisage également d’investir les secteurs de l’IA et de l’impact investing.

Quelques mots sur le TOP 30 des Business Angels les plus actifs en 2018, établi par AngelSquare :

Les Business Angels sont devenus des acteurs à part entière dans le financement des startups et une véritable chance pour les entrepreneurs qui se lancent. 2018 marque l’apparition de nouvelles tendances et de nouveaux Business Angels :

  • Ils sont de plus en plus nombreux à investir en startups. Derrière les grands noms présents dans le classement, des milliers d’autres Business Angels, aux tickets certes plus modestes mais à la motivation, à l’expérience et à la valeur ajoutée tout aussi précieuses, accompagnent les startups françaises au quotidien ;
  • Ils restent pour la plupart d’anciens entrepreneurs, ce qui tend à confirmer que l’investissement en startup est davantage une affaire d’entrepreneurs que de financiers ;
  • Prendre des risques et investir dans les startups n’est plus réservé qu’aux hommes. En témoigne cette année l’entrée de deux femmes (également entrepreneuses) dans le Top 30 des Business Angels les plus actifs de l’année.
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