Marie-Hortense VARIN (Partech), Cyril BERTRAND (XAnge), Augustin SAYER (Newfund) : Ceux à qui on veut plaire à tout prix !

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Les startups ont les yeux rivés vers eux et l’écosystème scrutent leur moindre annonce. Dans le secteur de la fintech, les investissements sont colossaux : au niveau mondial et rien que sur le 2ème trimestre 2018, les Fintech ont été financées à hauteur de 20 milliards de dollars (rapport CB Insights, juilet 2018). Et à juste titre : en mai 2018 dans le monde, on comptait au total 26 Fintech valorisées à plus de 100 millions (donc considérées comme licornes) !
Parce que le sujet est vaste, nous avons décidé d’interroger non pas deux mais trois professionnels parmi les VC les plus investis dans le secteur Fintech pour qu’ils nous partagent leurs méthodes et vision. Marie-Hortense Varin (Partech), Cyril Bertrand (XAnge) et Augustin Sayer (Newfund) font partie de ceux à qui les Fintech font les yeux doux et on leur donne aujourd’hui la parole.

Marie-Hortense Varin, pouvez-vous présenter le fonds Partech ?

@Marie-Hortense Varin
Partech a été créé il y a 35 ans dans la Silicon Valley. Aujourd’hui, nous gérons 1B€ et sommes présents sur trois continents: US, Europe et Afrique. Partech investit du seed jusqu’au growth dans une variété de domaines: marketplaces (ManoMano, Evaneos…), SaaS (Akeneo, Shippeo…), deep tech (e-peas, Cambridge Blockchain…) et bien sûr Fintech, un des domaines où nous sommes les plus actifs.

Cyril Bertrand, pouvez-vous présenter le fonds XAnge ?

@Cyril Bertrand
XAnge est un fonds franco-allemand early stage technologique avec €500M sous gestion. Quelques exemples parmi nos investissements sont: Chauffeur Privé, Ledger, Believe Digital, Evaneos, etc.

Augustin Sayer, pouvez-vous présenter le fonds Newfund ?

@Augustin Sayer
Newfund est un fonds entrepreneurial qui investit en early stage en France et aux Etats-Unis. Nous gérons €230M venant de Family Offices et d’entrepreneurs. Nous sommes 8 collègues répartis entre Paris, New York, et la Silicon Valley. Nous investissons surtout en Seed et Series A, et pouvons suivre les tours ultérieurs comme nous l’avons fait avec Medtech, Aircall et FlexyBeauty.

Quelles sont les startups Fintech de votre portefeuille ?

@Marie-Hortense Varin
Nous sommes fiers d’accompagner une vingtaine de startups Fintech, dont les profils variés reflètent le dynamisme de cet écosystème : depuis le compte bancaire alternatif Compte Nickel (France, acquis par BNP en 2017) au prêt entre particuliers avec Auxmoney (Allemagne), en passant par le financement des PME avec Lendix (Europe continentale), le change avec Kantox (UK), et même le paiement mobile en Corée du Sud avec Toss, qui compte déjà 8 millions de clients dans son pays d’origine. Notre dernier investissement en Fintech date de la semaine dernière : il s’agit de Yoco, une startup sud-africaine spécialiste du paiement. Enfin, nous sommes aussi très présents en Insurtech avec notamment Alan, the Guarantors
@Cyril Bertrand
En France, nous accompagnons Lydia, Ledger, Shine, Microdon et Sidetrade ; Deposit Solutions en Allemagne ; Currencycloud en UK. Et parmi nos exits récents, il y a  KissKissBankBank (LaBanquePostale), Fidor (BPCE).
@Augustin Sayer
Les Fintech représentent 9 de nos 62 sociétés actives, soit 15% de notre portefeuille. En France nous accompagnons Déjà Mobile, Beyond Ratings, Paymium, Limonetik et Joxko. Aux USA, nous avons investi dans Climb Credit, Trade It, QuasarDB et iBillionaire.

Les montants investis dans la Fintech battent des records, avec un montant maximum au dernier trimestre (source : CB Insight) : depuis quand la stratégie de Partech (créé en 1982 aux US) s’intéresse aux Fintech ?

@Marie-Hortense Varin
Notre premier investissement date déjà d’il y a 17 ans! Il s’agit de 123 Venture, créé par Olivier Goy dans le but de démocratiser l’accès au private equity pour les investisseurs particuliers. Cette première aventure a été suivie d’une deuxième, puisque Olivier a également créé Lendix en 2015; nous sommes investisseurs à ses côtés, et en Fintech, depuis bientôt vingt ans.

Depuis quand la stratégie de Xange (créé en 2004) s’intéresse aux Fintech ?

@ Cyril Bertrand
Notre premier investissement était Fidor en 2008, nous faisions à l’époque de la Fintech comme M. Jourdain, sans en connaître le nom. KissKissBankBank a suivi en 2009, avant que le terme “Crowdfunding” ne devienne une catégorie de la Fintech.

Depuis quand la stratégie de Newfund (créé en 2008) s’intéresse aux Fintech ?

@Augustin Sayer
C’est en 2011, soit trois ans après la création du fonds,, que nous avons décidé d’accompagner Limonetik, notre 11ème investissement. La vision était de booster les ventes des e-merchants en leur permettant de multiplier les moyens de paiement utilisables sur leur site. Aujourd’hui la société propose 150 moyens de paiement aux sites d’e-commerce et double de volume chaque année. Le fonds a continué de se développer sur le créneau Fintech au fur et à mesure des années et notre dernier investissement Fintech a été réalisé en juin 2018 : nous avons investi dans FairMoney, un algorithme qui donne à ses utilisateurs un score de solvabilité en fonction de données non-financières. La société a déjà permis à plus de 10.000 personnes au Nigéria d’obtenir un credit score afin d’emprunter pour croître leur inventaire, payer leurs études ou réparer leur voiture.

Quelles sont vos méthodes de sourcing ? Avez-vous une appétence pour des technologies particulières dans le secteur de la Fintech ?

@Marie-Hortense Varin
Nous aimons surtout réfléchir en amont aux marchés qui nous paraissent avoir le plus grand potentiel de création de valeur pour une Fintech, et ensuite défricher le terrain pour découvrir les startups qui s’y sont positionnées avec des approches innovantes (que ce soit d’un point de vue produit, distribution, marketing…). En ce moment, je suis particulièrement intéressée par les synergies entre le real estate et les Fintech ; beaucoup d’acteurs commencent à se positionner sur ce moment de vie clé qu’est l’achat d’un bien immobilier, dans lequel l’accompagnement des banques est encore trop rigide et laisse la porte ouverte à une concurrence plus inventive en matière d’expérience client.
@Cyril Bertrand
Le meilleur sourcing est celui des entrepreneurs de la famille XAnge : il est peu probable qu’une nouvelle équipe sérieuse se lance dans la Fintech en France/Allemagne sans que l’un de nos patrons comme Cyril Chiche (Lydia), Eric Larchevèque (Ledger) ou Nicolas Reboud (Shine) n’en ait entendu parler…
@Augustin Sayer
Notre sourcing se fait par du referral, de l’inbound, des intermédiaires, des co-investisseurs et même via des conférences que nous donnons avec nos entrepreneurs sur certaines thématiques. Ainsi, nous avons organisé cette année deux “No Bullshit” conférences à Station F, la première sur les cryptoassets avec par Pierre Noizat de Paymium, la deuxième sur la finance verte avec Rodolphe Bocquet de Beyond Ratings.

Quels sont les tickets moyens que vous investissez auprès des Fintech ?

@Marie-Hortense Varin
Nous investissons depuis le stade d’amorçage jusqu’au “growth”, donc d’environ 200K€ à 50M€. Cela laisse toutes les possibilités ouvertes pour les entrepreneurs de talent.
@Cyril Bertrand
Nous mettons le même ticket que dans les autres activités, entre €1M et €7M.
@Augustin Sayer
Nous sommes sector-agnotic à la base, et même si nous avons toujours eu une certaine appétence pour la Fintech, les tickets restent les mêmes quel que soit le secteur. En général, entre 500k€ et 3M€ pour des tours de Seed et Series A avec une capacité de follow-on aux tours ultérieurs.

Quel est le deal que vous auriez aimé réaliser dans ce secteur ?

@Marie-Hortense Varin
Qonto ! Parce que leur produit est top, le marché mal adressé par les banques aujourd’hui – et nous avons une passion pour le sujet des néobanques, notamment depuis l’aventure Compte Nickel. Alex, Steve, si vous m’entendez…
@Cyril Bertrand
Lendix ! Magnifique équipe et positionnement unique sur le haut du segment du crowdfunding en France. Alan exécute aussi un démarrage très spectaculaire.
@Augustin Sayer
Revolut bien sûr! Même si le business model reste à confirmer, l’exécution marketing a été brillante à date. Les utilisateurs ont déjà oublié les snafus opérationnels des premiers mois, et Revolut s’attaque maintenant à l’industrie du courtage en bourse.

Comment collaborez-vous entre fonds d’investissement ? Echangez-vous régulièrement ensemble ?

@Marie-Hortense Varin
Bien entendu, cela fait partie du métier. Sur les sujets Fintech, j’aime particulièrement discuter avec des fonds qui sont susceptibles de co-investir avec nous et qui ont un beau track record en la matière, comme par exemple Dawn Capital au UK.
@Cyril Bertrand
XAnge est toujours disposé à co-leader (donc partager) un nouveau deal et dans cette situation, la qualité des informations échangées entre fonds est excellente.
Dans la situation plus rare d’échanges préalables à une décision de travailler ensemble, le private equity (dont le Venture Capital est un sous ensemble) porte bien son nom: il est “private”. C’est une situation qui contraste avec les exigences de qualité et d’uniformité du partage d’information sur les marchés cotés. Et les échanges entre VC sont donc prudents, surtout dans l’environnement français 2018 où la densité de fonds disponibles a fortement cru. Conséquence concrète : je serais bien incapable de formuler avec certitude ce que cherchent en ce moment mes éminents collègues de Partech ou Newfund coté Fintech 🙂
Néanmoins le besoin d’une fluidité minimale d’information existe bel et bien, pour que le segment du VC fonctionne correctement dans son ensemble. Il est partiellement organisé par des groupes comme France Digitale, The Galion ou TheFamily. Il nous reste néanmoins encore du chemin à parcourir, dans l’écosystème parisien, pour rejoindre le niveau et la qualité des échanges d’information en Silicon Valley.
@Augustin Sayer
Je reviens juste d’un café avec un collègue d’un autre fonds. En général, j’ai tendance à échanger une fois par mois sur certains deals, sur les tendances du moments et sur les montants investis. C’est assez fascinant car nos visions sont souvent assez différentes. Il y a toujours un thème porteur, mais pour se démarquer il est nécessaire d’avoir une vision iconoclaste. Ensuite à nous d’être les premiers à l’adopter pour éviter de rater le train. 
Passionnée par l’écosystème tech, elle investit en early-stage avec le fonds Venture de Partech et travaille plus spécifiquement sur les sujets de Fintech et de marketplaces.
Elle est également professeure à Sciences Po.

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