Comment préparer l’open finance ?

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Open banking et open finance constituent des mots clés, actuellement, au sein du secteur des services financiers. Néanmoins, si le premier concept est appréhendé en Europe grâce, notamment, à la deuxième directive sur les services de paiement (DSP2) et aux travaux opérationnels menés au sein des Etats européens sur ce sujet, le second reste encore relativement abscons pour de nombreux acteurs du marché. A l’heure où les institutions européennes – et notamment la Commission elle-même qui a publié fin 2020 un plan Open Finance 2024 – semblent décidées à concrétiser ce paradigme d’ouverture, bon nombre de sujets seront donc à adresser par les acteurs du marché pour assurer une application fluide, sécurisée et homogène de ce concept en Europe.

Alors même que l’open banking a longtemps été appréhendé de façon distincte, au sein des Etats européens, avec des positionnements allant de la mise en conformité à la logique « opportuniste », la prochaine grande étape est d’ores et déjà identifiée par les instances européennes. Il s’agit de l’open finance, matérialisé, en Europe, par le plan Open Finance 2024 ayant été présenté par la Commission Européenne fin 2020. Une question subsiste néanmoins, en Europe : comment passer de cette ambition institutionnelle à une réalité opérationnelle ? Et pour cause, rappelons que l’évolution des stratégies en matière d’open banking n’a pas forcément été homogène en Europe avec de réelles approches nationales. A des pays proactifs sur le sujet (Suède, Luxembourg, Allemagne…) se sont ainsi ajoutés des pays dont l’approche a été plus progressive, complexifiant, de ce fait, l’émergence d’une réelle vision paneuropéenne sur le sujet. Ces considérations stratégiques se sont ajoutées à des impératifs technologiques réels relevés, sur le terrain, par les acteurs du marché : l’équité dans le partage de la donnée, la qualité des API, ou encore l’impératif de standardisation, apparaissant pour beaucoup comme l’une des clés du succès et de la pérennité de l’open banking en Europe. Dès lors, face à cet historique complexe, qu’en est-il des travaux à menés sur l’open finance ?

Recontextualisation sociétale et pédagogie

Un premier élément de réponse semble émerger naturellement au contact du marché. La nécessité de recontextualiser ce paradigme, en l’analysant non seulement comme une évolution sectorielle, mais également en prenant en considération son lien avec l’évolution des modes de consommation et les aspirations des utilisateurs finaux, qui ont considérablement évolué dans le contexte de la digitalisation, de l’essor de la data et, plus récemment, de la crise sanitaire liée à la Covid-19. 

De cette recontextualisation sociétale ressort de façon relativement évidente la nécessité de prendre en compte le décalage qui subsiste, en Europe, en termes de visions et de connaissances sur les enjeux de l’open finance. Ainsi, à la question « qu’est-ce que l’open finance ? », tous les acteurs du marché européen ne semblent pas en mesure d’apporter des éléments de réponse communs, le concept étant encore relativement flou pour certains professionnels. Rappelons ainsi que si certaines entités européennes ont déjà commencé à travailler sur le sujet, à l’image de Luxhub au Luxembourg, d’autres sont encore, pour l’instant, en veille sur le sujet et aspirent à une roadmap plus pragmatique dans ce domaine. Une approche commune semble néanmoins émerger progressivement, en Europe : celle de l’élargissement du concept d’ouverture aux autres univers de la finance et, d’un point de vue plus opérationnel, la possibilité d’étendre le partage sécurisé de la donnée à des comptes autres que les seuls comptes de paiement. Sont ainsi envisagés par les entités les plus proactives sur le sujet les univers de la banque d’investissement, de l’épargne ou encore du crédit.  

Harmonisation et refonte des modèles

Une situation qui met en exergue une autre nécessité : celle de prendre en compte les nombreux travaux qui sont à mener pour mettre en application ce concept d’open finance. Là où l’open banking était relativement cadré avec une législation commune (DSP2) et un domaine d’application précis (compte de paiement), l’open finance devrait a priori adresser une variété de verticales (épargne, banque d’investissement, crédit…), certaines étant caractérisées par des infrastructures techniques et des législations différentes en fonction des Etats européens. D’où l’enjeu de la standardisation.

Cependant, ces difficultés ne semblent pas atténuer les ambitions des institutions européennes qui envisagent l’open finance comme un réel apport substantiel, en termes de nouveaux services et modèles. Rappelons ainsi que la Commission Européenne perçoit l’open finance comme une façon de promouvoir l’innovation liée à la data, et envisage une première série de propositions dès la moitié de l’année 2022. Une analyse similaire est effectuée par certains acteurs du terrain. A titre d’exemple, l’organisation Open Banking Europe cite plusieurs bénéfices liés à l’open finance au sein de l’écosystème européen : l’amélioration de l’expérience utilisateur via une personnalisation des produits et services, un renforcement de la qualité des décisions et de la gestion financière, une plus grande qualité et productivité pour les corporates et les PME et, à terme, une plus grande concurrence entre les fournisseurs de services financiers qui sera vecteur d’innovation, de développement et de hausse de la demande.

De quoi confirmer le besoin d’apporter, en plus de la nécessaire pédagogie et les travaux technologiques et juridiques assurant une mise en œuvre efficace de l’open finance, une analyse des apports économiques et sociétaux de ce paradigme pour une Europe ayant déjà identifié les potentialités du secteur des paiements pour son économie.

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