En Espagne, la fintech se mobilise au service de la diversité et de l’Europe

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Sandbox, innovation financière, place des femmes dans la Fintech. Tels ont été les trois des principaux axes de travail de l’association fintech espagnole Aefi en 2019. Tournée vers l’international, la fintech espagnole – liée à l’Amérique Latine via l’alliance Ibero-américaine née en 2017 des initiatives de la Péninsule Ibérique et de l’Amérique du sud – se veut également engagée dans la naissance d’une réelle stratégie européenne dans le domaine de la fintech.

« Apprentissage mutuel ». Telle est l’expression utilisée par Rodrigo Garcia de la Cruz, Président de l’Aefi, pour qualifier l’évolution des relations entre entités historiques et acteurs de la fintech dans une Espagne désormais engagée dans une vague d’innovations sectorielles et sociétales. Et de fait, après avoir vécu il y a dix ans, comme son voisin portugais, une crise financière des plus sévères, le pays se veut désormais tourné vers la finance de demain. « Chaque typologie d’acteurs a appris à se connaître, au bénéfice de la richesse et de la diversité du marché financier espagnol », atteste ainsi l’intéressé pour qualifier l’évolution de la situation, de l’intérieur, au cours de ces dernières années.

Evolution protéiforme

L’association Aefi est née en février 2016 dans le cadre d’une rencontre privée réunissant, en Espagne, investisseurs et fintechs. L’objet de cette réunion, et la genèse de l’organisation qui en découle, portait sur le besoin de créer une voix unique susceptible de représenter la totalité du secteur de la fintech dans le pays. Cinq objectifs ont été définis. D’une part, la représentation des fintechs et insurtechs espagnoles, et la communication avec les institutions. D’autre part, la participation aux réflexions et travaux sur la régulation de la fintech. La création de formations sur l’innovation et la transformation digitale et la conclusion d’alliances avec d’autres organisations font également partie de la mission de l’organisation, tout comme la protection des clients, consommateurs, nécessaire à la pérennité du secteur.

En résumé, en créant cette organisation, l’Espagne a souhaité encadrer l’évolution de la finance vers de nouveaux acteurs et technologies. Un encadrement qui a porté ses fruits puisque 200 réunions sont organisées chaque année entre entités historiques et nouveaux acteurs, en plus de la réalisation de livres blancs propices au partage de connaissances ainsi qu’à des travaux intensifs en termes de représentation des acteurs de la fintech au sein de l’écosystème. En 2018, trois livres blancs ont été publiés : crowdfunding, bonnes pratiques et sandbox. L’année 2019 n’a pas été exempte d’actualités pour la fintech en Espagne : cette année-là a été publié un livre blanc sur l’insurtech, secteur en croissance dans le pays, sans oublier des réflexions et débats au sujet de la « proptech », également identifié comme un secteur porteur. C’est également en 2019 qu’est né le réseau Fintech Women Network, à Madrid, qui vise à réunir les professionnelles du secteur de la fintech dans le pays. Le premier rapport édité par ce réseau, présenté en juillet 2019, fait notamment état du fait que les femmes représentent 56,8 % de la fintech en Espagne, et que ces dernières sont à 90 % diplômées des Universités.

Attrait pour l’international

L’axe international fait également partie du plan stratégique de l’Aefi. Une trentaine d’accords ont ainsi été établis au niveau international, comme avec l’association latino-américaine. En tant qu’association espagnole, l’Aefi est convaincue que les fintechs européennes doivent être unies, ce qui faciliterait sans conteste les relations avec la Commission européenne. « Sans masse critique, il sera difficile d’obtenir des ressources et de travailler à l’internationalisation des offres, notamment face à des acteurs émanant d’Asie ou d’Inde », rappelle ainsi le président de l’association fintech espagnole. C’est pour répondre à ces enjeux que l’organisation œuvre depuis plusieurs mois à la création de liens avec ses homologues portugais (Afip Portugal), italien (Italia Fintech), ou encore hollandais (Holland Fintech) en vue d’échanger sur des problématiques communes et de faire émerger une réelle voix européenne dans ce secteur économique d’avenir. Reflet de cette prise de conscience européenne, la stratégie développée dans le domaine des nouveaux moyens de paiement. Rappelons ainsi que l’Espagne a été l’un des pays au sein duquel la communauté bancaire nationale s’est illustrée dans l’adoption de l’instant payment, moyen de paiement né d’une volonté institutionnelle pour adresser des enjeux sociétaux – instantanéité – et géopolitiques – scheme européen dans le domaine du paiement. Exemple phare de cette situation : le lancement officiel de la solution Target Instant Payment Settlement (TIPS), par la Banque Centrale Européenne (BCE), à Rome, le 30 novembre 2018. Neuf banques européennes avaient alors, d’emblée, rejoint le dispositif : deux banques allemandes (Teambank et Berlin Hyp), cinq banques espagnoles (Caixabank, Abanca Corporación Bancaria, BBVA, Banco de Crédito Social Cooperativo, et Caja Laboral Popular Cooperativa de Crédito) et une banque française (Natixis). Ajoutons que le premier virement instantané totalement paneuropéen a été réalisé entre une banque française (Natixis) et une banque espagnole (La Caixa). De quoi confirmer l’attrait de cet écosystème espagnol pour l’Europe. Reste à savoir quelle place sera accordée à la stratégie européenne dans un secteur d’activité axé vers l’international par essence. 

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