Massimo Magnifico et Julien Trucy, EuraTechnologies "Ce qui nous intéresse avant tout chez EuraTechnologies, c’est l’entrepreneur"

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EuraTechnologies vient d’annoncer la création de son incubateur mutualisé au sein de son bâtiment historique à Lille. A compter de janvier 2019, il accueillera des startups early-stage Fintech, Assurtech, Legaltech et Cybersécurité.
Nous avons rencontré Massimo Magnifico, chef des opérations EuraTechnologies et Julien Trucy, chef de projet EuraTechnologies pour l’incubateur Fintech, Assurtech, Legaltech et Cybersécurité. C’est avec beaucoup d’enthousiasme et armés de toute leur expérience qu’ils nous racontent la genèse du projet et leurs ambitions pour l’avenir.

Massimo Magnifico, qui êtes-vous ?

Je suis ingénieur de formation. Sur la première partie de ma carrière, j’ai beaucoup travaillé dans le secteur Retail et notamment chez Décathlon, La Redoute International et Camaïeu. Mes missions m’ont apporté une forte expertise dans les domaines de la  supply chain, de l’innovation et de l’amélioration de productivité.
J’ai rejoint EuraTechnologies en 2012 en tant que directeur d’exploitation. Je gérais le bon fonctionnement technique et commercial des lieux, ainsi que les activités d’événementiels et de partenariats. A mon arrivée, il y avait encore très peu d’événements externes organisés, le défi a été de développer du volume tout en prenant soin de garder un contenu cohérent pour notre écosystème. En quelques années, nous avons atteint 500 événements par an et multiplié le chiffre d’affaires de notre centre d’évènementiel par 10, contribuant en partie à la mise en place de notre modèle économique. Je suis devenu directeur des opérations en octobre 2016 : mon rôle consiste depuis à piloter l’ensemble des activités et des opérations d’EuraTechnologies.
Mon équipe et moi travaillons sur les sujets d’accompagnement des porteurs de projets et des start-ups “early stage”, qui reste notre coeur de métier, mais aussi sur l’accompagnement à la transformation des grandes groupes, la mise en place de partenariats internationaux (avec par exemple le programme Stanford-Lille Innovation & Entrepreneuriat), notamment en  l’Amérique du Nord et en Asie. La Silicone Valley, New-York, et de plus en plus la Chine, la Corée du Sud ou Taiwan sont des épicentres de l’innovation avec qui nous voulons nouer des partenariats forts. Nous souhaitons nous rapprocher de ces places fortes pour accompagner les startups de ces territoires qui veulent attaquer les marchés européens : nous avons par exemple récemment accueillis en immersion des startups de Daegu en Corée du Sud, sur une dizaine de jours chez EuraTechnologies.
En plus des activités du site Lillois, je conduis une équipe qui déploie notre stratégie d’essaimage territorial sur le territoire des Hauts de France depuis 3 ans. Cela s’est d’abord concrétisé par un premier incubateur thématique à Roubaix – Blanchemaille by EuraTechnologies -, dédié au e-commerce, et à la RetailTech qui fait aujourd’hui office de référence dans le milieu. C’était la première verticalisation de notre activité d’incubation. Nous avons développé d’autres incubateurs, dont un sur l’agriculture situé en zone rurale autour de Lille (Willems), et un autre que nous lançons également en début d’année prochaine qui sera lui généraliste, situé à Saint-Quentin. Ce dernier incubateur a vocation à terme à se spécialiser sur l’industrie et la robotique.

Julien Trucy, qui êtes-vous ?

Je suis diplômé d’une école de commerce et j’ai un parcours très ancré dans la finance. J’ai travaillé pendant deux ans pour le groupe BNP Paribas, basé tout d’abord à Sao Paolo au Brésil et à New-York. J’étais en charge des crédits structurés pour les entreprises des pays émergents. J’ai ensuite été embauché par un fonds d’investissement à Londres : j’ai été trader de dettes souveraines des pays émergents pendant six ans. Mon expertise est vraiment axée sur la finance, l’asset management et l’activité de crédit.
J’ai ensuite rencontré les équipes d’EuraTechnologies qui m’ont proposé de rejoindre l’aventure. J’ai été immédiatement séduit. Depuis un an, je m’occupe de structurer l’offre d’accompagnement Fintech, Assurtech, Legaltech et Cybersécurité. En 2017, il y avait déjà cette volonté de lancer un incubateur thématique et mon expertise finance a permis de compléter la réflexion. Nous avions également besoin de temps pour ancrer ce projet dans le territoire du Nord.

A propos d’EuraTechnologies :

Le projet a débuté en 2009 : il était piloté côté immobilier par une SEM d’aménagement (société d’économie mixte) et piloté côté animation par une association.
La structure juridique d’EuraTechnologies a été créé en 2012. A l’origine, il s’agissait d’une société anonyme avec 100% d’actionnaires publics (Société Publique Locale). Aujourd’hui nous sommes devenus une société d’économie mixte avec une partie d’actionnaires publics et une partie d’actionnaires privés.

L’ADN et la valeur ajoutée d’EuraTechnologies :

Ce qui nous intéresse avant tout chez EuraTechnologies, c’est l’entrepreneur. Une des différences de notre écosystème, c’est que nous nous intéressons avant tout à l’entrepreneur, à la personne qui se présente à nous. Nous ne sommes pas uniquement là pour avoir un regard critique sur le projet. Un entrepreneur dans la Fintech ou dans l’Assurtech reste un entrepreneur avec des besoins en feedback et en réseaux.
Nous sommes persuadés qu’une de nos missions fondamentales est l’accès au réseau : quand vous avez plus de 130 porteurs de projets qui se côtoient tout au long de l’année dans un même lieu, qui se rencontrent lors de sessions communes, cela créé un réseau naturel. Qu’ils soient basés à Lille ou à Roubaix, les entrepreneurs participent à des événements qui ont lieu sur tout le territoire. Nous les mettons en lien avec des personnes qui ont d’autres sensibilités, d’autres domaines d’activités mais aussi avec un réseau géographique qui n’est pas le même.
Une de nos valeurs fondatrices, c’est notre mission d’accompagnement au développement économique au service du territoire. Notre philosophie est de ne laisser personne au bord de la route, car tout le monde a le droit de monter dans le bus. Ce n’est malheureusement pas toujours possible. Évidemment, à la fin, nous recherchons de la qualité, de la valeur ajoutée et aussi des entrepreneurs qui soient capables de développer le territoire en embauchant, en créant de l’emploi durable. Les partenaires que nous avons choisis sont des partenaires qui sont en phases avec cette vision. Ils savent qu’il faut du temps pour créer des startups qui ont de la valeur et qui ont un impact durable sur le territoire.

L’écosystème entrepreneurial du Nord :

Nous avons 3 grands piliers qui font la force de notre attractivité régionale.
Tout d’abord, Lille est la troisième ville étudiante de France. Nous avons plus de 100 000 étudiants dans la métropole, avec des formations de haut niveau (universités, écoles de commerce et écoles d’ingénieurs).
Ensuite, nous avons des acteurs majeurs de la finance qui sont très implantés dans le Nord : sur le volet bancaire, il y a Crédit Agricole, Caisse d’Epargne, Banque Populaire du Nord ; sur le volet assurantiel, Lille est la deuxième place assurantiel en France. Une partie des équipes de Natixis Assurances sont basées dans le Nord et nous avons également beaucoup de courtiers. Et sur l’activité Legal, nous avons un des barreaux les plus importants de France.
Enfin, la position géographique de Lille est une grande force. Si on y ajoute le contexte géopolitique actuel du Brexit, c’est une opportunité en or de faire de Lille une place centrale sur ces thématiques et de ne pas subir l’appel de Paris. C’est ce qui nous a incité en partie à lancer cette initiative rapidement. Lille est à une heure de train de Londres et de Paris, à une demi-heure de train de Bruxelles, c’est une énorme opportunité.
Nous mesurons notre attractivité avec des startups qui viennent par exemple de l’étranger pour s’installer ici. Nous avons accueillis il y a peu deux entrepreneurs qui sont originaires de Porto et qui lancent un projet dans le domaine de l’immobilier : ils nous disaient que ce qui les intéressent, ce n’est pas d’être en France. Ce qui les intéresse, c’est d’attaquer le marché nord-européen. Et pour cela, Lille est une place idéale : on y attaque le Royaume-Uni, Paris, le Benelux, et potentiellement l’Allemagne, tout cela à des coûts moindres par rapport aux coûts parisiens. Cette histoire illustre bien notre capacité d’attractivité.
N’oublions pas que la Cybersécurité est un des domaines phares de notre incubateur. Nous accueillons en janvier prochain un événement majeur, le FIC, Forum International de la Cybersécurité. Il se tient à Lille depuis sa première édition en 2007. Et nous avons plusieurs acteurs de taille sur ce domaine dans la métropole lilloise, dont le centre opérationnel cybersécurité France d’IBM qui est basé à EuraTechnologies, mais aussi la cellule cybersécurité d’Orange, l’entreprise Claranet, etc.

La genèse de l’incubateur Fintech, Assurtech, Legaltech et Cybersécurité :

Nous avons commencé à réfléchir au projet d’incubateur Fintech, Assurtech, Legaltech et Cybersécurité en 2015. Cette même année, nous avons présenté notre stratégie développement à notre Conseil d’Administration : les différents incubateurs (dont ceux sur le Retail et l’Agriculture) en faisaient partie. Nous avons bien évidemment mené de nombreuses études avant de démarrer.
L’activité d’incubation d’EuraTechnologies a pendant longtemps été soutenue par les pouvoirs publics, non pas à travers des subventions, mais à travers des marchés publics. Sur le modèle de l’incubateur Fintech, Assurtech, Legaltech et Cybersécurité, nous sommes partis sur un modèle de financement différent. Sur ces domaines, nous sommes sur des problématiques techniques alors qu’EuraTechnologies s’est construit autour d’un écosystème généraliste. Nous savons accompagner des entreprises, nous savons sélectionner, sourcer, mettre des compétences en face de besoins, et animer. En revanche, nous n’avons pas toutes les compétences techniques sur les métiers de ces domaines professionnels. C’est pourquoi nous avons décidé de coupler notre capacité d’accompagnement, ce que nous avons appris sur les dix dernières années, la force de notre écosystème avec les compétences métiers de nos partenaires. Cette addition des compétences nous permet de créer un programme très dynamique et performant pour les entreprises qui sont incubées.
Sur le volet bancaire, nous sommes accompagnés par le Crédit Agricole et sur le volet assurance par BPCE – Natixis. Sur la partie Legal, nous avons un consortium constitué de l’Ordre des Avocats de Lille, la Faculté de droit de l’Université catholique de Lille, etc. Nous avons en tout dix partenaires (tous sponsors) avec un panel de métiers exhaustif. Dès l’accueil des premiers incubés, nous pourrons rapidement répondre à leurs besoins avec les compétences de nos partenaires, leurs réseaux, leurs données, etc. 

Les promotions et le programme

A partir de janvier, nous aurons trois promotions par an, composées de startups de moins d’un an, qui n’ont pas encore de chiffre d’affaire. Ces trois promotions vont coïncider avec les trois promotions annuelles de l’incubateur généraliste. Nous croyons réellement à la force de l’écosystème, c’est pour cela que nous voulons intégrer ces quatre verticales dans l’écosystème généraliste. Une partie du programme sera d’ailleurs commun à ces incubateurs car il y a des problématiques similaires. Nous nous sommes rendus comptes que les offres actuelles sont construites en silos : au final, les Fintech se retrouvent à parler uniquement avec des Fintech, les Assurtech avec d’autres Assurtech, etc.
Depuis un trimestre, nous avons un programme de pré-incubation. Nous sommes donc capables d’accueillir des startups qui ont une base entrepreneurial et en sont juste au stade de l’idée. Cela nous permet également de réorienter des startups candidates qui ne sont pas encore prêtes vers ce programme de pré-incubation.
Notre volonté est d’accueillir entre 20 et 25 porteurs de projet ou jeunes startups de moins d’un an sur cet incubateur. Et nous l’avons également ouvert aux intrapreneurs chez nos différents partenaires. Ces intrapreneurs doivent passer devant un jury de sélection pour valider leur accompagnement chez nous, malgré le fait qu’ils fassent partie des sociétés partenaires.
Ce programme est entière gratuit pour les startups accueillies, sans rétribution autre.

Les étapes à venir : première promotion en janvier 2018

Avant notre récente communication, nous avons commencé à expliquer notre démarche à des porteurs de projets pour leur proposer de postuler. Pour sourcer les startups, nous avons défini un plan de communication qui comprenait, entre autre, un travail sur les réseaux sociaux et via des publications spécialisées mais aussi des déplacements sur le terrain.
Nous nous sommes beaucoup déplacés dans des salons, et nous sommes en partenariats avec des écoles, des programmes. Et puis, plus simplement, nous utilisons des mapping pour contacter des sociétés et leur expliquer notre proposition de valeurs. Le sourcing est une partie importante du processus, nous n’attendons pas que les porteurs de projets viennent à nous tous seuls. Ce qui fait la différence à la fin, c’est vraiment la proposition de valeurs que nous leur amenons.
La première promotion sera sélectionnée le 23 janvier 2019 par un jury composé de nos partenaires et d’entrepreneurs extérieurs. La sélection des projets se fera en grande partie sur les équipes qui les portent : il s’agit de connaître leur capacité d’écoute, leur capacité de travail, les éventuels besoins de compléter l’équipe ou non, etc. Nous savons par expérience que les startups vont devoir pivoter plusieurs fois. Ensuite, il faut voir si elles ont compris le marché auquel elles s’attaquent, comment elles ont dimensionné leurs offres, etc. A ce stade de développement, ce sont des critères assez humains. Ensuite, à nous via notre programme et à eux via leur travail, de développer des sociétés crédibles et d’en faire à terme des acteurs de référence.
Nous accueillons le 28 janvier les startups sélectionnées. Nous leur proposons un programme de 12 mois, ce qui est long mais nécessaire pour de l’incubation. Il y a un première étape intensive de trois mois pour aboutir le plus rapidement possible à un produit commercialisable et ensuite une deuxième étape de neuf mois, à la carte. Sur cette deuxième étape, nous ferons remonter les besoins des startups pour les mettre en relation avec les ressources de nos partenaires. C’est aussi l’avantage d’avoir des petites promotions, cela nous permet de faire du sur-mesure.
Pour nos partenaires, l’engagement est de trois ans. Et évidemment pour nous, nous ne voulons pas nous arrêter à la fin du programme. Il est dans notre intérêt de faire un suivi post-incubation pour densifier notre écosystème, de créer un pool d’entreprises complémentaires sur notre territoire. Les entrepreneurs que nous accompagnons dans cet incubateur thématique ont bien sûr leur place ensuite dans nos programmes d’accélération et ceux de nos partenaires. [Pour postuler à l’incubateur Fintech, Assurtech, Legaltech et cybersécurité d’EuraTechnologies à Lille : http://www.incubateur-falc.euratechnologies.com/ ]

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