Financer l’innovation par l’épargne ? C’est possible.

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Mobiliser l’épargne pour accroître le financement des startups ? C’est la piste préconisée par un rapport de France Stratégie, une institution publique rattachée au Premier Ministre.
Un constat d’abord : il naît aujourd’hui en Europe autant de startups qu’aux Etats-Unis ou en Asie. Problème : nos jeunes pousses européennes se développent moins vite. Et ce n’est pas sur FinTech Mag que l’on mettra en doute l’apport crucial que ces dernières représentent pour le développement des industries de demain, et en premier lieu pour la finance.
Prononcer le qualificatif de licorne, c’est prendre le risque d’un dépaysement assuré. Car l’Europe concentrait en 2015 seulement 15 licornes quand nos compétiteurs américains et asiatiques en comptaient respectivement 90 et 31. Aux États-Unis encore, cinq des dix premières capitalisations américaines sont d’anciennes startups. Peut-on en dire autant en France ? Assurément, non.
Dernier élément de comparaison : à nombre comparable de création, les startups américaines, au bout de 10 ans d’activité, ont des effectifs en moyenne deux fois plus importants que les françaises.
Disons-le d’emblée en France, l’activité des startups est inadaptée le plus souvent au circuit de financement classique par crédit bancaire. En cause ? Le défaut de passé bancaire, des modèles d’affaires non rentables et un degré de viabilité difficile à évaluer.

Le capital-risque, principal mécanisme de financement de l’innovation

Comment se financent-elles alors ? Par des apports de fonds propres, autrement dit grâce au capital-risque, par l’intermédiaire des fonds d’investissement ou de business angels.
Pour donner une petite idée des différences de volume investis, 65 Mds€ le sont aux Etats-Unis pour 4,3 Mds€ au Royaume-Uni, 2,9 Mds€ en Allemagne et « seulement » 1,7 Mds€ en France. Rapporté au PIB, le poids du capital-risque en France est quatre fois inférieur à celui des États-Unis et de la Chine, et deux fois inférieur à celui du Royaume-Uni et de la Suède. Pas de quoi pavoiser donc.
D’autant que la quantité de fonds disponible influe à la fois sur le financement des projets nationaux, mais aussi sur l’attractivité vis-à-vis des porteurs de projet étrangers. On notera au passage que ce qui fait défaut en France consolide les Etats-Unis qui deviennent le pôle d’attraction principal de nos startups hexagonales.
Pour rester dans la course, le rapport de France Stratégie préconise de fixer un objectif de rattrapage en 5 ans du niveau de financement (en % du PIB) des jeunes pousses américaines. Cela nécessiterait de passer de 1,7 Mds€ à 8 Mds€, soit de quadrupler les mises de fonds pour passer de 0,1 % à 0,4 % du PIB.

Le co-financement public et privé à l’œuvre dans les startups

En l’absence de fonds de pension et de fondations universitaires, ce sont des fonds publics, comme ceux investis par Bpifrance, qui abondent (25 % des montants levés) les investissements privés. La France se caractérise en outre par la plus faible taille des fonds spécialisés : les grands fonds français sont 10 fois plus petits que leurs confrères américains. L’enjeu est double, donc, pour la France : augmenter les flux globaux investis et favoriser l’apparition d’acteurs de taille plus importante.

La fiscalité de l’épargne au service de la croissance

Côté particuliers, le risque n’est pas vraiment la « cup of tea » nationale. Les produits qui ont la faveur des Français restent principalement l’immobilier, l’assurance-vie et les livrets d’épargne réglementés. Oser diriger l’épargne vers le financement de « startups à fort potentiel innovant » revient à prêcher dans le désert.
N’est-ce pas pourtant dans cette manne de 4 700 Md€ d’actifs détenus en 2015 que pourraient être collectés les 6 Mds€ annuels manquants ?
Pour canaliser l’épargne vers le financement du capital-risque, France Stratégie avance trois options possibles : une réforme globale de la fiscalité de l’épargne financière, de manière à ne plus défavoriser l’investissement en fonds propres ; une refonte et un approfondissement de certaines niches fiscales en les ciblant mieux sur le capital risque ; une modification à la marge, enfin, de la composition des produits d’épargne existants.
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