Fintech & IPO, je t’aime moi non plus  

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Depuis leurs débuts, les startups de la finance ont montré leur capacité à rivaliser avec les plus grands. Malgré quelques écueils et échecs essuyés par le secteur, de plus en plus de Fintech sont prêtes aujourd’hui à réussir le pari de l’introduction en bourse.
Depuis 2005, 122 Fintech se sont risquées à franchir la porte de Wall Street. Parmi elles, des licornes comme Lending Club, Square ou encore OnDeck. Et les candidats à l’IPO (« initial public offering ») ne cessent de se multiplier à travers le monde.Jean-Baptiste Rudelle, cofondateur de Criteo, le rappelle : « une fois atteinte la très excitante phase d’hypercroissance de la société à laquelle aspire toute startup, la question se pose réellement : faut-il envisager une introduction en Bourse ? ».
Et ce rêve d’entrepreneur n’est pas prêt de s’envoler, bien au contraire, au regard de la volatilité des investissements privés. Après des années de hausse, ces derniers ont brutalement chuté en 2016, prenant tout le secteur de court. Le vieux continent en particulier a été boudé : de 10 milliards en 2015, les sommes investies sont passées à 2,2 milliards de dollars l’année suivante. Si les détracteurs n’ont pas tardé pour crier à l’éclatement tant attendu de la bulle, force est de constater qu’il ne s’agissait que d’un ralentissement passager. En effet, alors qu’on annonce déjà une année record en 2017 avec des volumes qui pourraient atteindre les 15 à 16 milliards de dollars, plus de 500 opérations se sont bouclées pour un montant cumulé de 8 milliards de dollars rien que sur le premier semestre de cette année. Ça donne le vertige.
Mais justement, face aux montagnes russes des investissements privés qui secouent les Fintech, les marchés de capitaux publics peuvent leur ouvrir une autoroute en matière de financement et crédibiliser leurs jeunes modèles. Même si elle est souvent perçue comme une forme de consécration, la réalité de l’IPO est pourtant loin d’être rose pour celles qui se rêvent licornes.

Un mythe à l’épreuve des faits

D’abord, l’arrivée de nouveaux actionnaires, aux perspectives souvent court-termistes, peut mettre en péril la vision stratégique et la capacité d’innovation de la startup. Car maintenir une forte valorisation à tout prix peut parfois faire perdre de vue l’importance de gérer l’entreprise sur le long terme. Mais surtout, l’IPO requiert certains sacrifices et expose la startup à des difficultés inévitables.
Sur des marchés conservateurs qui redoublent d’exigences, les Fintech doivent en effet plus que jamais montrer patte blanche et prouver leur rentabilité – ou du moins leur capacité à l’être. Lors de ses premiers pas à Wall Street en 2015,Square avait fixé le prix de base de ses actions à 9 dollars, un prix bien en-dessous de celui auquel s’était effectué le tour de table privé de la Fintech en 2014. Ce type d’introductions « low cost » vise à rassurer les investisseurs, devenus prudents face à des valorisations privées parfois trop déconnectées.
De manière générale, d’après une étude publiée par Battery Ventures en novembre 2015, plus de 40 % des licornes entrées en Bourse depuis 2011 n’ont ainsi connu aucune progression, voire affichent une valorisation en-deçà de leur dernière estimation sur les marchés privés. La volatilité des cours, liée à l’incertitude des marchés, impactent également les Fintech cotées. En août 2016, sur fonds de rumeurs liées à un renforcement de la réglementation américaine du crowdfunding, les cours de Lending Club et d’OnDeck ont été divisés par plus de trois ! Et ces fluctuations à la baisse rejaillissent sur toute l’industrie, freinant de fait l’enthousiasme des investisseurs également pour le non coté.

Rester privé le plus longtemps possible

Rien d’étonnant donc à ce que de nombreuses Fintech aient pu baisser les bras devant les difficultés de leurs homologues. Les Britanniques, et plus largement les Européennes, sont ainsi quasi absentes parmi les startups qui ont d’ores et déjà tenté l’aventure.
D’autres ont choisi de reculer leur date d’entrée, à l’image de SoFi. La plateforme américaine de prêts étudiants ne cesse ainsi de repousser son entrée en bourse depuis mi-2016. D’autres encore préfèrent ouvertement écarter cette possibilité, au moins à court terme. Le dirigeant de la star des paiements Stripe, Patrick Collison, a ainsi déclaréne pas envisager de prochaine entrée en bourse : « être une entreprise cotée n’empêche pas d’avoir un horizon réellement long terme, mais cela rend les choses bien plus compliquées. ». Il estime ainsi que Stripe n’est pas encore assez stable ni mature pour faire face à une IPO. Une posture qui explique pourquoi les startups restent de plus en plus longtemps privées. Ainsi, en 1999, l’âge moyen des licornes technologiques américaines lorsqu’elles initiaient une IPO était de 4 ans ; en 2014, cet âge s’élevait à 11 ans.

Des startups aujourd’hui prêtes à relever le défi

Mais la phase de maturité dans laquelle entre la Fintech laisse présager du potentiel des startups à franchir le pas en vue d’accélérer leur développement. Les candidates à l’IPO commencent ainsi à sérieusement se bousculer. On y retrouve quelques Européennes comme la plateforme néerlandaise de paiement Adyen. Sur le vieux continent, des initiatives fleurissent alors pour accompagner les entrepreneurs dans les défis auxquels ils auront à faire face.
C’est ainsi qu’Enternext, filiale d’Euronext dédiée aux PME et ETI, a mis en place une formation à l’introduction en Bourse. Baptisée TechShare, elle familiarise des dirigeants de startups avec le fonctionnement des marchés financiers. Dopées par le succès du géant Alibaba, qui avait réalisé une entrée fracassante à Wall Street en 2014, les Fintech chinoises sont elles aussi de sérieuses candidates. Avec, au premier rang, Lufax et Ant Financial, les IPO de l’Empire du milieu feront sans nul doute parler d’elles dans les prochains mois, même si toutes deux ont annoncé récemment que les projets étaient reportés.
 

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