FTX : Récit du naufrage éclair d’un géant des cryptos

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FTX, la deuxième plus grande bourse de crypto-monnaies au monde, s’est écroulée en l’espace d’une semaine seulement. Que s’est-il passé ?

La plateforme d’échange FTX a été fondée par Sam Bankman-Fried (plus connu sous l’acronyme SBF) en avril 2019. 2021 a vu FTX monter en puissance pour devenir la deuxième plus grande plateforme d’échange de cryptos au monde, dépassant des concurrents établis plus tôt comme Gemini, Coinbase et Kraken. Sur chaque plateforme, ce sont les jetons qui remplacent la monnaie fiduciaire. Chez Binance, ils s’appellent BNB. Dans l’univers FTX, ces jetons de pseudo monnaies sont des FTT et ceux qui les possèdent bénéficient de frais de transaction réduits et de quelques autres avantages sur la plateforme.

Le début de la crise commence le 2 novembre lorsque le média CoinDesk révèle que le bilan d’Alameda est rempli de manière disproportionnée par des FTT. Alameda research est un fonds spéculatif créé en 2017, également par SBF. Alors que FTX et Alameda ne sont pas formellement sous la même entité, cette dernière est un énorme teneur de marché sur FTX avec d’énormes avoirs de FTT dans ses bilans.

Soupçons de conflits d’intérêts

Selon CoinDesk, 5,8 milliards de dollars des actifs totaux d’Alameda (14,6 milliards de dollars) étaient dangereusement détenus dans des garanties illiquides de FTT, utilisées comme collatéral pour garantir ses prêts. Cette situation a déclenché une vague d’inquiétude: un éventuel besoin de liquidités par Alameda, se traduirait par une vente massive de FTT et donc un effondrement du prix.

Cela suggère également un mélange massif d’actifs entre FTX et Alameda, confirmant les préoccupations de longue date du secteur concernant un conflit d’intérêts entre les deux entités.

Mouvement de foule numérique

Le 6 novembre, les réseaux sociaux tournent à plein régime sur l’affaire FTX. Le PDG de Binance, CZ (Changpeng Zhao), a mis le feu aux poudres en annonçant qu’ils liquidaient 2,1 milliards de dollars de FTT. Binance avait reçu une grande quantité de FTT à la suite de son retrait l’année dernière de la participation au capital de FTX.

Inquiets par ce qui semblait signer la fin de leur plateforme, les utilisateurs de FTX se sont précipités pour retirer leurs fonds, provoquant des problèmes d’insolvabilité de la plateforme face à ces demandes massives.

Appelé à la rescousse par SBF, CZ a confirmé qu’il prêterait assistance à FTX, signant une lettre d’intention non contraignante pour soutenir la crise de liquidité de FTX. Binance allait donc entamer des procédures pour racheter FTX, mais pourrait toutefois se retirer de l’affaire à tout moment. Ce qui ne manqua pas d’arriver quelques heures plus tard. Binance s’est retiré d’un achat potentiel dans les jours suivants, invoquant des raisons de “mauvaise gestion des fonds des clients”.

La clé sous la porte

Le dernier acte du naufrage de FTX a commencé jeudi lorsque les autorités des Bahamas, où FTX a son siège, ont émis un ordre de gel des actifs de FTX. Le régulateur bahamien a suspendu l’enregistrement des opérations de la bourse et a demandé à la Cour suprême de nommer un liquidateur provisoire.

La crise s’est finalement terminée vendredi lorsque SBF, à cours d’option, a annoncé le dépôt de bilan de la plateforme. Dans la foulée, Alameda Research, ainsi que la filiale américaine de la bourse, FTX.US, et environ 130 entités affiliées vont également déposer leur bilan. SBF a également démissionné de son rôle de PDG.

Si c’en est fini de FTX, les ennuis de SBF ne sont pas terminés : le million et quelques d’utilisateurs de la plateforme attendent de savoir ce qu’il va arriver à leurs avoirs, et le manque de régulation du monde des cryptomonnaies n’aide pas à éclaircir la situation.

Les conséquences du crash de FTX, tant sur ses utilisateurs que sur le monde de la crypto, sont encore difficiles à percevoir et les prochaines semaines risquent d’être encore mouvementées. Les pertes totales induites par ce naufrage sont encore difficiles à comptabiliser, mais certains experts estiment qu’elles s’élèvent à au moins un milliard de dollars.

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